À genoux/Le Châtiment
< À genoux
Alphonse Lemerre, (p. 133-134).
XXII
LE CHÂTIMENT
Ô remords entassés depuis tant d’heures vaines
Dans mon cœur, dans mon sang et jusque dans mes veines,
À cause de l’amour de l’immortalité !
Il semblerait qu’un dieu monstrueux, irrité
De m’avoir vu prétendre à la gloire suprême,
M’a frappé dans mon corps et dans mon cœur lui-même.
Dans mon corps par l’aspect des ans vécus, si durs !
Par la prévision triste des jours futurs,
Par l’attachement morne à la chair féminine.
Dans mon cœur par l’orgueil d’une ancienne origine,
Par le rêve, et par la douleur, et par l’ennui
De vivre encor quand tout mon espoir s’est enfui !