Le Pèlerin passionné (trad. Hugo)/« La vieillesse voûtée et la jeunesse ne peuvent vivre ensemble »

Le Pèlerin passionné (trad. Hugo)

La vieillesse voûtée et la jeunesse ne peuvent vivre ensemble ; la jeunesse est pleine de plaisirs, la vieillesse est pleine de soucis.

La jeunesse est comme une matinée d’été, la vieillesse comme un temps d’hiver ; la jeunesse est splendide comme l’été, la vieillesse nue comme l’hiver.

La jeunesse est pleine d’entrain, la vieillesse a l’haleine courte. La jeunesse est agile, la vieillesse est boiteuse.

La jeunesse est chaude et hardie, la vieillesse est faible et glacée ; la jeunesse est fougueuse, et la vieillesse est apprivoisée.

Vieillesse, je t’abhorre ; jeunesse, je t’adore. Oh ! l’être que j’aime, l’être que j’aime est jeune : vieillesse, je te défie.

Ô doux berger, sauve-toi vite, car je crois que tu t’attardes trop longtemps.