Monnoyer (p. 26-27).

Géographie de la Guadeloupe.

La Guadeloupe est une des petites Antilles qui forment une partie de l’archipel Mexicain. Elle est située à 16° 4′ latitude nord, et à 64° 30′ longitude ouest méridionale de Paris. Cette île, qui peut avoir trois cent vingt kilomètres de circonférence, est d’une forme très-irrégulière. Un canal peu profond, formé par la mer, appelé rivière Salée, la partage en deux parties inégales nommées, l’une la Grande-Terre, l’autre la Guadeloupe proprement dite ; celle-là n’offre que des monticules et semble à peine dominer la mer ; celle-ci, au contraire, hérissée de montagnes plus ou moins hautes, s’élève majestueusement au-dessus des flots et offre de loin, aux regards surpris du voyageur, le spectacle le plus imposant. La première est habitée sur tous les points ; la dernière ne l’est guère que sur les bords.

On voit sur le globe beaucoup d’îles qui se ressemblent à peu près par leur contour ; telles sont celles de Marie-Galante et de Bornéo, de Sumatra et de Java, etc., etc. ; mais la Guadeloupe ne ressemble, sous ce rapport, qu’à elle-même. Extrêmement resserrée vers son milieu, elle offre là un isthme étroit qui joint les deux parties dont elle est formée, et c’est à l’une des extrémités de cet isthme que se trouve la rivière Salée, dont j’aurai occasion de parler ailleurs. La Grande-Terre, plus avancée au nord, se dirige, dans le sens de son plus grand diamètre, du nord-ouest au sud-est ; la plus grande longueur de la Guadeloupe proprement dite est à peu près dans la direction de l’axe de la terre. Celle-ci est un ellipsoïde ; celle-là ne peut se comparer à rien. Les bords de cette île sont très-variés. Ici, c’est un rivage légèrement incliné ; là, des récifs et des rochers stériles. Ici, on ne voit qu’un sable noir, brillant, fin, ferrugineux ; là, un sable blanchâtre ou jaunâtre mêlé de roches plus ou moins grosses.