Vitraux/Tristesse au jardin

Léon Vanier, éditeur (p. 17-18).

Tristesse au jardin

Le doux rêve que tu nias
Je l’ai su retrouver parmi
Les lis et les pétunias,
Fleurs de mon automne accalmi.

Mon rêve, par les allées,
Cueille des branches d’azalées.

La vigne pourpre aux raisins bleus
Festonne les murs du jardin
Où niche maint oiseau frileux
Sous le feuillage incarnadin.

Mon rêve, par les allées,
Cueille des branches d’azalées.


Dans le bassin qu’elle verdit
L’eau pleure inconsolablement
Et, mélancolique, redit
Les mots trompeurs de ton serment.

Mon rêve, par les allées,
Cueille des branches d’azalées.

Automne ! Deuil précoce et doux !
Sous le ciel aux feux apaisés,
Les languissantes roses d’août
Gardent l’odeur de tes baisers.

Voici que, par les allées,
Meurent les blanches azalées.