Imprimerie du Devoir (p. 39).


LES VIEILLES


À ma mère.


Les belles femmes sont les vieilles,
Dont l’âme a noblement aimé,
Et dont l’amour s’est consumé
Dans la sainte angoisse des veilles.

Leur regard, hanté de merveilles,
D’un feu divin s’est allumé ;
Les belles femmes sont les vieilles,
Dont l’âme a noblement aimé…

Leurs lèvres ne sont plus vermeilles,
Mais, dans leur cœur tout parfumé,
Dure un trésor ensoleillé
Comme un jardin, mis en corbeilles :
Les belles femmes sont les vieilles !