Imprimerie du Devoir (p. 55-56).


RETOUR À LA MAISON


Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison,
Et qu’un être adoré, devant la porte, accueille ;
Qui retrouve sa joie, éparse en chaque feuille
Des arbres, où parait la jeune floraison ;
Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison !

Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison,
Après un long voyage ou quelque lourde absence,
Et qui, tout près d’entrer, entend, dans le silence,
Une adorable voix qui prononce son nom ;
Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison !


Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison,
Lorsqu’aux feux du soleil sa vitre est allumée,
Et que l’on voit monter sa petite fumée,
Par dessus la ramure étrange du buisson ;
Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison !

Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison,
La chaise auprès de l’âtre et l’âtre plein de flamme.
Le rêve au vol léger qui chante au fond de l’âme,
Et l’amour d’autrefois si naïf et si bon.
Ah ! qu’heureux est celui qui revoit sa maison !