Virelays, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 113-114).


XII


Se pris et los estoit a departir
Et a donner, selon mon jugement ;
J’en sçay aucuns qui bien petitement
Y devroient a mon avis partir.

Et non obstant qu’ilz cuident bien avoir
Assez beauté, gentillece et proece,
Et que chascun cuide un prince valoir,
A leurs beaulx tais appert leur grant noblece.

Mais puis qu’on voit, qui qu’il soit consentir[1]
A villains fais et parler laidement.
Pas nobles n’est ; ains deust on rudement

D’entre les bons si faitte gent sortir,
Se pris et los estoit a départir.

Ne en leurs dis il n’a nul mot de voir,
Grans vanteurs sont, n’il n’est si grant maistrece
Qu’ilz n’osent bien dire que leur vouloir
En ont tout fait, hé Dieux ! quel gentillece !

Comme il siet mal a noble homme a mentir
Et mesdire de femme ! et vrayement[2]
Telle gent sont drois villains purement,[3]
Et devroit on leur renom amortir,
Se pris et los estoit a départir.

  1. XII. — 9 A2 Car
  2. XII. — 19 B N’a m.
  3. — 20 B Telles gens