Vies des peintres, sculpteurs et architectes/tome 3/5

andrea dal castagno
ANDREA DAL CASTAGNO,
et
DOMENICO DE VENISE,
peintres.

Quelles paroles seraient assez puissantes pour exprimer l’horreur que doit inspirer l’envieux qui se sert du masque d’une feinte amitié non-seulement pour étouffer la gloire de ses rivaux, mais encore pour attenter à leurs jours ? Quelle voix serait assez éloquente pour flétrir convenablement un semblable scélérat ? Contentons-nous donc de dire qu’un être aussi féroce, aussi infernal, perd le titre d’homme, se ravale au-dessous de la brute, et est indigne de vivre. Autant une loyale émulation est honorable et utile, autant l’envie est infâme et odieuse. Que le mépris et le dégoût poursuivent le lâche Andrea dal Castagno et tous ceux qui, comme lui, ont recours à la perfidie et à l’assassinat pour se débarrasser des rivaux dont la gloire les offusque ! Le talent d’Andrea était grand, il faut l’avouer, mais l’envie qu’il portait aux autres peintres était plus grande encore ; de sorte que son mérite disparaît complètement derrière ses crimes.

Andrea naquit sur le territoire florentin, dans le petit village de Castagno dont il prit le nom lorsqu’il alla demeurer à Florence. Orphelin dès son enfance, il fut recueilli par un de ses oncles qui, enchanté de voir ses bestiaux et ses pâturages respectés, grâce au caractère ferme et décidé de son neveu, lui confia la garde de ses troupeaux pendant plusieurs années. Telles étaient les occupations d’Andrea, quand un jour il chercha un abri contre la pluie dans une maison où un de ces peintres de campagne, qui travaillent à vil prix, décorait un tabernacle pour un paysan. Jamais Andrea n’avait rencontré rien de semblable. Saisi d’un étonnement profond, il considéra attentivement la manière dont opérait ce peintre, et cédant à une envie démesurée de l’imiter, il commença sans retard à graver avec la pointe de son couteau et à dessiner avec des charbons sur les murs ou sur des pierres plates, des figures d’hommes et d’animaux qui excitèrent l’admiration de tous ceux qui les virent. Bientôt ce fait, après avoir été l’objet des conversations des paysans, parvint, pour le bonheur d’Andrea, jusqu’aux oreilles d’un gentilhomme florentin, riche propriétaire de ce pays, nommé Bernardetto Médicis, qui voulut connaître le jeune artiste. Frappé de l’intelligence de cet enfant, Bernardetto lui demanda s’il désirait devenir peintre. Andrea lui ayant répondu que rien ne lui plairait davantage, il l’emmena à Florence et le plaça dans l’atelier de l’un des maîtres qui étaient alors le plus en réputation  (1).

Andrea se livra avec ardeur à l’étude et fit de faciles et rapides progrès, surtout dans le dessin. Nous ne pouvons en dire autant de son coloris dont la dureté dépare ses ouvrages qui, en général, manquent de grâce et de charme. Les attitudes et les têtes de ses personnages sont remarquables par leur vigueur et leur mouvement, en même temps que par leur gravité et leur correction.

Les premières productions d’Andrea se trouvent dans le cloître de San-Miniato-al-Monte, en descendant de l’église pour aller au couvent. Il y représenta à fresque saint Miniato et saint Cresci prenant congé de leurs parents  (2).

Dans le cloître et dans l’église de San-Benedetto, riche monastère situé hors de la porte Pinti, il y avait une foule de peintures de la main d’Andrea ; mais nous les passerons sous silence parce qu’elles ont été jetées à terre durant le siége de Florence.

Dans le premier cloître du monastère degli Angeli, à Florence, en face de la porte principale, il peignit le Crucifix qui existe encore aujourd’hui, la Vierge, saint Jean, saint Benoît et saint Romuald. Au commencement du cloître, au-dessus du jardin, il répéta le même sujet, en variant seulement les têtes et quelques détails  (3).

À Legnaia, pour Pandolfo Pandolfini, il orna une salle des portraits d’une foule d’hommes illustres, et pour la confrérie del Vangelista, il fit un bel étendard dont on se sert dans les processions. Pour les Servites de la même ville, il décora de fresques trois niches placées dans des chapelles. La première, dédiée à saint Julien, renferme différents traits de la vie de ce saint, bon nombre de figures et un chien en raccourci qui fut beaucoup admiré. Dans la seconde chapelle dédiée à saint Jérôme, on voit, au-dessus de l’image de ce saint, une Trinité et un Crucifix dont les raccourcis montrent qu’Andrea se rapprochait de la manière moderne plus que tous les maîtres qui l’avaient précédé. Aujourd’hui cette peinture se trouve cachée derrière un tableau donné par la famille des Montaguti. Enfin dans la troisième chapelle, à côté de celle qui a été construite au-dessous de l’orgue, par Messer Orlando Médicis, Andrea représenta Lazare, Marthe et Madeleine  (4).

Pour les religieuses de San-Giuliano, il exécuta à fresque, au-dessus de la porte, un Crucifix, la Vierge, saint Dominique, saint Julien et saint Jean. Tous les artistes s’accordent pour louer cette composition qui est une des meilleures d’Andrea.

À Santa-Croce, dans la chapelle des Cavalcanti, il laissa un saint Jean-Baptiste et un saint François qui sont également fort estimés. Mais son chef-d’œuvre est le Christ à la colonne du nouveau cloître du couvent de Santa-Croce. Il introduisit dans cette fresque une loge dont les colonnes, les voûtes et les parois sont mises en perspective avec un tel art et un tel soin, que l’on doit avouer qu’il était aussi savant perspectiviste qu’habile dessinateur. Les bourreaux qui flagellent le Christ expriment énergiquement par leurs gestes la haine et la rage qui les anime, tandis que le Sauveur, étroitement garrotté, rayonne, au milieu des souffrances de la chair, d’une patience, d’une résignation si noble et si touchante, que Pilate ému de compassion cherche avec ses trois conseillers les moyens de le délivrer. De toutes les productions d’Andrea, celle-ci serait la plus belle et la plus précieuse, si, par une incurie déplorable, on ne l’eût laissée gravement endommager par des enfants et des gens peu éclairés, qui, en égratignant les têtes et les jambes des Juifs, ont peut-être cru venger les injures de Notre Seigneur (5). Certes, si Andrea eût possédé le coloris, du moins au même degré que l’invention et le dessin, il aurait été un peintre vraiment merveilleux.

À Santa-Maria-del-Fiore, il représenta à cheval Niccolò da Tolentino (6). Pendant qu’il était occupé de ce travail, un enfant ayant par hasard remué son échafaud, il entra dans une si violente colère, qu’il poursuivit jusqu’au coin de la maison des Pazzi ce petit malheureux en le frappant brutalement.

Il fit aussi, dans le cimetière de Santa-Maria-Nuova, un saint André qui lui valut d’être choisi bientôt après pour peindre, dans le réfectoire de l’hôpital, la Cène du Christ avec les apôtres. Cet ouvrage le mit en faveur auprès de la maison Portinari et du directeur de l’hôpital, et fut cause qu’on lui donna à décorer une partie de la grande chapelle, dont le reste avait été confié à Alesso Baldovinetti et au célèbre Domenico de Venise, qui était venu pratiquer à Florence la peinture à l’huile (7).

La faveur dont jouissait Domenico ne tarda pas à allumer la rage d’Andrea, qui, malgré sa supériorité incontestée comme dessinateur, maudissait cette rivalité. Il ne pensa plus qu’à trouver les moyens de s’en débarrasser. La dissimulation n’était pas un des moindres talents d’Andrea. Habile à composer son visage et à manier la parole, ne reculant devant rien pour arriver à son but, il devait entraîner dans ses embûches le pauvre Domenico. Jamais homme ne fut plus vindicatif qu’Andrea ; dans sa jeunesse, il effrayait les critiques par ses injures et ses violences, tandis qu’il ne manquait jamais de marquer à beaux coups d’ongle ies défauts qu’il découvrait dans les tableaux des autres artistes.

Déjà Domenico avait peint, en compagnie de Pietro della Francesca, la sacristie de Santa-Maria-di-Loreto, et exécuté divers travaux dont nous ne citerons qu’une salle de la maison Baglioni, aujourd’hui détruite, lorsqu’il fut appelé à Florence. Il débuta dans cette ville par une Madone entourée de plusieurs saints, qu’il fit à fresque dans un tabernacle des Carnesecchi, à l’angle des deux rues dont l’une conduit à la nouvelle et l’autre à l’ancienne place de Santa-Maria-Novella. Les éloges que tous les citoyens et tous les artistes d’alors se plurent à prodiguer à cette fresque excitèrent l’envie maudite d’Andrea. Pour réaliser sans danger le criminel projet que lui suggéra son esprit infernal, il eut recours à la plus infâme trahison. Il gagna par de perfides caresses l’amitié du confiant Domenico, qui ne vit en lui qu’un artiste de talent et un agréable compagnon avec lequel il se plaisait à aller chaque soir passer de joyeux instants et donner des sérénades à leurs maîtresses. L’affection que Domenico portait à Andrea était si vraie, qu’il ne fut pas longtemps sans lui dévoiler les secrets de la peinture à l’huile, que l’on ne connaissait point encore en Toscane.

Mais revenons à la grande chapelle de Santa-Maria-Nuova. Andrea y laissa une Annonciation, et la Vierge gravissant les degrés du temple couverts d’une foule de pauvres parmi lesquels on en remarque un qui lance un vase à la tête de l’un de ses camarades. Cette composition, dont toutes les figures sont étudiées avec un soin extraordinaire, renferme encore un temple octogone isolé et enrichi de pilastres, de niches et de statues. Cet édifice occupe le milieu d’une place entourée de belles maisons qui reçoivent l’ombre du temple, produite par la lumière du soleil.

Dans la même chapelle, Maestro Domenico peignit à l’huile Joachim visitant sainte Anne, et la Naissance de la Vierge dans une chambre splendidement ornée, à la porte de laquelle se tient un gracieux enfant qui lève le marteau. Au-dessous, il plaça le Mariage de la Vierge et bon nombre de portraits d’après nature, tels que ceux de Messer Bernardetto de Médicis, connétable des Florentins, du gonfalonier Bernardo Guadagni, de Falco Portinari et d’autres personnages appartenant à cette famille. On y voit en outre un nain rompant une baguette, et quelques femmes revêtues de costumes du temps, d’un charme indicible. Mais des causes que nous relaterons bientôt empêchèrent l’achèvement de cet ouvrage.

Andrea, de son côté, avait également peint à l’huile la Mort de la Vierge. Afin de montrer sa supériorité sur son rival, il fit dans ce tableau, avec un soin sans égal, un catafalque en raccourci, surmonté du cadavre de la Vierge, et qui semble avoir au moins trois brasses de longueur, bien qu’en réalité il n’en ait qu’une et demie tout au plus. À l’entour, sont les apôtres dont les traits expriment en même temps la joie de voir la mère de Dieu portée au ciel, et le regret de se séparer d’elle sur la terre. Parmi les apôtres se trouvent plusieurs anges armés de torches, et d’une exécution si parfaite, qu’il faut avouer qu’Andrea connaissait les secrets de la peinture à l’huile tout aussi bien que Domenico. Il introduisit dans cette composition les portraits de Messer Rinaldo degli Albizzi, de Puccio Pucci, du Falgavaccio, le libérateur de Cosme de Médicis, de Federigo Malevolti, et du directeur de l’hôpital, Messer Bernardo della Volta, qu’il représenta agenouillé. Enfin, il se peignit lui-même sous la figure de Judas Iscariote, tel qu’il était réellement.

Après avoir mené ce morceau à bon terme, Andrea, furieux des éloges qu’il entendait prodiguer à Domenico, ne songea plus qu’aux moyens de se débarrasser de son rival, et finit par accomplir ses affreux projets. Par une belle soirée d’été, Domenico prit son luth, selon son habitude, et sortit de Santa-Maria-Nuova, en laissant dans l’atelier Andrea qui refusa de l’accompagner, sous prétexte qu’il avait à s’occuper de quelques dessins fort importants. Dès que Dornenico fut parti, Andrea se déguisa et alla attendre au coin d’une rue son malheureux ami, qu’il perça de coups mortels. Il retourna ensuite à Santa-Maria-Nuova, se renferma dans son atelier et se remit tranquillement à dessiner. Plusieurs personnes étant accourues au bruit sur le lieu témoin du crime, s’empressèrent d’aller annoncer cette triste nouvelle au traître Andrea, qui joua le désespoir et ne cessa de répéter : « Hélas ! mon frère, mon pauvre frère ! » Domenico rendit le dernier soupir entre les bras de son meurtrier, qui, malgré toutes les recherches, aurait même échappé au soupçon, si, à l’heure de sa mort, il n’eût confessé son horrible forfait.

Andrea laissa une Assomption, avec deux figures, à San-Miniato, et une Vierge dans un tabernacle, à Lanchetta, hors de la porte della Croce. Il orna la maison des Carducci, qui aujourd’hui appartient aux Pandolfini, de portraits d’hommes célèbres, dont il peignit les uns d’imagination, et les autres d’après nature, comme Filippo Spano degli Scolari, Dante, Petrarca et Boccaccio. À la Scarperia, dans le Mugello, il fit, au-dessus de la porte du palais du vicaire, une figure nue de la Charité, d’une grande beauté, mais qui a été gâtée depuis.

L’an 1478, lorsque les Pazzi et leurs complices eurent tué Julien de Médicis et blessé son frère Laurent, à Santa-Maria-del-Fiore, la seigneurie de Florence, pour flétrir la mémoire de ces conjurés, résolut de les faire peindre comme traîtres sur la façade du palais du podestat. Cet ouvrage fut offert à Andrea, qui, en sa qualité de protégé des Médicis, l’accepta avec empressement. Du reste, il fit là un véritable chef-d’œuvre qui fut un objet d’étonnement et d’admiration. On ne peut dire avec quel art il rendit tous ces personnages dessinés d’après nature pour la plupart, et pendus par les pieds dans les attitudes les plus étranges et les plus variées. Enfin, cette peinture obtint un tel succès auprès de tous les citoyens, et surtout auprès des connaisseurs, que dès lors Andrea ne fut plus appelé Andrea dal Castagno, mais bien Andrea degl’ Impiccati (Andrea des Pendus).

Andrea vécut toujours honorablement ; mais, comme il dépensait beaucoup pour son costume et l’entretien de sa maison, il laissa peu de chose lorsqu’il quitta ce monde, à l’âge de soixante et un ans. Presque aussitôt après sa mort, son infâme perfidie envers Doinenico, qui lui avait porté une si vive amitié, ayant été connue, on lui fit des obsèques ignominieuses, à Santa-Maria-Nuova (8), où sa victime avait été également ensevelie. Domenico périt à l’âge de cinquante-six ans. Il ne put donc terminer son travail commencé à Sauta-Maria-Nuova. Peu de temps avant sa mort, il avait conduit à bonne fin, pour l’autel de Santa-Lucia, un tableau représentant la Vierge et son Fils, saint Jean-Baptiste, saint Nicolas, saint François et sainte Lucie.

Andrea dal Castagno eut pour élèves Jacopo del Corso, qui fut assez bon peintre ; le Pisanello, le Marchino, Pietro del Pollaiuolo et Giovanni da Rovezzano.

Si le crime odieux qui souille la mémoire d’Andrea dal Castagno est incontestable, il n’en est pas de même du motif que lui assignent la plupart des historiens qui ont succédé à Vasari. « Andrea, disent-ils sans grandes variantes, Andrea poignarda son ami Domenico dans le but de rester seul possesseur du secret de la peinture à l’huile. » Dès que l’on admet cette assertion, il faut conclure que Andrea ne dut consentir à communiquer à personne ce prétendu secret si chèrement acheté. Et alors que devient le fameux procédé ? il meurt avec Andrea. Maintenant par qui le fera-t-on ressusciter ? Mais nous ne voulons point rentrer sur un terrain déjà suffisamment exploré. Ce que nous avons dit de la peinture à l’huile dans le commentaire d’Antonello de Messine nous dispense d’aborder de nouveau ce sujet. Nous nous contenterons donc ici d’apprécier la valeur de Domenico de Venise et d’Andrea dal Castagno, en ayant soin, lorsque nous serons arrivés à ce dernier, de mettre de côté les préventions contre lesquelles n’ont pas su se prémunir plusieurs écrivains qui n’ont considéré le mérite de l’artiste qu’à travers l’infamie du meurtrier.

S’il est permis de juger Domenico de Venise par le seul de ses tableaux qui se soit conservé, celui qui orne encore aujourd’hui l’église de Santa-Lucia, on peut le comparer pour le calme et la naïveté de la composition au Giotto, et pour l’intelligence des effets de lumière ainsi que du jeu des muscles du corps humain à Pietro della Francesca, des leçons duquel il profita probablement lorsqu’il travailla avec lui à la décoration de la sacristie de Santa-Maria-di-Loreto. Le dessin et le mouvement de ses figures rappellent le style de l’école romaine plutôt que celui de l’école de Venise. Quant à son coloris, nous n’osons en parler en présence des graves altérations que le temps lui a fait subir. En résumé, Domenico ne fut pas un homme dépourvu de talent, mais il n’ajouta rien aux acquisitions de l’art, et l’histoire l’aurait indubitablement passé sous silence si sa mort tragique n’eût assuré sa célébrité.

Des nombreux ouvrages d’Andrea dal Castagno, bien peu ont échappé à la destruction : son chef-d’œuvre, le Christ à la colonne du cloître de Santa-Croce, n’a pas été lui-même épargné. Cependant, si rares que soient les peintures d’Andrea qui sont parvenues jusqu’à nous, elles suffisent pour confirmer les éloges que Vasari accorde à leur auteur. Le côté faible d’Andrea est le coloris, mais son dessin se distingue par une rare correction mariée à irne vigueur et à une énergie qui ne se rencontrent guère que chez les maîtres les plus puissants du siècle d’or. Ses compositions riches et abondantes sont ordonnées avec une extrême habileté. Enfin, ses perspectives et ses raccourcis dénotent une science profonde qui ne peut être le fruit que de longues et sérieuses études. Tout en appelant sur Andrea dal Castagno l’exécration que mérite son lâche assassinat, nous nous croyons donc forcés de

le ranger parmi les plus utiles promoteurs de l’art.
NOTES.

(1) Le Baldinucci, Dec. III, part. I, sec. 5, pag. 92, prétend qu’Andrea fut élève de Masaccio.

(2) Les peintures du cloître de San-Miniato-al-Monte n’existent plus.

(3) Les ouvrages qu’Andrea laissa dans le monastère Degli Angeli ont été détruits

(4) Toutes les fresques des Servites exécutées par Andrea ont complètement disparu.

(5) Le Christ à la colonne fut jeté à terre l’an 1693, comme le raconte le Baldinucci, Dec. III, part. I, sec. 5, pag. 92.

(6) L’image de Niccolò da Tolentino fut restaurée avec beaucoup de soin et d’adresse, l’an 1660. — Niccolò da Tolentino fut nommé général des Florentins, l’an 1433. Lorsqu’on lui remit le bâton de commandement, Lionardo d’Arezzo composa un discours à sa louange. Niccolò da Tolentino tomba, l’an 1434, entre les mains de Niccolô Piccinino, général du duc de Milan, et mourut empoisonné, si l’on croit le Poggio. La république de Florence ordonna qu’on lui élevât un tombeau et que l’on y gravât cette inscription : Hic quem sublimem in eque pictum Nicolaus Tolentinus inclitus dux Florentini exercitûs. — Voyez le P. Richa, tom. VI, pag. 130, et le Migliore, pag. 35.

(7) Voyez le Commentaire d’Antonello de Messine.

(8) Dans la première édition de Vasari, on lit l’épitaphe suivante

Castaneo Andreæ mensura incognita nulla,

Atque color nullus, linea nulla fuit.
Invidia exarsit, fuitque proclivis ad iram,
(Sic) Domitium himc Venetum sustulit insidiis,
Domitium illustrem pictura : turpat acutum

Sic sæpè ingenium vis inimica mali.