Vie de Mohammed/Mort d’Abou-Taleb

Traduction par Adolphe-Noël Desvergers.
Imprimerie royale Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 22-23).
Mort d’Abou-Taleb.

Abou-Taleb mourut au mois de schewal de la dixième année écoulée depuis la mission prophétique. Lorsque sa maladie eut pris an caractère de gravité, le prophète lui dit : « Récite-le, à mon oncle (c’est-à-dire le témoignage de la foi musulmane), afin qu’au jour da jugement il me soit permis d’intercéder en ta faveur. — O fils de mon frère, répondit Abou-Taleb, si ce n’était la crainte des injures et l’idée qu’attraient les Koreïschites, que je n’ai cédé qu’à la peur de la mont, certes je prononcerais la formule du témoignage. » Lorsqu’il fut sur le point de cesser de vivre, il se mit à remuer les lèvres, et Abbas ayant approché son oreille, S’écria : « Par Dieu puissant, à mon neveu, les paroles que tu fui avais prescrites, il vient de les prononcer, » Le prophète dit alors : « Louange à Dieu qui t’a guidé dans la bonne voie, à mon oncle ! »

L’origine de ce récit remonte au Fils d’Abbas (38) ; mais la tradition la plus générale, c’est qu’Abou-Taleb mourut infidèle. Parmi ses poésies en voici une d’où l’on pourrait induire qu’il avait foi dans le prophète de Dieu : Tu m’as appelé et j’ai compris que lu étais véridique, car tu as toujours dit vrai, et pour cela lu as été surnommé le sincère.

Je sais que le religion de Mohammed est la plus sainte des religions du monde.

Certes, tes ennemis malgré leur nombre ne parviendront pas à c’atteindre jusqu’à ce que j’aie été couché dans La erre où l’on m’aura enseveli.

Abou-Taleb avait, lorsqu’il mourut, quatre-vingts et quelques années.



(38) Abdallah, fils d'Abbas, était cousin germain du prophètes rest l'un des personnages dont les traditions ont le plus d'authenticité. On dit qu'à l'âge de dix ans l'ange Gabriel lui était appara ei l'avait jnstruit des mystères du Coran , en sorte qu'on l'avait sarmormmé Terdjouman <l-Couran, l'interprète du Cara {Gageier, p. 18). Les’six auteurs des traditions les plus svérées sont Aïescha, fille d'Abou-Bekr, et femme du prophète; Abou-Horaira, qui vécut avec le prophète dans I plus grande intimité; Abdeilah, $ls d'Abbas; Abou-Ablerrahroan, Bls d'Omars Djaber, fs d'Abdaliab; ei Anas, fils de Malik, Mohammed ben-Mosin Zokri eut de premier qui éerisit un recueil de traditions. Il mourut l'an de l'hégire va4. (D'Herbelot, articles Haditk el Zohuri.}