Vers, 1894/Distique

VersOllendorff, éditeur (p. 48).
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DISTIQUES


Ô toi, Rose moussue et blonde, à tes oreilles,
Que mes vers chantent comme un murmure d’abeilles

Que mon regard, vers toi glisse comme la Nuit
Qui glisse et qui t’endort sous l’or dont elle luit !

Que je te charme en invocations très douces,
— Comme les chants de la rosée au fond des mousses !

Quand tu voudras mon cœur pour t’amuser, je veux
Qu’il soit comme une fleur de sang dans tes cheveux !

Lorsque je pleurerai, je veux, ô petite oie.
Que tu prennes mes cris pour des accès de joie,

Et, lorsqu’on me mettra dans l’ombre du cercueil,
Que ta dernière larme embellisse ton œil,

Pour que ceux qui vivront, en te voyant plus belle,
Admirent dans ma mort ta jeunesse immortelle.