Utilisateur:Zyephyrus/Proposition d'extrait


Tchoang-tzeu

« La première partie exprime le contraste des faits terrestres qui arrivent sous l’influence céleste ; la lutte des cinq éléments ; la succession des quatre saisons ; la naissance et la décadence des végétaux ; l’action et la réaction du léger et du lourd, de la lumière et de l’obscurité, du son et du silence ; le renouveau de la vie animale, chaque printemps, aux éclats du tonnerre, après la torpeur de l’hiver ; l’institution des lois humaines, des offices civils et militaires, etc. Tout cela, ex abrupto, sans introductions, sans transitions ; en sons heurtés, suite de dissonances, comme est la chaîne des morts et des naissances, des apparitions et des disparitions, de toutes les éphémères réalités terrestres. Cela devait vous faire peur.

« La seconde partie de la symphonie rend, en sons doux ou forts, prolongés et filés, la continuité de l’action du yinn et du yang, du cours des deux grands luminaires, de l’arrivée des vivants et du départ des morts. C’est cette suite continue à perte de vue qui vous a étourdi par son infinitude, au point que, ne sachant plus où vous en étiez, vous vous êtes appuyé contre le tronc d’un arbre en soupirant,


Philippe Desportes — Bergeries (quand ce recueil sera rempli)

                     D'une fontaine

    Cette fontaine est froide, et son eau doux-coulante,
    À la couleur d’argent, semble parler d’Amour ;
    Un herbage mollet reverdit tout autour,
    Et les aunes font ombre à la chaleur brûlante.

    Le feuillage obéit à Zéphyr qui l’évente,
    Soupirant, amoureux, en ce plaisant séjour ;
    Le soleil clair de flamme est au milieu du jour,
    Et la terre se fend de l’ardeur violente.

    Passant, par le travail du long chemin lassé,
    Brûlé de la chaleur et de la soif pressé,
    Arrête en cette place où ton bonheur te mène ;

    L’agréable repos ton corps délassera,
    L’ombrage et le vent frais ton ardeur chassera,
    Et ta soif se perdra dans l’eau de la fontaine.