(auteur présumé Michèle Nicolaï)
(p. 114-129).

CHAPITRE X

Je retrouve la maison. Tout est sens dessus dessous. Maman est en plein procès. Un lecteur indigné l’accuse de pornographie. Il y a sa photo dans tous les journaux et des journalistes la traquent.

Maman, sûre de son âme romanesque, se défend comme un diable. Papa rit de tout cela et n’en chérit que plus tendrement l’extraordinaire petit bout de femme qui aime trop pour aimer. Il n’en est pas moins frivole et coureur.

Les deux jumeaux, Antal et Claude, viennent de faire la paix. Ils sont amants de deux sœurs, qui, bien qu’elles ne soient pas jumelles, se ressemblent parfaitement. Sans abandonner leur principe d’aimer la même femme, ils font triompher la morale en n’étant pas l’amant de la même.

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Je suis une femme chaque jour embellie par d’autres bonheurs ; je plonge dans l’amour comme on plonge dans la mer. On perd le souffle, on frissonne, puis on se retrouve nette, baignée, heureuse, confortable.

Stasia est rentrée en France en même temps que moi. Je la présente à maman qui la trouve adorable, à papa qui en tombe amoureux.

Mes frères, naturellement, l’accueillent avec joie. Ce soir, elle est toute excitée :

— Il y aura un « bal apache » à Samois, chez Mrs Ross, une américaine excentrique, mardi soir ; je crois que ce sera drôle. Si tu veux y aller, prépare un costume épatant.

Il le fut.

Une longue robe de tissu ciré noir ; un tablier de soie rouge brodé d’un cœur noir qui n’était pas à sa vraie place ; un foulard de même couleur, avec un cœur plus petit qui retombait joliment sur ma poitrine. Le coiffeur m’avait, avec mes cheveux mi-longs, fabriqué une espèce de chignon au-dessus de la tête. J’eus du mal à me reconnaître, tant j’avais l’air d’une authentique radeuse 1900.

La fête battait son plein ; ce n’étaient que bagnards, hommes du milieu, filles au sourire raccrocheur. Mes cœurs eurent le plus vif succès et j’étais d’une gaieté étourdissante. Après une danse, je cherchais Stasia, quand je la vis à une table avec plusieurs personnes ; je m’approchai ; elle ne me présenta point. Les usages mondains étaient bannis ce soir-là. Or, à cette table il y avait un homme qui n’était pas déguisé ; il était indiscutablement beau. Jeune encore, trente-cinq ans peut-être, des cheveux blancs, tout blancs, ondulés régulièrement, un visage frais, bronzé, un front droit, des yeux très longs, une bouche délicate que surmontent de fines moustaches plaquées régulièrement. Pas très grand, mais élégant sous l’habit.

Je m’assieds à son côté.

— Vous êtes à l’amende, pourquoi n’êtes-vous pas déguisé ?

— Mais je le suis : je présente un cambrioleur mondain.

Je ris ; il rit avec moi. Nous parlons de choses et d’autres ; de Paris, de l’Amérique, de la France qu’il adore. Nous nous présentons, il s’appelle Roy Wright. Nous nous isolons de la foule ; je me sens en confiance avec lui, désarmée, alors que toujours vis-à-vis des hommes, je me sens ennemie, très tendre ennemie… Et puis je ne sais pourquoi, je lui raconte toute ma vie.

Il y a ainsi une heure où l’on doit se confier, sortir de soi-même, déposer le fardeau des jours que l’on a vécus… Il m’écoute avec ses grands yeux compréhensifs posés sur les miens ; puis, il serre mes mains.

— Il ne faut pas être triste, petite fille ; vous avez vécu comme nous vivons, nous autres hommes, comme il est bon que nous vivions ; vous avez fait le tour de la vie et vous y avez pris cette indulgence, cette connaissance de l’humain qui est plus précieuse que tout…

— Et après ? dis-je, malgré moi… Est-ce que ça, ça continue toute la vie ?…

— Après ?… Eh bien ! vous vous marierez et vous rendrez un homme très heureux ; vous serez une amante parfaite, une vraie femme et peut-être, s’il est digne de vous, ne le tromperez-vous jamais et ajouterez-vous à votre existence une chose que vous n’y avez pas apportée encore : la tendresse.

— L’homme que j’épouserai, où est-il ?…

— Peut-être tout près de vous. J’ai rêvé toute ma vie d’une rencontre comme celle-ci, une femme ardente, fervente, brûlée par la vie et déjà lasse… à qui je donnerai un refuge contre elle-même. Une femme sincère, droite… Voulez-vous m’épouser ?

— Je crois que je le voudrais, mais ce n’est pas possible.

— Mais si !… mais si !… Nous ne nous connaissons pas beaucoup, mais enfin vous vous êtes déjà donnée à des hommes que vous connaissiez moins… Donnez-vous à moi pour plus longtemps, voilà tout… et le divorce existe si cela ne marche pas !… Dites oui ?…

— Oui !…

Alors, il prend ma tête dans ses mains longues et dépose sur ma bouche un baiser dru comme une cerise de juin.

— Si c’était le bonheur ! dis-je tout bas.

— C’est le bonheur, certainement !

Une minute il s’absente. Stasia en profite pour venir casser mon rêve.

— Il est temps de partir : ton père nous attend avec sa voiture à la porte.

— Mais je ne veux pas m’en aller ; je viens de me fiancer avec Roy.

— Vous étiez si saouls que cela ?

— Nous n’avions pas bu !…

— Ça m’est égal, ton père ne veut pas attendre : il faut partir. S’il veut vraiment te retrouver et t’épouser, il te retrouvera bien !

— Stasia, je t’en prie !…

Je me laisse entraîner…

Blottie au fond de la voiture, je regrette cette conversation de bar qui a fait naître des rêves en moi : je me sens prête aux larmes. Il y avait en Roy une chose que je n’ai trouvé nulle part ailleurs. Une compréhension si totale. Pourquoi faut-il que je sois partie si vite ?…

J’ai l’intuition qu’il doit si bien faire l’amour !

Le lendemain matin, Roy prenait rendez-vous, par téléphone, avec papa. Le soir, à cinq heures, il faisait sa demande.

Comme je tombais dans ses bras :

— Aviez-vous pensé que j’allais vous abandonner ? me dit-il. Un Américain décide vite, mais il tient longtemps ce qu’il a décidé. Maintenant avant de m’embrasser comme ça, avec tant de passion, dites-moi si nous devons rester des fiancés chastes ?… Parce que dans ce cas, vos caresses me feraient plus de mal que de bien.

— Chastes, vous êtes fou, Roy ! croyez-vous que je vais m’embarrasser d’un mari sans savoir ce qu’il vaut à l’usage.

— Vous êtes encore plus cynique en jeune fille qu’en cocotte 1900. Bien, mettez-moi à l’épreuve ?

— J’irai vous voir, chez vous, ce soir et nous répéterons la grande scène de la nuit de noces pour qu’elle soit parfaite.

Tout le monde s’accorde pour trouver Roy splendide.

Maman, avec angoisse, pose cette question :

— J’espère bien que vous n’avez pas trouvé Florence trop mal élevée, ni trop libre ? En tout cas, je me charge moi-même de la surveiller maintenant.

Et le pire est qu’elle fait comme elle dit. Nous arrivons à peine à nous voir seuls, Roy et moi. Heureusement le mariage a lieu au château de Valfosse.

Enfin, nous y voilà ! Ce que c’est compliqué un mariage, tout de même. Où ont-ils été chercher cela, ces gens-là. Toutes ces complications, toutes ces permissions, tous ces usages pour pouvoir être couchés dans le même lit sans qu’on vous blâme. Tous ces papiers qu’il faut aller chercher dans des mairies, avec votre date de naissance, les papiers timbrés, les stations au greffe…

Et la robe ! Pour le moment, c’est le coup de la robe. La maison de mode plutôt chic, celle où papa fait habiller ses nouvelles maîtresses, puisque maman, depuis vingt ans, ne s’habille plus.

La maison de mode m’a déléguée une de ses premières. Ma robe de mariée me va comme un gant, paraît-il. J’aimerais mieux qu’elle m’aille tout bonnement comme une robe, mais il paraît qu’elle me va de cette manière aussi.

La jeune gourde qui me l’essaie, bien gentille d’ailleurs, bien rimellisée, du genre petite fleur poussée entre les pavés de Paris, en est toute émue.

Elle me fait quelques compliments, ceux qu’on a dû l’habituer à faire à la maison mère, rue Royale, ceux qu’on porte en ville. Elle soupire, elle, pour son compte. J’apprends entre deux épingles qui me piquent les omoplates : « Oh ! pardon ! » j’apprends qu’elle a un amant jeune de l’espèce de ceux qui ne se marient pas avec les femmes qu’ils séduisent.

Ah ! elle aimerait bien aussi en porter une de robe comme la mienne !

Je la congédie, un peu brutale, l’envoyant se faire séduire ailleurs. À ce moment, papa entre :

— C’est la dernière fois que nous restons tous les deux avant ton mariage. Je pense qu’un père, à cette occasion, doit dire quelque chose à sa fille… mais je me demande quoi ?… Les conseils : c’est à la mère de les donner… heureusement !… parce que… expliquer ça… ça doit être difficile… et moi je suis plus fort en gymnastique qu’en thème. Je veux te dire d’être très heureuse… et d’être indulgente aussi… Vois-tu, les hommes sont quelquefois infidèles, mais ça ne les empêche pas d’être de braves types !…

Il a chaud, le pauvre, je crois qu’il aimerait mieux encore avoir une engueulade avec maman.

Machinalement, pour l’aider, comme à un enterrement où l’on s’ennuie, je siffle un couplet du père Dupanloup : « père Dupanloup dans son cercueil… » Papa n’a pas beaucoup d’oreille et moi je ne siffle pas trop juste ; ça fait qu’il ne comprend pas tout de suite. Il sourit enfin, puis s’esquive.

Je me regarde dans la glace. Décidément ma robe me va. Encore quelques petits essais supplémentaires… comme en tête de ligne le mécanicien qui tâte le pouls à sa locomotive.

Je cambre la croupe ; ça fait bien rond ; j’écarte les jambes ; bon, il y a une belle fente ; je me tâte les seins ; parfait, ça ne se décroche pas.

Décidément elle me va et moi aussi je lui vais. Ça va tellement bien que je regrette un peu d’avoir été si rosse avec la petite première de tout à l’heure. Aussi, elle était trop mélancolique. Enfin, passons l’éponge !…

— Qu’est-ce que c’est ?…

C’est maman.

— Comme tu es belle, ma petite fille ! C’est un beau jour, n’est-ce pas !

— Je crois qu’on est le 23 juin ou le 24. Ah ! pardon, je croyais que tu me demandais la date.

Elle encaisse, stoïque, moins heureuse que les mères qu’elle décrit dans ses romans.

— Tu sais que Stasia est là, elle t’attend dans ta chambre !

— Ah ! très bien, elle attendra !

— Pourquoi es-tu si brusque avec elle ?… Comme tu la brutalises !

— Oui, maman !

— Après tout, elle est plus âgée que toi !

— Oui, maman !

— Sois plus aimable avec elle !

— Oui, maman !

Elle sort enfin.

J’ai fini de me regarder, de m’admirer, de me prodiguer des encouragements. Et Stasia qui attend !… C’est vrai que je l’ai un peu brusquée ces derniers temps, Stasia.

Je lui en veux un peu, depuis le jour… depuis la fois où… enfin depuis qu’elle m’a entraînée dans le petit endroit où elle a obtenu de moi ce qu’elle voulait ; j’ai un peu de rancune contre elle.

Oh ! j’ai eu du plaisir, beaucoup de plaisir, mais elle ne m’avait pas consultée pour me le donner, et c’est bête, mon petit amour-propre ― comme on appelle ça ― en est resté un peu chiffonné.

Je pousse la porte de ma chambre. Stasia est là, couchée sur mon lit.

Elle attendra, ai-je dit à maman. Elle a attendu, si bien attendu qu’elle s’est endormie.

Elle a un beau sommeil de femme voluptueuse, de femme dont la fatigue vient de ça et qui se donne un peu de repos pour recommencer à se fatiguer avec ça.

Elle dort comme il devrait y avoir une loi qui ordonnerait à toutes les jolies femmes de dormir. Elle dort, les cuisses écartées, une jambe par terre, l’autre repliée. Sa robe, jugée gênante par le sommeil, a été relevée.

Elle a enlevé sa ceinture qui traîne par terre, conservant encore la forme de ses deux fesses bien rondes et un peu fortes. On lui voit tout. L’ombre légère et en triangle des poils sur la peau brune. On voit les lèvres roses que le souffle de sa respiration ouvre et rapproche tour à tour. On voit le petit vestibule rose, on voit l’entrée, on voit le fond.

On en voit tant et ça donne tellement envie d’en voir davantage que je me mets à genoux, sur le tapis, pour mieux étudier.

Ah ! il faut que je sois aimable avec elle ! Ah ! je ne suis pas correcte !… Eh bien ! on va voir !…

Je me penche ; je pose ma bouche sur son bas de soie, je remonte doucement en frottant les lèvres. Ah ! là, il n’y a plus de soie, c’est la chair, la bonne chair douce et chaude ; j’ai envie d’en mordre un peu, d’en pincer un peu entre mes lèvres. Et j’avance en traînant ma bouche sur sa cuisse ; j’avance vers la vallée. Elle fait en dormant un léger mouvement des fesses ; je prends dans la main sa jambe qui repose par terre ; je la soulève un peu pour rendre plus facile l’accès de l’endroit.

Ah ! je n’ai pas été polie avec toi !… Tiens, je vais être polie !… Tiens, voilà mes civilités empressées !… Je lui suce les petites lèvres ; je repousse les chairs avec ma langue qui pointe.

Tiens, voilà comme je vais te mordre !… Voilà comme je vais te sucer !… Tu sens ma langue pointue qui entre, qui s’enfonce !… Tiens ! tu veux un coup de langue sur le clitoris !… Tiens, tu dors, mais je vais te faire mouiller dans ma bouche, ça te réveillera !… Tiens, comme cela on ne me reprochera pas d’être mal élevée avec toi !… tiens !…

Elle frissonne, elle se réveille ; je ne sais ce qu’elle pense, mais elle pousse un peu sa croupe vers le bord du lit pour la rapprocher de moi.

— Oh ! oui, comme cela, Florence chérie !…

Elle appuie ma tête plus fort entre ses cuisses.

— Oui ! oui ! comme cela !… oui !…

Elle gémit, je l’entends qui râle.

— Oh ! ta robe de mariée, ta robe blanche, comme je suis contente, comme ça me fait jouir que tu sois venue me faire cela en robe de mariée !… Oh ! ta bouche qui me mord !… Oh ! comme tu me manges !… Oh ! ne te fâche pas !… Oh ! je voudrais !… Oh ! arrête un peu, que je puisse te le dire !… Je voudrais… Oh ! j’ai envie, tu ne m’en voudras pas, jure-moi que tu ne m’en voudras pas !… Oh ! ça serait si gentil, quand je mouillerai bien, je voudrais que tu m’essuies mon jus doucement avec ta robe !… Avec ta robe de mariée !… Tu voudras bien, dis, avec l’envers, pour qu’on ne voie pas !… Ça me fera tellement jouir !… tu veux ?…

Je veux bien ; je la suce follement.

— Là, là, ça y est !… je mouille bien !… Tu sens comme je mouille ?… Oh ! essuie-moi doucement !… Là, oh ! j’ai mouillé ta robe !… Oh ! ça m’excite tant !… Oh ! je jouis…

Dix minutes, un quart d’heure se sont passés. Les deux femmes affolées que nous étions redeviennent deux jolies petites femmes tout court.

Je retrouve la Stasia qui plaisante, qui rit, qui sait être folle et faire peur, faire peur en faisant jouir au fond du gouffre et qui sait aussi, dix minutes après, vous faire revenir sur la terre où l’on a confiance. La Stasia qui me donne de bons conseils en tapotant ma robe.

— S’il te demande des choses qui te paraissent impossibles, ne refuse pas. Il n’y a rien d’impossible. Tout ce qu’on invente est possible. Laisse l’impossible à tes rivales. Tâche de lui faire comprendre que ce qui est impossible au dehors est possible à la maison, au foyer. S’il te demande des choses impossibles, accorde-les-lui et essaie d’avoir du plaisir en les faisant. S’il veut te faire un enfant par l’oreille, arrange-toi pour avoir du plaisir par l’oreille. Et s’il veut te mettre un godemiché, prépare toi-même le lait chaud. S’il veut que tu dises que tu t’oublies dans la bouche de ta mère pendant qu’il te rend hommage à la sodomite, dis-le lui. Ta mère te pardonnera et quand même elle ne te pardonnerait pas, ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine.

Je dis, oui ! oui !… Au fond, c’est moral.

C’est une autre morale que l’ordinaire, mais c’en est une, une morale qui peut avoir cours après tout.

Elle sort en riant.

Cinq minutes plus tard, Roy, mon futur mari, entre en mangeant un énorme sandwich qu’il dévore à belles dents.

— J’ai faim ! pas vous ?… Ça me donne faim de savoir qu’on va se marier !…

Justement, je suis en train de chercher sur le tapis, une petite épingle perdue dans la lutte. Je suis agenouillée, un peu mal à l’aise dans ma longue robe blanche ; la croupe plus haut que la tête, cambrée plus que je ne voudrais ; je veux me relever, mais sa main libre me retient à terre, l’autre tient le sandwich.

— Oh ! fait-il, avec son accent yankee, rappelez-moi donc s’il vous plaît (il croque un bout de rosbif) comment vous dites en français pour les boules sur lesquelles les petites enfants apprennent la géographie ! Mappemonde ! je pense, n’est-ce pas ?… Oh ! faites voir votre belle mappemonde !…

Il touche, en hochant la tête d’un air bien convaincu :

— Belle !… belle mappemonde !…

Je fais un effort pour me relever, mais il me maintient ferme.

— Oh ! restez une minute comme cela, je vous en prie !… Vous voulez un corniche ?…

Je rectifie d’en bas :

— Cornichon !…

— Nichon, if you want ! Tenez, mettez cela dans votre bouche pendant que je vais mettre autre chose ailleurs !…

Il a posé le sandwich sur le tapis.

— Là, tenez !…

Je tourne la tête tant que je peux.

— Oh !…

Il a déboutonné sa culotte, il en sort son sexe tendu et dur.

— Oh !…

Je me débats sous sa poigne énergique, la poigne de ce représentant d’un peuple neuf. Mais lui :

— Ne soyez pas contrariante, vous savez que votre mère m’a envoyé pour vous dépêcher. Il paraît qu’ils s’impatientent là-bas, les gens !

— Roy, je vous en supplie, d’abord ça n’entrera jamais comme cela, vous allez me faire mal !

— Non, non, il faut absolument !…

— Roy, vous savez qu’il faut mettre quelque chose pour que ça entre par ce côté. Chaque fois que vous l’avez fait, vous avez mis quelque chose. Roy, mon chéri, vous êtes trop fort, vous allez me faire mal ! Ce soir, je vous le donnerai, vous vous préparerez et vous me l’enfoncerez ! Ce soir ! puisque je ne vous quitterai plus !…

— Non, non, il faut absolument maintenant.

— Roy, je vous en supplie, on nous attend !…

— Justement !

— Et ma robe, Roy ?… Ma robe de mariée, comment vais-je faire si vous me la déchirez ?… Regardez comme elle est tendue !… Oh ! vous allez la faire craquer ! Roy, chéri, laissez-moi !… Roy, ma robe de mariée !…

Mais cela ne l’a pas calmé ; au contraire. Les mots « robe de mariée » le rendent fou.

— Ah ! comme vous dites cela, votre robe de mariée ! Justement, je veux ; je veux parce que vous avez une robe de mariée. Oh ! cochonne, je veux vous le mettre comme cela, par le trou de derrière, dans votre robe de mariée. Oh ! tenez, dans votre robe de mariée !…

Il m’a rejeté brutalement ma robe sur la tête ; je suis à moitié étouffée là-dessous. Sa queue est entre mes fesses, juste à l’entrée du trou qui commence à palpiter. S’il pousse, il me fera mal, mais il entrera.

Mais que fait-il, avec sa main libre ?

Il a ramassé le sandwich jeté sur le tapis, il racle avec un doigt le beurre qui est sur le pain, il me le met au bord du trou, il m’en met un peu à l’intérieur. Il appuie de nouveau sa queue.

Ah ! ça me dégoûte, ce procédé !… Ah ! c’est dégoûtant, décidément, mais en même temps ça m’excite !… Et je sens sa queue qui commence à entrer. Le gland d’abord, qui force sur l’ouverture, puis un morceau du reste.

Ça glisse lentement, mais mon anus ne fait plus de résistance. Roy donne un coup énergique et voilà sa queue logée toute entière jusqu’aux bourses.

Ah ! ça commence à monter en moi. Comme toujours quand on me fait ça, cela monte d’une manière qui n’est pas la même que quand on me la met devant, mais c’est si bon !

Il va et vient à l’aise, maintenant, dans moi, bien lubrifiée et pleine de plaisir ; je me suis élargie. Son autre main, avec laquelle il n’a plus besoin de me maintenir de force, me branle devant, me frotte le clitoris. Il parle avec sa voix rauque :

— Ah ! que j’aime vous mettre comme cela, Flo chérie !… Ah ! dans votre robe de mariée !… Ah ! vous ne vouliez pas !… J’ai presque dû vous violer par là !… Ah ! je vous viole par le derrière, vous sentez ?… Ah ! c’est bon d’aller au fond de vous par là !… Ah ! vous êtes chaude !… Ah ! vous aimez, n’est-ce pas ?… C’est si bien de vous faire cela quand vous êtes dans votre robe !… Oh ! tenez, je pousse !… je me retiens un peu et je pousse !… Ah ! ça vient, je vais décharger dans vous !… Vous serez gentille n’est-ce pas, vous ne vous laverez pas après ?… je veux que vous alliez à la mairie, vous marier avec moi, avec mon sperme au fond de votre trou !… Vous le ferez, dites !… Oh ! tenez !…

Je sens le jet brûlant au fond de mes entrailles.

Vite, vite, il est l’heure ; je descends. Maman pose le voile sur ma tête ; elle s’éloigne pour mieux m’admirer et rosit de plaisir.

— Ton mari sera content, dit-elle !

— Moi aussi, j’espère !

Je dis cela, frémissante encore de la possession de Roy, à laquelle je pense sous les voiles immaculés.

— N’y compte pas trop, fait maman.

Et puis, après une pause :

— Flo, as-tu idée de ce qu’est le mariage ?…

— Un peu, maman !

— Alors, tu sais que les hommes se livrent sur les femmes à des gestes terriblement bestiaux… Vois-tu, ma pauvre enfant, j’ai peur que tout cela t’apporte bien des déceptions, comme à moi… Et je vais te donner le seul conseil qui soit bon : laisse faire et supporte… sans dire ton dégoût !…

Alors, je baisse les yeux comme une authentique mariée et, envoyant à mes amants un dernier souvenir plein de reconnaissance, je dis, confuse, sous mes voiles liliaux :

— Oui, maman !… j’essaierai de supporter !…