Alphonse Lemerre (tome 2p. 226-240).

XXVI


A u cas où les prévisions du docteur se réaliseraient, Calixte mourrait sans reprendre connaissance, comme l’abbé et Néel le craignaient… et pour Néel, c’était là une douleur de plus ! Ah ! son cœur à lui, débordait ! Il était parti pour Coutances, irrité contre Calixte ; et quand il en revenait apaisé par l’absence qui lui avait prouvé à quel point son pauvre cœur avait besoin d’elle et de l’intimité avec elle, voilà qu’il ne la retrouvait plus, car cette tête en délire, ces yeux égarés par la fièvre, ces gestes incohérents, tout cet être terrassé et défiguré, gisant là, sur ce lit défait, ce n’était plus Calixte ; c’était une dérision de la Calixte qu’il aimait, une atroce dérision de la vie !

L’idée qu’il ne verrait plus le regard adoré s’arrêter sur lui, encore une fois, avec sa douceur infinie et son intelligent rayon ; qu’il n’entendrait pas de cette bouche sans sourire et que la mort allait fermer le dernier adieu, le dernier mot de tendresse sur lequel on peut vivre encore quand on l’a entendu ; que cette main qui n’était plus que le siège de mouvements involontaires ne presserait plus, avant de se glacer, sa main de l’étreinte fraternelle qui ne lui avait pas suffi pendant qu’elle vivait, cette idée était plus pour lui que la mort même de Calixte ! C’était l’inconsolable regret d’avoir vécu ces derniers jours de sa vie loin d’elle et de n’avoir pas eu, de n’avoir pas dévoré ces malheureux derniers jours !

Il la pleurait déjà dans le passé comme il la pleurait dans l’avenir, et il rugissait de sanglots. Toute grande douleur a toujours commencé par démoraliser l’homme qu’elle frappe. Saisi par l’idée religieuse, Néel avait fini par accepter sans récrimination et sans reproche la conduite de l’abbé Méautis, qui le délivrait d’un mensonge. Mais, quand le danger fut devenu imminent pour Calixte, la nature humaine se retourna, et Néel sentit pousser et grandir dans son cœur contre l’abbé une horrible fureur de haine qui tout à coup séchait ses larmes et qui le rendait impie et sauvage.

Lorsqu’il pensait qu’après tout c’était ce prêtre qui lui avait tué sa Calixte, il était tenté de se jeter sur lui comme la première fois et de le déchirer, et il n’était désarmé que par les larmes de l’abbé, presque aussi malheureux qu’il l’était lui-même, malgré la confiance qu’un prêtre si saint devait avoir en Dieu et dans la prière.

Hélas ! l’abbé Méautis avait eu recours à cette prière avec plus de flamme que d’apaisement. Il ne s’était pas contenté de prier lui-même : il avait voulu que sa chère pénitente Calixte pût profiter de cette grande communion de la prière, instituée par celui qui a dit : « Lorsque plusieurs d’entre vous seront rassemblés en mon nom, je serai au milieu d’eux. » Comme curé de Néhou, il avait recommandé au prône sa paroissienne, la mourante du Quesnay. Il avait pour elle prescrit les prières publiques des Quarante Heures, comme on fait dans les jours de fléau, pendant une inondation ou un incendie.

« Ce serait, en effet, chrétiens, un fléau pour vous, dit-il en chaire, si elle mourait, cette sœur que vous avez si longtemps calomniée et qui nourrissait tous les pauvres de la contrée par ces mains que voilà, — par les mains du pasteur qui savait seul le secret sublime de l’humilité de ses vertus ! Vous ne saurez que quand elle ne sera plus, mes frères, jusqu’où allait sa charité pour vous, si durs et si injustes pour elle !… »

De telles paroles, dites avec un visage abîmé de larmes, par ce curé révéré auquel on croyait comme à Dieu, faisaient leur trouée dans le cœur électrique de ces foules et l’église ne désemplissait pas. Des gens de Néhou et de Monroc, qui, sans cela, n’eussent jamais pensé à entrer dans la cour du Quesnay, de cette maison de l’ancien maudit (ils disaient déjà l’ancien maudit !) qui ne l’avait pas si bien été qu’il ne fût revenu à repentance, vinrent en grand nombre frapper à cette porte abandonnée, où l’on ne voyait plus même les pauvres, et demander avec intérêt aux deux sinistres faces de crêpe : comment la Demoiselle allait ?…

Mais les réponses étaient funèbres… Le danger croissait à chaque instant. Les docteurs d’Ayre et Hérault se relayaient au Quesnay, mais ils étaient à bout d’expériences et de remèdes. Ils étaient vaincus par le mal. Dès sa première invasion, ils avaient pratiqué à diverses reprises, et toujours sans succès, des saignées profondes où le sang avait peu coulé, et ils interrogeaient vainement ce pouls en désordre qui ne leur répondait plus rien dont ils pussent tirer une prévision.

Ils regardaient d’un œil stupéfié ce visage noir sous l’afflux du sang qui y était monté et qui avait produit cette cécité subite dont l’abbé Méautis avait eu l’épouvante ; et près d’eux, Néel et l’abbé, qui pensaient au père, en contemplant l’état désespéré de l’enfant, se disaient : « Quand le père arrivera, il sera trop tard ! » et la croyaient à l’agonie.

Elle y était, en effet… Mais, comme tout devait être extraordinaire dans la destinée de cette fille extraordinaire, il éclata tout à coup un de ces rares phénomènes comme la médecine en constate de loin en loin dans ses annales, sans pouvoir jamais les expliquer, et qui fut la cause d’un de ces spectacles qui ne sortent plus du souvenir de ceux qui y assistent et leur font après, dans la vie, trouver tout évènement insignifiant…

À cet instant formidable que le docteur Hérault avait assigné à l’infiltration du cerveau, le sang, si rebelle à tout jusque-là, abandonna, comme une mer furieuse qui reflue, la face tuméfiée de Calixte dont les traits, aussi purs que ceux d’un camée, avaient disparu déjà… disparu avant que la planche du cercueil fût sur elle ! et par une de ces mystérieuses réactions, magie cachée de l’organisation humaine ! la face, les tempes, la gorge, injectées, se dégagèrent et passèrent sans transition — en deux éclairs ! — du pourpre violacé au pourpre vif, du pourpre vif à la pâleur ordinaire à cette tête si pâle ! Les yeux dégonflés s’ouvrirent… Ils avaient encore l’éclat de la fièvre, mais du moins ils avaient le regard qui disait qu’ils avaient recouvré la vue !

— Elle y revoit ! s’écria l’abbé Méautis, sur qui tomba ce premier regard.

Et c’était vrai, elle y voyait ! Et à mesure que le regard lui revenait, le cerveau, délivré du sang qui avait failli l’emplir comme une éponge, le cerveau reprenait peu à peu la connaissance et la mémoire, et l’idée de son père, — cette idée qui l’avait frappée de cette espèce d’apoplexie, fut la première par laquelle se remontra l’intelligence !

— Mon père ! fit-elle d’une voix violente et faible…

— Votre père, dit l’abbé, ô chère Calixte que Dieu nous renvoie ! il va venir. Monsieur de Néhou lui a écrit pour vous que nous croyions mourante et qu’il retrouvera ressuscitée.

— Ah ! fit-elle, reconnaissant Néel à son tour. Vous êtes donc revenu, Néel !

Et elle lui tendit la main avec ce sourire qu’il ne croyait plus jamais revoir, et qui lui ouvrit le ciel, quoiqu’il fût, ce sourire, d’une navrante mélancolie. Néel tomba à genoux auprès du lit, tenant cette main qui sentit ses baisers et qui se retira doucement de dessous ces lèvres brûlantes…

— Vous l’avez vu ? parlez-moi de lui ! — fit-elle avec des yeux avides.

— Mais non ! plutôt, ne m’en parlez pas ! ajouta-t-elle en se reprenant, comme si elle eût deviné ce qu’il allait dire. Est-ce que je ne sais pas tout ?…

Et elle se tut aussi… Elle leva au ciel des yeux où se peignaient l’amour et l’admiration pour son père, mêlés à une indicible horreur, et deux larmes, — seulement, — coulèrent en silence sur son visage, redevenu pâle et beau.

… Était-elle sauvée ? comme l’avait dit l’abbé dans sa joie. Le docteur, attentif à ce que ne voyaient pas les autres, avait tristement et imperceptiblement hoché la tête au mot de l’abbé Méautis. — S’il n’y avait eu qu’une maladie (dit-il plus tard), peut-être eût-elle été sauvée par cette réaction aussi foudroyante que l’avait été l’invasion du mal et qui l’avait si rapidement déplacé ! Mais il y en avait deux.

Sous l’effroyable désordre sanguin causé par la violence d’une émotion, et probablement dans un de ces moments où les jeunes filles sont plus exposées à des révolutions soudaines, il y avait, permanente et tenace, la névrose indomptable à tout, cette névrose de toute sa vie dont la cause était encore plus dans le moral de la malade que dans son physique. Or, quand le premier mal cessait, le second se retrouvait, et avec une action d’autant plus funeste sur l’organisme de la jeune fille, que cet organisme était épuisé par les souffrances de toute sa vie, et que le mieux qu’elle avait éprouvé depuis le départ de Sombreval créait le danger d’une rechute.

— Nous ne sommes que les médecins du corps, — dit le docteur Hérault, — et cette enfant est malade d’une idée, — et vous savez mieux que moi, — ajouta-t-il, — de quelle idée elle est malade, monsieur le curé ?

Il le savait, en effet, mieux que le docteur, et il voyait que cette idée dans la malheureuse éteignait tout espoir du mieux auquel il avait cru d’abord. D’ailleurs l’état de Calixte eût révélé à de plus ignorants que lui et que Néel la présence d’un mal qui changeait de forme comme un Protée.

Après une heure de prostration dans laquelle Calixte resta comme abîmée, ses souffrances nerveuses, qui pouvaient s’assoupir, mais dont le principe était toujours en elle, se réveillèrent comme des tigresses endormies et la rejetèrent dans la vie intense des sensations. Chaque cheveu de cette belle tête blonde devint une aiguille de douleur. De profonds tressaillements secouèrent à le briser ce corps fragile. Ses yeux, qui se cernèrent d’un cercle noir, semblèrent se creuser sous leurs arcades sourcilières et remonter vers le cerveau, signe effrayant qui fit frissonner Néel, car c’était le signe précurseur de ces attaques qui ressemblaient à de l’épilepsie et qui finissaient toujours par la contraction et la rigidité.

Elle avait encore sa voix, mais elle se creusait comme ses yeux.

— Vous m’avez donc cru sauvée ? cher abbé, dit-elle, — et vous aussi, Néel, vous l’avez cru ? Mais vous ne le croyez pas, vous, docteur, n’est-ce pas ? et moi, je sens que je suis morte. Je le sens à la source même de mon être… Ô mon pauvre abbé ! c’est votre terrible révélation qui m’a tuée, mais soyez béni pour ce mal salutaire. Il ne s’agissait pas de moi, mais de lui ; mais d’empêcher à tout prix ce qu’il voulait faire !

Ah ! empêchez cela, au prix de ma vie, et je mourrai heureuse ! Il m’aime tant, allez ! qu’il m’accordera tout ce que je lui demanderai, cet adorable père qui voulait me donner son éternité ! Oui, monsieur le curé, je suis bien tranquille. Je suis sûre de lui. Cet horrible sacrifice qu’il voulait faire à son enfant ne s’accomplira pas. Et pourquoi s’accomplirait-il, puisque je serai morte, — ajouta-t-elle profondément comme si elle se fût résorbée en elle-même, — et qu’il ne le faisait que pour moi ?

Néel et l’abbé avaient le cœur transpercé de ces paroles, mais ils sentaient, pendant qu’elle les disait, se couler dans leur âme le froid de la conviction qu’elle mourrait comme elle l’assurait avec une si poignante certitude, et ils n’osèrent la détromper, lui répondre : Non ! qu’elle ne mourrait pas !… Elle demanda anxieusement l’heure ; et à Néel, combien il avait mis de temps à revenir de Coutances ?

— Je suis sûr de mon vieux Jean Bellet comme de moi-même, dit Néel. Ce soir il sera à Coutances. Ils peuvent être ici dans deux jours.

— Mais vivrai-je deux jours ! — s’écria-t-elle avec angoisse. Vivrai-je encore deux jours, docteur ? Me cautionnerez-vous bien deux jours, — dites ? Priez, mon ami, fit-elle en se tournant vers le prêtre, — priez pour que je ne meure pas avant d’avoir revu mon père et pour que je vive encore ces deux jours !

Un sanglot qui venait du pied du lit lui fit tourner les yeux vers Néel, qui la regardait dans une espèce d’extase de douleur.

— Pauvre Néel, vous m’aimiez bien, dit-elle.

Cette manière de mettre tout au passé était navrante, et ce mot acheva de faire éclater Néel en sanglots. — Dans l’immersion des douleurs de la vie, un simple mot, comme la dernière goutte d’un verre plein, fait tout déborder.

— Vous m’aimiez… oui… trop peut-être. Ah ! oui, trop, reprit-elle. Et ce n’est pas changé, n’est-ce pas ? vous m’aimez encore…

Pour toute réponse, il la regarda d’un de ces regards qui étreignent l’âme comme les bras étreindraient le corps…

— Oh ! je le crois ! — reprit-elle. Puis après un silence : Eh bien ! si vous m’aimez, cher Néel, que je ne vous sois pas importune ! — dit-elle avec cette grâce humble qui, dans la femme aimée, est la plus grande des toutes-puissances. Voici le moment venu de me le prouver.

Néel, qui devina, sentit la colère passer sous ses larmes. La veine de son front devint d’un bleu livide.

— Revoilà mon violent ! — fit-elle en souriant, — mais venez près de moi et mettez-vous là où vous étiez tout à l’heure… — Et il s’agenouilla, au bord du lit, sur le tapis.

Elle lui posa la main sur le front comme une mère l’eût fait à son enfant.

— Ô mon cher Néel ! reprit-elle, mon unique ami après mon père ! ô mon frère d’élection ! vous ne feriez donc pas ce que vous demanderait votre sœur, votre Calixte qui va mourir !

La musique de cette voix où la séduction de la femme se mêlait au charme sans égal de la sainte tordait les nerfs de Néel, — et la volupté d’avoir cette main magnétique sur les cheveux apaisait la tempête de son âme, comme la main du Christ, étendue, apaisait les flots soulevés du lac où ses disciples croyaient périr !

— Ah ! dit-il, attendri et enivré en même temps, ne suis-je pas à vous, Calixte ? Mais vous le savez, si vous mourez… je dois mourir !

— Non ! répondit-elle, il faut que vous viviez… Je le veux. Nous avons eu tort d’écouter la Malgaigne et de croire à ses superstitions. Nous étions des enfants. L’Église défend ces choses… N’est-ce pas, monsieur le curé ?… Vous vivrez donc, Néel, pour faire ma volonté et celle de votre père, qui n’a que vous, et qui vous a fiancé à une noble fille qui vous aime…

Il releva la tête sous la main toute-puissante, comme un cheval de race qui aurait secoué sa gourmette.

— Vous vivrez enfin pour mon père aussi, à moi… continua-t-elle, pour mon père qui n’aura que vous, quand je serai morte. Le Sauveur, du haut de sa croix, n’a-t-il pas légué sa divine Mère au disciple qui l’aimait le plus ?… moi, je vous lègue mon père. Vous ne pouvez pas refuser de prendre un tel legs !

— Oh ! votre père, — fit Néel, c’est presque le mien ! Et il l’aurait été tout à fait si vous l’aviez voulu, Calixte. Tant que j’aurai un souffle, ce sera pour votre père ! Mais ne me parlez pas de Bernardine…

Il s’arrêta, voyant le mal qu’il lui faisait.

— Ainsi, reprit-elle avec une douceur déchirante, je souffre et je vais mourir, mais je ne souffre pas assez encore, et vous allez empoisonner les derniers moments de ma vie. Écoutez, Néel : si vous n’épousez pas mademoiselle de Lieusaint, vous me ferez la plus grande peine que je puisse éprouver après celle qui m’a tuée, et je vous devrai un remords. En vous laissant vivre près de moi, j’aurai détruit le bonheur d’une jeune fille qui vous était fiancée et qui mourra du mal que je lui aurai fait. J’aurai flétri à tout jamais l’espoir de la vieillesse de son père et du vôtre.

Trois malédictions seront sur moi et sur ma mémoire. Eh bien, je vous demande de m’ôter ce poids qui m’oppresse le cœur à l’instant suprême où le cœur va cesser de battre, et où mon âme doit paraître, pure de tout reproche, devant la justice de son Dieu ; et vous, mon ami et mon frère, vous repoussez ma prière ! Vous ne voulez pas avoir cette pitié pour moi, cette dernière pitié !

Elle aurait amolli l’acier en parlant de la sorte, et le cœur de Néel se fondit.

— Calixte, — fit-il vaincu, je me suis voué à vous. Je me suis donné à vous. Je vous appartiens. Vous pouvez m’envoyer au martyre. N’est-ce pas votre sainte Thérèse, — ajouta-t-il, — qui a dit qu’elle aimerait Dieu jusque dans l’enfer ? C’est de là à présent que je vais vous aimer !

— Non ! dit-elle vivement, il n’y a plus d’enfer quand on aime, et l’idée du bien que vous m’aurez fait à l’heure de la mort, ô mon Néel dévoué ! si je vous reste chère, vous sera peut-être un paradis !

Il ne répondit pas. Il l’aimait trop pour la croire, mais il pensait à la grande Malgaigne et au soldat blanc de la Lande-au-Rompu, à qui elle avait dit le sort. Il pensait qu’elle lui avait dit aussi le sien et qu’il était écrit… là où se font les destinées… que Calixte morte, il mourrait…

— Qu’importe que j’épouse Bernardine, — pensait-il pendant que Calixte le croyait résigné pour elle à ce sacrifice, — puisque je suis sûr de mourir ! — Et l’idée d’attacher un dernier sourire à ces lèvres charmantes, en lui accordant ce qu’elle demandait, l’enivrait déjà, et il était prêt à tendre — tout de suite — la main de l’époux à cette fille haïe, si Calixte l’exigeait.

Et précisément elle l’exigea. Quoiqu’elle crût absolument à la loyauté de Néel, elle voulut le lier pourtant par plus d’une promesse. Elle voulut voir par ses yeux le bonheur qu’elle allait donner à Bernardine pour tout le mal qu’elle lui avait fait, et elle pria l’abbé Méautis d’aller au château de Néhou pour en amener les habitants au Quesnay. « Ils viendront, dit-il. On ne refuse rien à une mourante. » Elle prit même l’abbé Méautis à part et lui dit des choses que Néel n’entendit point. L’abbé partit. Il revint au bout de quelques heures et annonça que le vicomte Éphrem et les Lieusaint allaient arriver.