Hetzel (p. 276-285).

CHAPITRE X

un jour de grand marché.


Le mouvement de Dick Sand avait été si prompt, qu’on n’eût pu l’arrêter. Quelques indigènes se jetèrent sur lui, et il allait être massacré, lorsque Negoro parut.

Un signe du Portugais écarta les indigènes, qui relevèrent et emportèrent le cadavre d’Harris. Alvez et Coïmbra réclamaient la mort immédiate de Dick Sand ; mais Negoro leur dit à voix basse qu’ils ne perdraient rien pour attendre, et ordre fut donné d’emmener le jeune novice, avec recommandation de ne pas le perdre de vue un instant.

Dick Sand venait enfin de revoir Negoro, et pour la première fois, depuis leur départ du littoral. Il savait que ce misérable était seul coupable de la catastrophe du Pilgrim ! Il devait le haïr plus encore que son complice. Et cependant, après avoir frappé l’Américain, il dédaigna d’adresser même une parole à Negoro.

Harris avait dit que Mrs Weldon et son enfant avaient succombé !… Rien ne l’intéressait plus, pas même ce qu’on ferait de lui. On l’entraîna. Où ? peu lui importait.


Dick Sand, étroitement enchaîné, fut déposé au fond d’un baracon.

Dick Sand, étroitement enchaîné, fut déposé au fond d’un baracon sans fenêtre, sorte de cachot où le traitant Alvez enfermait les esclaves condamnés à mort pour rébellion ou voie de fait. Là, il ne pouvait plus avoir aucune communication avec l’extérieur ; il ne songea même pas à le regretter. Il avait vengé ceux qu’il aimait, qui n’étaient plus ! Quel que fût le sort qui l’attendait, il était prêt.

On pense bien que si Negoro avait arrêté les indigènes qui allaient punir le meurtre d’Harris, c’est qu’il réservait Dick Sand à l’un de ces terribles supplices dont les indigènes ont le secret. Le cuisinier du bord tenait en son pouvoir le capitaine de quinze ans ; il ne lui manquait qu’Hercule pour que sa vengeance fût complète.

Deux jours après, le 28 mai, s’ouvrit le marché, le grand « lakoni », sur lequel devaient se rencontrer les traitants des principales factoreries de l’intérieur et les indigènes des provinces voisines de l’Angola. Ce marché n’était pas spécial à la vente des esclaves, mais tous les produits de cette fertile Afrique y devaient affluer en même temps que les producteurs.

Dès le matin, l’animation était déjà grande sur la vaste tchitoka de Kazonndé, et il est difficile d’en donner une juste idée. C’était un concours de quatre à cinq mille personnes, en y comprenant les esclaves de José-Antonio Alvez, parmi lesquels figuraient Tom et ses compagnons. Ces pauvres gens, précisément parce qu’ils étaient de race étrangère, ne devaient pas être les moins recherchés des courtiers de chair humaine !

Alvez était donc là, le premier entre tous ; accompagné de Coïmbra, il proposait des lots d’esclaves, dont les traitants de l’intérieur allaient former une caravane. Parmi ces traitants, on remarquait certains métis d’Oujiji, principal marché du lac Tanganyika, et des Arabes, très supérieurs à ces métis dans ce genre de commerce.

Les indigènes se voyaient là aussi en grand nombre. C’étaient des enfants, des hommes, des femmes, celles-ci trafiquantes passionnées, et qui, pour le génie du négoce, en auraient certes remontré à leurs semblables de couleur blanche. Dans les halles des grandes villes, même un jour de grand marché, il ne se fait ni plus de bruit, ni plus d’affaires. Chez les civilisés, le besoin de vendre l’emporte peut-être sur l’envie d’acheter. Chez ces sauvages d’Afrique, l’offre se produisait avec autant de passion que la demande.

Pour les indigènes des deux sexes, le lakoni est un jour de fête, et, s’ils n’avaient pas mis leurs plus beaux habits, et pour cause, ils portaient du moins leurs plus beaux ornements. Chevelures divisées en quatre parties recouvertes de coussinets et en nattes rattachées comme un chignon, ou disposées en queues de poêle sur le devant de la tête avec panaches de plumes rouges, — chevelures à cornes recourbées empâtées de terre rouge et d’huile, comme ce minium qui sert à luter les joints des machines, — dans ces amas de cheveux faux ou vrais, un hérissement de brochettes, d’épingles de fer ou d’ivoire, souvent même, chez les élégants, un couteau à tatouage fiché dans la masse crépue, dont chaque cheveu, enfilé un à un dans un sofi ou perle de verre, forme une tapisserie de grains diversement colorés, — tels étaient les édifices qui se voyaient le plus communément sur la tête des hommes. Les femmes préféraient diviser leur chevelure en petites houppes de la grosseur d’une cerise, en tortillons, en torsades dont les bouts figuraient un dessin en relief, en tire-bouchons disposés le long de la face. Quelques-unes, plus simples et peut-être plus jolies, laissaient pendre leurs cheveux sur leur dos, à la manière anglaise, et d’autres, à la mode française, les portaient en franges coupées sur le front. Et presque toujours, sur ces tignasses, un mastic de graisse, d’argile, ou de luisante « nkola », substance rouge extraite du bois de santal, si bien que ces élégantes semblaient être coiffées de tuiles.

Il ne faudrait pas s’imaginer que ce luxe d’ornementation ne fût appliqué qu’à la chevelure des indigènes. À quoi serviraient les oreilles, si on n’y passait des chevillettes de bois précieux, des anneaux de cuivre découpés à jour, des chaînes de maïs tressées qui les ramènent en avant, ou de petites gourdes, servant de tabatières, — au point que les lobes détendus de ces appendices tombent parfois jusqu’aux épaules de leurs propriétaires ? Après tout, les sauvages de l’Afrique n’ont pas de poches, et comment en auraient-ils ? De là, nécessité de placer où ils peuvent et comme ils le peuvent, les couteaux, pipes et autres objets usuels. Quant aux cous, aux bras, aux poignets, aux jambes, aux chevilles, ces diverses parties du corps sont incontestablement pour eux destinées à porter des bracelets de cuivre ou d’airain, des cornes découpées et ornées de boutons brillants, des rangs de perles rouges, dites samé-samés ou « talakas », et qui étaient très à la mode alors. Aussi, avec ces bijoux, étalés à profusion, les riches de l’endroit avaient-ils l’aspect de châsses ambulantes.

En outre, si la nature a donné des dents aux indigènes, n’est-ce pas pour s’arracher les incisives médianes du haut et du bas, pour les limer en pointes, pour les recourber en crochets aigus comme des crochets de crotales ? Si elle a planté des ongles au bout des doigts, n’est-ce pas pour qu’ils poussent si démesurément que l’usage de la main en soit rendu à peu près impossible ? Si la peau, noire ou brune, recouvre la charpente humaine, n’est-ce pas pour la zébrer de « temmbos » ou tatouages, représentant des arbres, des oiseaux, des croissants, des pleines lunes, ou de ces lignes ondulées dans lesquelles Livingstone a cru retrouver des dessins de l’ancienne Égypte ? Ce tatouage des pères, pratiqué au moyen d’une matière bleue introduite dans les incisions, se « cliche » point pour point sur le corps des enfants, et permet de reconnaître à quelle tribu ou à quelle famille ils appartiennent. Il faut bien graver son blason sur sa poitrine, quand on ne peut pas le peindre sur les panneaux d’une voiture !

Telle était donc la part de l’ornementation dans ces modes indigènes. Quant aux vêtements proprement dits, ils se résumaient pour ces messieurs en quelque tablier de cuir d’antilope descendant jusqu’aux genoux, ou même en un jupon de tissu d’herbe à couleurs vives ; pour ces dames, c’était une ceinture de perles soutenant à la taille une jupe verte, brodée en soie, ornée de grains de verre ou de cauris, quelquefois un de ces pagnes en « lambba », étoffe d’herbe, bleue, noire et jaune, qui est si recherchée des Zanzibarites.

Il ne s’agit ici que des nègres de la haute société. Les autres, marchands ou esclaves, étaient à peine vêtus. Les femmes, le plus souvent, servaient de porteuses et arrivaient sur le marché avec d’énormes hottes au dos, qu’elles maintenaient au moyen d’une courroie passée sur leur front. Puis, la place prise, la marchandise déballée, elles s’accroupissaient dans leur hotte vide.

L’étonnante fertilité du pays faisait affluer sur ce lakoni des produits alimentaires de premier choix. Il y avait à profusion ce riz qui donne cent pour un, ce maïs qui, dans trois récoltes en huit mois, rapporte deux cents pour un, le sésame, le poivre de l’Ouroua, plus fort que le piment de Cayenne, du manioc, du sorgho, des muscades, du sel, de l’huile de palme. Là s’étaient donné rendez-vous quelques centaines de chèvres, de cochons, de moutons sans laine, à fanons et à poils, évidemment d’origine tartare, de la volaille, du poisson, etc. Des poteries, très symétriquement tournées, saisissaient le regard par leurs violentes couleurs. Les boissons variées que les petits indigènes criaient d’une voix glapissante, tentaient les amateurs, sous la forme de vin de banane, de « pombé », liqueur forte très en usage, de « malofou », bière douce faite avec les fruits du bananier, et d’hydromel, mélange limpide de miel et d’eau, fermenté avec du malt.

Mais ce qui eût rendu le marché de Kazonndé plus curieux encore, c’était le commerce des étoffes et de l’ivoire.

En étoffes, on comptait par milliers de « choukkas » ou de brasses le « méricani », calicot écru, venu de Salem dans le Massachussets, le « kaniki », cotonnade bleue large de trente-quatre pouces, le « sohari », étoffe à carreaux bleus et blancs avec bordure rouge, mélangée de petites raies bleues, moins cher que les « dioulis » de soie de Surate, à fonds verts, rouges ou jaunes, qui valent depuis sept dollars le coupon de trois yards jusqu’à quatre-vingts dollars, lorsqu’ils sont tissés d’or.

Quant à l’ivoire, il affluait de tous les points de l’Afrique centrale, à destination de Khartoum, de Zanzibar ou de Natal, et les négociants étaient nombreux qui exploitaient uniquement cette branche de commerce africain.

Se figure-t-on ce qu’on tue d’éléphants pour fournir les cinq cent mille kilogrammes d’ivoire[1] que l’exportation jette annuellement sur les marchés de l’Europe et principalement en Angleterre ? Il en faut quarante mille rien que pour les besoins du Royaume-Uni. La côte occidentale de l’Afrique seule produit cent quarante tonnes de cette précieuse substance. La moyenne est de vingt-huit livres pour une paire de dents d’éléphant qui, en 1874, ont valu jusqu’à quinze cents francs, mais il en est qui pèsent jusqu’à cent soixante-cinq livres, et, précisément au marché de Kazonndé, les amateurs en eussent trouvé d’admirables, faites d’un ivoire opaque, translucide, doux à l’outil, et d’écorce brune, conservant sa blancheur et ne jaunissant pas avec le temps comme les ivoires d’autres provenances.

Et maintenant, comment se réglaient entre acheteurs et vendeurs ces diverses opérations de commerce ? Quelle était la monnaie courante ? On l’a dit, cette monnaie, c’est l’esclave pour les trafiquants de l’Afrique.

L’indigène, lui, paye en grains de verre, de fabrication vénitienne, nommés « catchokolos » lorsqu’ils sont d’un blanc de chaux, « bouboulous » quand ils sont noirs, « sikoundéretchés » quand ils sont roses. Ces grains ou perles assemblés sur dix rangs ou « khetés » faisant deux fois le tour du cou, forment le « foundo » dont la valeur est grande. La mesure la plus usuelle de ces perles est le « frasilah », qui pèse soixante-dix livres, et Livingstone, Cameron, Stanley ont toujours eu soin d’être abondamment pourvus de cette monnaie. À défaut de grains de verre, le « picé », pièce zanzibarite de quatre centimes, et les « vioungouas », coquillages particuliers à la côte orientale, ont cours sur les marchés du continent africain. Quant aux tribus anthropophages, elles attachent une certaine valeur aux dents de mâchoires humaines, et au lakoni, on voyait de ces chapelets au cou de l’indigène qui avait sans doute mangé les producteurs ; mais ces dents-là commencent à être démonétisées.

Tel était donc l’aspect de ce grand marché. Vers le milieu du jour, l’animation était portée au plus haut point, le bruit devint assourdissant. La fureur des vendeurs dédaignés, la colère des chalands surfaits ne sauraient s’exprimer. De là des luttes fréquentes, et, comme on le pense bien, peu de gardiens de la paix à mettre le holà dans cette foule hurlante.

Ce fut vers le milieu de la journée qu’Alvez donna l’ordre d’amener sur la place les esclaves dont il voulait se défaire. La foule se trouva ainsi accrue de deux mille malheureux de tout âge, que le traitant gardait dans ses baracons depuis plusieurs mois. Ce « stock » n’était point en mauvais état. Un long repos, une nourriture suffisante avaient mis les esclaves en état de figurer avantageusement dans le lakoni. Quant aux derniers arrivés, ils ne pouvaient soutenir aucune comparaison avec eux, et après un mois de baracon, Alvez les eût certainement vendus avec plus de profit ; mais les demandes de la côte orientale étaient si considérables qu’il se décida à les exposer tels quels.

Ce fut là un malheur pour Tom et ses trois compagnons. Les havildars les poussèrent dans le troupeau qui envahit la tchitoka. Ils étaient solidement enchaînés, et leurs regards disaient assez quelle fureur, quelle honte aussi les accablaient.

« Monsieur Dick n’est pas là ! dit presque aussitôt Bat, dès qu’il eut parcouru des yeux la vaste place de Kazonndé.

— Non ! répondit Actéon, on ne le mettra pas en vente !

— Il sera tué, s’il ne l’est déjà ! ajouta le vieux noir. Quant à nous, nous n’avons plus qu’un espoir, c’est que le même traitant nous achète ensemble. Ce serait une consolation de ne point être séparés !

— Ah ! te savoir loin de moi, travaillant comme esclave !… mon pauvre vieux père ! s’écria Bat, suffoqué par les sanglots.

— Non… dit Tom. Non ! On ne nous séparera pas, et peut-être pourrons-nous ?…

— Si Hercule était ici ! » s’écria Austin.

Mais le géant n’avait pas reparu. Depuis les nouvelles parvenues à Dick Sand, on n’avait plus entendu parler ni de Dingo, ni de lui. Fallait-il donc envier son sort ? Oui, certes ! car si Hercule avait succombé, du moins il n’avait pas porté les chaînes de l’esclave !

Cependant, la vente avait commencé. Les agents d’Alvez promenaient au milieu de la foule des lots d’hommes, de femmes, d’enfants, sans s’inquiéter s’ils séparaient ou non les mères de leurs petits ! Ne peut-on les nommer ainsi, ces malheureux, qui n’étaient pas autrement traités que des animaux domestiques ? Tom et les siens furent ainsi conduits d’acheteurs en acheteurs. Un agent marchait devant eux, criant le prix auquel leur lot serait adjugé. Des courtiers arabes, ou métis des provinces centrales, venaient les examiner. Ils ne retrouvaient point en eux les signes particuliers à la race africaine, signes modifiés chez ces Américains dès la seconde génération. Mais ces nègres vigoureux et intelligents, bien différents des noirs amenés des bords du Zambèze ou du Loualâba, avaient une grande valeur à leurs yeux. Ils les palpaient, ils les retournaient, ils regardaient leurs dents. Ainsi font les maquignons des chevaux qu’ils veulent acheter. Puis, on jetait au loin un bâton, on les obligeait à courir pour aller le ramasser, et on se rendait ainsi compte de leurs allures.

C’était la méthode employée pour tous, et tous étaient soumis à ces humiliantes épreuves. Que l’on ne croie pas à une complète indifférence chez ces malheureux à se voir ainsi traités ! Non. Excepté des enfants qui ne pouvaient comprendre à quel état de dégradation on les réduisait, tous, hommes ou femmes, étaient honteux. On ne leur épargnait, d’ailleurs, ni les injures, ni les coups. Coïmbra, à demi ivre, et les agents d’Alvez les traitaient avec la dernière brutalité, et chez les nouveaux maîtres qui venaient de les payer en ivoire, en étoffes ou en perles, ils ne trouvaient pas un meilleur accueil. Violemment séparés les uns des autres, une mère de son enfant, un mari de sa femme, un frère de sa sœur, on ne leur permettait ni une dernière caresse, ni un dernier baiser, et, sur ce lakoni, ils se voyaient pour la dernière fois.

En effet, les besoins de la traite exigent que les esclaves, suivant leur sexe, reçoivent une destination différente. Les traitants qui achètent les hommes ne sont pas ceux qui achètent les femmes. Celles-ci, en vertu de la polygamie qui fait loi chez les Musulmans, sont principalement dirigées vers les pays arabes, où on les échange pour de l’ivoire. Quant aux hommes, destinés aux plus durs travaux, ils vont aux factoreries des deux côtes, et sont exportés, soit aux colonies espagnoles, soit aux marchés de Mascate et de Madagascar. Ce triage amène donc des scènes déchirantes entre ceux que les agents séparent et qui mourront sans s’être jamais revus.

Tom et ses compagnons devaient à leur tour subir le sort commun. Mais, à vrai dire, ils ne redoutaient pas cette éventualité. Mieux valait pour eux, en effet, être exportés dans une colonie à esclaves. Là, du moins, ils auraient quelque chance de pouvoir se réclamer. Retenus, au contraire, dans une province centrale de l’Afrique, il leur eût fallu renoncer à toute espérance de redevenir jamais libres !

Il en fut comme ils l’avaient souhaité. Ils eurent même cette consolation presque inespérée de ne point être séparés. Leur lot fut vivement disputé par plusieurs traitants d’Oujiji. Antonio-José Alvez battait des mains. Les prix montaient. On s’empressait pour voir ces esclaves d’une valeur inconnue sur le marché de Kazonndé, et dont Alvez avait eu bien soin de cacher la provenance. Or, Tom et les siens, ne parlant pas la langue du pays, ne pouvaient protester.

Leur maître fut un riche traitant arabe, qui allait, dans quelques jours, les exporter sur le lac Tanganyika où se fait le grand passage des esclaves ; puis, de ce point, vers les factoreries de Zanzibar.

Y arriveraient-ils jamais, à travers les plus malsaines et les plus dangereuses contrées de l’Afrique centrale ? Quinze cents milles à franchir dans ces conditions, au milieu des fréquentes guerres soulevées de chef à chef, sous un climat meurtrier ! Le vieux Tom aurait-il la force de supporter de telles misères ? Ne succomberait-il pas en route, comme la vieille Nan ?

Mais les pauvres gens n’étaient point séparés ! Elle leur sembla moins lourde à porter, la chaîne qui les attacha tous ensemble ! Le traitant arabe les fit conduire dans un baracon à part. Il tenait évidemment à ménager une marchandise qui lui promettait un gros profit au marché de Zanzibar.

Tom, Bat, Actéon et Austin quittèrent donc la place, et ils ne purent rien voir ni savoir de la scène qui allait terminer le grand lakoni de Kazonndé.


  1. La coutellerie de Sheffield consomme 170 000 kilogrammes d’ivoire.