Mercure de France (p. 7-8).
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PRÉFACE

L’auteur avait pensé à qualifier ce livre : Roman sans hypocrisie ; mais il a réfléchi que ces mots paraîtraient malséants, l’hypocrisie étant de plus en plus à la mode.

Il songea ensuite à : Roman physiologique ; c’était encore pire, par ce temps de grands convertis, où la grâce d’en haut purifie si à propos les petites passions humaines.

Ces deux sous-titres écartés, il ne restait rien ; alors il n’a rien mis.

Roman, c’est un roman. Et ce ne serait que cela, si l’on n’avait tenté, par une analyse sans scrupules, d’y dévoiler, si l’on peut dire, les dessous d’un « cœur virginal », d’y montrer que l’innocence a ses instincts, ses besoins, ses obéissances physiologiques.

Une jeune fille n’est pas seulement un jeune cœur, c’est un jeune corps humain tout entier.

Tel est le sujet de ce roman, qu’il faut bien, tout de même, appeler « physiologique ».

20 octobre 1906.