lxx.Mesures que doit avoir le corps humain parfaitement proportionné[1].

Remarque, avant d’aller plus loin, les mesures exactes de l’homme que je te vais donner. Celles de la femme je n’en parlerai pas, elle n’a aucune mesure parfaite. D’abord, comme je t’ai dit, le visage est divisé en trois parties : la tête une, le nez une autre, du nez sous le menton la troisième ; de la racine du nez avec toute la longueur de l’œil, une mesure ; de la fin de l’œil à la fin de l’oreille, une mesure ; d’une oreille à l’autre, la longueur d’un visage ; du menton sous le gosier, au creux de la rencontre du col, une des trois mesures ; le col, une mesure de long ; de la salière du col au sommet de l’épaule, un visage ; de même vers l’autre épaule ; de l’épaule au coude, un visage ; du coude au poignet, un visage et une des trois mesures ; la main dans toute sa longueur, un visage ; du creux de la gorge au creux de l’estomac, un visage ; de l’estomac au nombril, un visage ; du nombril au nœud de la cuisse, un visage ; de la cuisse au genou, deux visages ; du genou au talon de la jambe, deux visages ; du talon à la plante du pied, une des trois mesures ; la longueur du pied, un visage.

L’homme est en hauteur ce qu’il est en largeur les bras étendus. Le bras avec la main descend au milieu de la cuisse. L’homme a dans toute sa longueur huit visages et deux des trois mesures. L’homme a de moins que la femme une côte du côté gauche. Dans tout l’homme sont des os. Sa nature doit avoir[2].........................

L’homme beau doit être brun, et la femme blanche.

Je ne te parlerai pas des animaux déraisonnables, parce qu’il ne paraît pas qu’ils aient des mesures certaines. Copies-en, dessines-en le plus que tu peux d’après nature, tu verras. Pour tout ceci, il te faut grande pratique.

  1. Cennino donne, dans ce chapitre, un abrégé facile des mesures du corps humain. La peinture n’était sortie de la barbarie que depuis environ un siècle. Cimmabuë mourut en 1300, Giotto en 1337, et le maître de Cennino en 1387. Ces habiles artistes avaient, sans renfort de méditations sublimes et de géométrie, fixé la règle des proportions de l’homme en huit faces deux mesures. On ne peut dire qu’ils l’avaient prise de Vitruve, puisqu’au livre iii, ch. 1, il l’établit en dix faces. Donc il faut croire que la mesure assignée ici était le résultat des théories de Giotto. Léonard suivit les mesures de Vitruve, et rendit ses figures plus sveltes. {Cav. Tambroni.)
  2. L’honnêteté n’a pas permis de publier ce peu de paroles, qui d’ailleurs n’ont rien à faire avec l’art. (Cav. Tambroni.)