Traité de la peinture (Cennini)/CIII

Traduction par Victor Mottez.
Jules Renouard et L. Lefort (p. 100-101).

ciii.Comment du mur on parvient à peindre sur panneau.

Quand tu ne veux pas orner tes figures avec l’étain, tu peux le faire avec les mordants. J’en parlerai dans leur ordre plus avant et avec soin (tu pourras les employer sur mur, sur tableau, sur verre, sur fer et partout). Je te dirai ceux qui sont solides et peuvent résister à l’air, au vent, à l’eau ; ceux qu’il faut et ceux qu’il ne faut pas vernir.

Mais retournons à notre peinture, et du mur passons aux tableaux ou panneaux, qui est la partie de notre art la plus douce et la plus nette[1], et sois bien persuadé que qui apprit d’abord à travailler sur mur et ensuite sur panneau ne sera jamais un maître si parfait dans son art que celui qui a commencé sur panneau pour peindre sur mur ensuite.

FIN DE LA QUATRIÈME PARTIE.

  1. La peinture à tempera, dont entreprend de parler Cennino, fut, selon le témoignage de Pline ( lib. xxxv, cap. 10), inventée par Ludius, peintre romain qui vécut au temps d’Auguste : Non fraudando et Ludio D. Augusti œtate, qui primus instituit amœnissimam parietum picturam, villas et porticus ac topiaria opera, lucos, nemora, colles, piscinas, euripos, amnes, littora, qualia quis optaret, varias ibi obambulantium species, aut navigantium, terraque villas adeuntium asellis aut vehiculis… Idemque subdialibus maritimas urbes pingere instituit blandissimo aspectu, minimoque impendio.