Traité élémentaire de la peinture/113

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 99-100).


CHAPITRE CXIII.

Du changement des couleurs transparentes, couchées sur d’autres couleurs, et du mélange des couleurs.

Une couleur transparente étant couchée sur une autre d’une teinte différente, il s’en compose une couleur mixte, qui tient de chacune des deux simples qui la composent : cela se remarque dans la fumée, laquelle passant par le conduit d’une cheminée, et se rencontrant vis-à-vis du noir de la suie, elle paroît bleue ; mais au sortir de la cheminée, quand elle s’élève dans l’air qui est de couleur d’azur, elle paroît rousse ou rougeâtre : de même le pourpre appliqué sur l’azur fait une couleur violette, et l’azur étant mêlé avec le jaune devient verd ; et la couleur de safran couchée sur le blanc, paroîtra jaune, et le clair avec l’obscur produit l’azur d’une teinte d’autant plus parfaite, que celles du clair et de l’obscur sont elles-mêmes plus parfaites.