Tableau du royaume de Caboul et de ses dépendances dans la Perse, la Tartarie et l’Inde/Tome 2/Indous


INDOUS.

Il y a des hommes de cette nation dans tout le royaume de Caboul. Dans les villes ils exercent les métiers de courtiers, de négocians, de banquiers, d’orfèvres et de marchands de grains. Il n’y a presque pas de village où l’on n’en voie une ou deux familles qui se livrent à ces professions ou à celle de changeurs de monnaie.

Tous ou presque tous sont de la classe militaire des Kohetrées ; mais il ne faut pas croire pour cela qu’ils soient soldats ; au contraire, ces deux idées, Indou et soldat, sont regardées comme incompatibles. Quelques-uns sont vêtus à la manière de l’Indoustan, mais presque tous laissent croître leur barbe, et s’habillent à peu près à la mode du pays. Exempts des préjugés de l’Indoustan, ils mangent volontiers du pain qui a été cuit à un four banal, et ne pratiquent nullement le précepte qui enjoint à ceux de leur religion de se baigner quand ils ont été souillés par le contact d’un mahométan.

Ils sont employés à la cour dans les fonctions relatives aux affaires de change ou de banque. Les grands seigneurs ont tous des Persans ou des Indous pour intendans et pour caissiers. On a vu même des Indous gouverneurs de provinces, mais ce n’étoit pas sans quelque mécontentement de la part des peuples.