Spéculations/Pensées hippiques

SpéculationsFasquelle éd. (p. 294-295).

PENSÉES HIPPIQUES

Victor Hugo a écrit, dans Notre-Dame de Paris : « Sans le cheval, point d’homme. »

Si la femme cherche dans l’homme la bête, le cheval a ceci de bon, qu’il est une très grosse bête.

Le cavalier est détachable, et peut être admis ailleurs qu’à l’écurie : il ne dépare ni un salon ni une chambre à coucher.

Le cocher est un cavalier à roulettes.

Le bourgeois répète volontiers que la « femme du monde » a l’équipage pour le cocher.

Le cocher, c’est Orphée charmant les animaux, c’est Hercule vainqueur des monstres ; c’est le mâle qui dompte la bête — ou l’ange au besoin.

Mais il peut y avoir une femme qui ne possède point de cocher.

Celle-là va au Concours Hippique.

Les habits rouges et les uniformes sont là pour se donner en spectacle à tout le monde, et aussi à elle.

Elle peut s’imaginer qu’ils sont de sa livrée.

La plus noble conquête du cheval, c’est la femme.