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Force nous est donc de suppléer de notre mieux aux lacunes de son travail, afin de pouvoir porter un jugement sain sur Armstrong et sur la valeur qu’il faut prêter à ses accusations. Et nous citerons tantôt ce que Akins a supprimé dans les lettres de ce gouverneur, tantôt de nouveaux documents émanant, pour le plus grand nombre, de Armstrong même. En sorte que ce personnage va poser devant nous, et qu’à l’aide de ses propres écrits, nous pourrons nous faire une idée exacte de sa physionomie.

Nous avons déjà vu ce que, dans une lettre aux Lords du commerce, le lieutenant-gouverneur Caulfield disait de Armstrong, alors que ce dernier n’était encore que capitaine dans le régiment en garnison à Annapolis, année 1715. Nous avons également parlé des ennemis qu’Armstrong s’était faits parmi certains trafiquants de Boston. Nous savons en outre, par une lettre de lui citée dans Beamish Murdoch[1], lettre en date du 24 octobre 1725 et adressée de Canso au duc de Newcastle, qu’il avait « demandé au gouvernement de la Nouvelle Angleterre de lui envoyer soixante indiens avec douze baleinières, lesquels joints aux soldats de ses troupes et aux quarante hommes que devait lui fournir le commodore St-Lô, lui permettraient d’aller dans tous les coins de la Province mettre à la raison les habitants français aussi bien que les sauvages, leurs amis ». Il est vrai que ce projet belliqueux n’eut pas de suite, mais il n’en dépendit peut-être pas de celui qui l’avait conçu. En tout cas, la lettre qui l’expose, et dont nous n’avons donné qu’un extrait, est bien révélatrice du genre de caractère qui distinguait Armstrong. Dans le même temps, il se plaignait du capitaine John Elliot, du capitaine Franklin, du capitaine Kenwood et de plusieurs

  1. History of Nova-Scotia, ch. XLVII, vol. I, p. 426-27.