« Page:Buisson, Rapport fait au nom de la Commission de l’enseignement chargée d’examiner le projet de loi relatif à la suppression de l’enseignement congréganiste - N°1509 - Annexe suite au 11 février 1904 - 1904.pdf/16 » : différence entre les versions
→Page non corrigée : Page créée avec « <nowiki /> Ils entreront ainsi dans la société du XXè siècle avec les idées du XIIIè, incapables comme leurs maîtres de comprendre combien l’idéal laïque de la... » |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page corrigée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
<nowiki /> |
<nowiki /> |
||
Ils entreront ainsi dans la société du {{s|xx}} avec les idées du {{s|xiii|e|-}}, incapables comme leurs maîtres de comprendre combien l’idéal laïque de la démocratie est plus humain et plus haut que l’idéal théocratique du moyen-âge, toujours disposés à voir dans la société civile une rivale et une ennemie pour la société ecclésiastique, toujours rêvant de défendre celle-ci contre celle-là, traitant d’usurpation la suprématie du pouvoir civil sur tout autre pouvoir, bref admirablement préparés à prendre rang parmi ceux que le plus grand de leurs orateurs a nommés fièrement « les soldats d’une idée », en ajoutant : « cette idée, c’est la contre-révolution faite au nom du ''Syllabus''»<ref>Discours de M. le comte de Mun.</ref>.<br /><br /><br /> |
|||
Ils entreront ainsi dans la société du XXè siècle avec les idées du |
|||
XIIIè, incapables comme leurs maîtres de comprendre combien l’idéal |
|||
laïque de la démocratie est plus humain et plus haut que l’idéal |
|||
théocratique du moyen-âge, toujours disposés à voir dans la société |
|||
civile une rivale et une ennemie pour la société ecclésiastique, toujours rêvant de défendre celle-ci contre celle-là, traitant d’usurpation la suprématie du pouvoir civil sur tout autre pouvoir, bref |
|||
admirablement préparés à prendre rang parmi ceux que le plus grand |
|||
de leurs orateurs a nommés fièrement « les soldats d’une idée », en |
|||
ajoutant : « cette idée, c’est la contre-révolution faite au nom du |
|||
''Syllabus''» (1). |
|||
⚫ | |||
{{Centré|IV}} |
|||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
⚫ | |||
de la jeunesse à former. |
|||
⚫ | |||
Allons plus loin. Supposons une congrégation qui enseignerait |
|||
⚫ | |||
religieux. |
|||
Et c’est toujours la nature même du lien conventuel qui, à elle seule, nous paraît y faire obstacle, non plus en raison du respect dû à la personne humaine dans l’enfant, mais en raison du respect dû à la personne humaine dans le congréganiste lui-même. |
|||
⚫ | |||
ne le croyons pas. |
|||
⚫ | |||
Et c’est toujours la nature même du lien conventuel qui, à elle |
|||
seule, nous paraît y faire obstacle, non plus en raison du respect dû à |
|||
la personne humaine dans l’enfant, mais en raison du respect dû à la |
|||
personne humaine dans le congréganiste lui-même. |
|||
⚫ | |||
⚫ | |||
qui a cours au sujet des vœux de religion. |
|||
— Mais, s’il les ignore, que fait-il donc quand il « insère au ''Bulletin des Lois'' pour être reconnus et avoir forme d’institution publique »<ref>Décret impérial du 18 février 1809, art. 2.</ref> les statuts de chaque congrégation, dont ces vœux sont justement l’article fondamental ? S’il les ignore, comment sait-il qu’il existe entre ces personnes une société, et, qui plus est, une société tellement stable qu’elle obtient de lui le plus grand |
|||
On dit couramment : « Que parlez-vous de ces vœux ? Ils sont |
|||
⚫ | |||
- Mais, s’il les ignore, que fait-il donc quand il « insère au |
|||
''Bulletin des Lois'' pour être reconnus et avoir forme d’institution |
|||
publique » (2) les statuts de chaque congrégation, dont ces vœux |
|||
sont justement l’article fondamental ? |
|||
S’il les ignore, comment |
|||
sait-il qu’il existe entre ces personnes une société, et, qui plus est, |
|||
une société tellement stable qu’elle obtient de lui le plus grand |
|||
........................................................................ |
|||
(1) Discours de M. le comte de Mun. |
|||
(2) Décret impérial du 18 février 1809, art. 2. |