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l’escalier, l’on devient tel. Je n’ai point voulu de cette gloire ; j’ai fait même grâce au lecteur de tout l’appareil du grammairien, n’ayant pas daigné distinguer le substantif, l'adjectif, la nature des verbes, etc. d’autant plus que je voulais piquer par-là l’intelligence du lecteur, et lui laisser le mérite de créer son idée ou sa sensation. On verra que j’ai dépensé quelqu’esprit pour bien enchâsser tel mot, et le faire sortir net et pur, comme un diamant bien taillé[1].

Je pourrais ensuite justifier cet ouvrage par des exemples sans nombre, par celui de Cicéron qui se plaisait tant à broder, à chamarrer son style par des expressions prises du grec ; je pourrais parler de tous les écrivains qui ont créé une foule de termes nouveaux et adopté des locations étrangères ; je pourrais citer les vers connus d’Horace, multa, etc ; mais l’homme pensant ne connaît point d’autre autorité que son propre génie ; c’est lui qui fait la parole, et la langue n’est

  1. Chacun pourra à son tour modifier le mot créé, et lui imprimer une physionomie toute nouvelles. J’ai beaucoup compté sur ce genre d’exercice et d’instruction.