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simplicité et d’une monotonie accablantes ; et, au surplus, l’entreprise où on nous la montre engagée n’ayant rien qui lui soit propre historiquement, elle pourrait aussi bien s’appeler Gertrude ou Isabeau, et elle n’a aucune raison de s’appeler Frédégonde, sinon que son mari s’appelle Hilpéric et que l’évoque de Rouen s’appelle Prétextat, — de même que cet évêque et ce roi n’ont d’autre raison de s’appeler Prétextat et Hilpéric, sinon qu’elle s’appelle Frédégonde.
simplicité et d’une monotonie accablantes ; et, au surplus, l’entreprise où on nous la montre engagée n’ayant rien qui lui soit propre historiquement, elle pourrait aussi bien s’appeler Gertrude ou Isabeau, et elle n’a aucune raison de s’appeler Frédégonde, sinon que son mari s’appelle Hilpéric et que l’évêque de Rouen s’appelle Prétextat, — de même que cet évêque et ce roi n’ont d’autre raison de s’appeler Prétextat et Hilpéric, sinon qu’elle s’appelle Frédégonde.


Or voici la fable inventée par M. Alfred Dubout. Je n’en retiens que l’essentiel. Frédégonde veut faire assassiner son beau-fils Mérovée par son amant Lother, un jeune capitaine fâcheusement romantique. Elle y rencontre quelque difficulté, car ce Lother est précisément le frère de lait et l’ami de Mérovée. Mais elle trouve enfin l’argument décisif : « Si tu me refuses ce service, je ne refuserai plus, moi, au roi mon époux l’entrée de ma chambre. » Lother sent déjà avec assez de délicatesse pour promettre, là-dessus, d’assassiner son ami. Et, après tout, cette scène de séduction eût pu être émouvante, et je ne sais pourquoi elle ne l’est pas.
Or voici la fable inventée par M. Alfred Dubout. Je n’en retiens que l’essentiel. Frédégonde veut faire assassiner son beau-fils Mérovée par son amant Lother, un jeune capitaine fâcheusement romantique. Elle y rencontre quelque difficulté, car ce Lother est précisément le frère de lait et l’ami de Mérovée. Mais elle trouve enfin l’argument décisif : « Si tu me refuses ce service, je ne refuserai plus, moi, au roi mon époux l’entrée de ma chambre. » Lother sent déjà avec assez de délicatesse pour promettre, là-dessus, d’assassiner son ami. Et, après tout, cette scène de séduction eût pu être émouvante, et je ne sais pourquoi elle ne l’est pas.