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L’année qui vient de s’écouler ne laissera de bons souvenirs qu’à ceux qui pendant ces douze derniers mois ont fait de bonnes affaires, arrondi leur fortune ou couru d’agréables aventures ; les peuples ne la regretteront pas. On ne peut la ranger sans injustice parmi les années maudites ou terribles, mais on peut la mettre au nombre des années maussades et moroses. Les agriculteurs ont le droit de lui reprocher son printemps pluvieux, son été mouillé, qui ont compromis le sort des récoltes ; les pauvres n’ont que trop sujet de se plaindre des précoces rigueurs de son hiver moscovite, qui ajoute à leurs cruelles souffrances. En matière de politique, elle n’a pas été plus bénigne. La Russie n’en a pas encore fini avec ses termites ; d’odieux attentats, dont on se flattait vainement d’avoir conjuré le retour, ont prouvé que les mesures de sûreté publique ne sont pas toujours un remède efficace. Le socialisme allemand n’a point abdiqué, et Berlin jouira longtemps encore des bienfaits du petit état de siège. De lointaines mésaventures ont terni les triomphes du cabinet tory et porté de graves atteintes à sa plantureuse santé. Les pays qui n’ont rien à démêler avec les Zoulous et avec les Afghans ont vu presque tous se produire dans leur caisse d’inquiétans déficits. L’an 1879 n’a laissé d’aimables souvenirs ni à l’empereur Alexandre, ni à lord Beaconsfield, ni aux ministres des finances qui n’aiment pas à augmenter leurs dettes, ni aux contribuables qui n’aiment pas à les payer.
L’année qui vient de s’écouler ne laissera de bons souvenirs qu’à ceux qui pendant ces douze derniers mois ont fait de bonnes affaires, arrondi leur fortune ou couru d’agréables aventures ; les peuples ne la regretteront pas. On ne peut la ranger sans injustice parmi les années maudites ou terribles, mais on peut la mettre au nombre des années maussades et moroses. Les agriculteurs ont le droit de lui reprocher son printemps pluvieux, son été mouillé, qui ont compromis le sort des récoltes ; les pauvres n’ont que trop sujet de se plaindre des précoces rigueurs de son hiver moscovite, qui ajoute à leurs cruelles souffrances. En matière de politique, elle n’a pas été plus bénigne. La Russie n’en a pas encore fini avec ses termites ; d’odieux attentats, dont on se flattait vainement d’avoir conjuré le retour, ont prouvé que les mesures de sûreté publique ne sont pas toujours un remède efficace. Le socialisme allemand n’a point abdiqué, et Berlin jouira longtemps encore des bienfaits du petit état de siège. De lointaines mésaventures ont terni les triomphes du cabinet tory et porté de graves atteintes à sa plantureuse santé. Les pays qui n’ont rien à démêler avec les Zoulous et avec les Afghans ont vu presque tous se produire dans leur caisse d’inquiétans déficits. L’an 1879 n’a laissé d’aimables souvenirs ni à l’empereur Alexandre, ni à lord Beaconsfield, ni aux ministres des finances qui n’aiment pas à augmenter leurs dettes, ni aux contribuables qui n’aiment pas à les payer.