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La journée se termine par un échange de cadeaux. La jeune femme fait le tour de la salle, baise la main de chacun des assistans et lui offre un cadeau ; en retour elle reçoit une pièce de monnaie. Les dons ont souvent un caractère d’utilité pratique : une vieille femme reçoit un bassin de métal, une autre un pantalon de soie vert pomme qui paraît la flatter beaucoup, car elle disparaît un instant pour revenir parée de cet objet de toilette. Les domestiques eux-mêmes ont leur part dans cette distribution de cadeaux, et leur jeune maîtresse leur baise la main. En réalité, cet acte de servage par lequel les Anatoliennes débutent dans la vie d’intérieur est un symbole assez exact de leur condition. La femme grecque, dans l’Anatolie, est la première servante de son mari. Elle n’est pas voilée ; c’est presque la seule différence qui la distingue de la femme turque. Dans toutes les maisons grecques, les femmes travaillent dans le grand vestibule qui sert de parloir, tandis que les hommes fument et causent sur une sorte d’estrade garnie de divans. Il n’est pas rare qu’elles ignorent le grec, qui est pour leur mari la langue des affaires et des conversations politiques ; on ne se dorme pas la peine de la leur apprendre. Il est vrai de dire que cette situation tend à s’améliorer. Dans les villes de la côte, à Adalia par exemple, les mœurs sont en progrès sur ce point, et l’opinion y est assez sévère pour les Grecques de l’intérieur.
La journée se termine par un échange de cadeaux. La jeune femme fait le tour de la salle, baise la main de chacun des assistans et lui offre un cadeau ; en retour elle reçoit une pièce de monnaie. Les dons ont souvent un caractère d’utilité pratique : une vieille femme reçoit un bassin de métal, une autre un pantalon de soie vert pomme qui paraît la flatter beaucoup, car elle disparaît un instant pour revenir parée de cet objet de toilette. Les domestiques eux-mêmes ont leur part dans cette distribution de cadeaux, et leur jeune maîtresse leur baise la main. En réalité, cet acte de servage par lequel les Anatoliennes débutent dans la vie d’intérieur est un symbole assez exact de leur condition. La femme grecque, dans l’Anatolie, est la première servante de son mari. Elle n’est pas voilée ; c’est presque la seule différence qui la distingue de la femme turque. Dans toutes les maisons grecques, les femmes travaillent dans le grand vestibule qui sert de parloir, tandis que les hommes fument et causent sur une sorte d’estrade garnie de divans. Il n’est pas rare qu’elles ignorent le grec, qui est pour leur mari la langue des affaires et des conversations politiques ; on ne se dorme pas la peine de la leur apprendre. Il est vrai de dire que cette situation tend à s’améliorer. Dans les villes de la côte, à Adalia par exemple, les mœurs sont en progrès sur ce point, et l’opinion y est assez sévère pour les Grecques de l’intérieur.



Isbarta, 31 mai.
Isbarta, 31 mai.