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Nous quittons Dalian, non sans faire une recrue des plus intéressantes. C’est un jeune Grec, qui sera chargé de prendre soin des chevaux. Il arrive à l’heure du départ, monté sur un grand cheval borgne et efflanqué, emportant avec lut tout ce qu’il possède : un vieux pistolet rouillé et une culotte neuve. Il quitte Dalian pour nous suivre, sans trop savoir ou le mènera ce voyage ; mais le Grec change de pays avec une rare facilité, et l’inconnu exerce toujours sur lui une séduction irrésistible. Antonios est prêt à tout : il a été ''cafedji'' à Dalian, puis domestique d’un Turc, qui le traitait mal. L’idée de voyager avec des Francs lui sourit ; il n’en faut pas plus pour le décider à quitter sa ville natale ; à la fin du voyage, il cherchera fortune à Smyrne, où il a des ''patriotes''. Sa bonne chance l’a conduit à Paris, et il a dû passer par tous les étonnemens en s’embarquant à Mersina pour se rendre en France. Mais les surprises durent peu chez un Grec : il les dissimule d’abord par amour-propre ; puis une rare aptitude à s’accommoder de tout lui a bientôt rendu toute son aisance.
Nous quittons Dalian, non sans faire une recrue des plus intéressantes. C’est un jeune Grec, qui sera chargé de prendre soin des chevaux. Il arrive à l’heure du départ, monté sur un grand cheval borgne et efflanqué, emportant avec lut tout ce qu’il possède : un vieux pistolet rouillé et une culotte neuve. Il quitte Dalian pour nous suivre, sans trop savoir ou le mènera ce voyage ; mais le Grec change de pays avec une rare facilité, et l’inconnu exerce toujours sur lui une séduction irrésistible. Antonios est prêt à tout : il a été ''cafedji'' à Dalian, puis domestique d’un Turc, qui le traitait mal. L’idée de voyager avec des Francs lui sourit ; il n’en faut pas plus pour le décider à quitter sa ville natale ; à la fin du voyage, il cherchera fortune à Smyrne, où il a des ''patriotes''. Sa bonne chance l’a conduit à Paris, et il a dû passer par tous les étonnemens en s’embarquant à Mersina pour se rendre en France. Mais les surprises durent peu chez un Grec : il les dissimule d’abord par amour-propre ; puis une rare aptitude à s’accommoder de tout lui a bientôt rendu toute son aisance.



Métrésadis, 15 mai.
Métrésadis, 15 mai.