« L’économie rurale en Angleterre » : différence entre les versions

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Du reste, si j'ai dû raconter, pour compléter mon sujet, ce qui s'est passé en Angleterre depuis cinq ans, il ne faut pas en conclure qu'une révolution du même genre me paraisse nécessaire, désirable ou même possible en France. Nous sommes dans des conditions différentes sous tous les rapports. Il ne peut être question chez nous d'établir le bon marché des subsistances; nous l'avons, puisque l'Angleterre, après tous ses efforts, n'a pas pu descendre plus bas que les plus élevés de nos prix courans, et sur la moitié du territoire nous ne l'avons que trop. Il ne faut pas confondre les pays riches et peuplés à l'excès avec ceux qui ne le sont pas; les besoins des uns ne sont pas du tout ceux des autres. Nous ne ressemblons pas à l'Angleterre de 1846, mais à l'Angleterre de 1800. Ce n'est pas la production qui manque chez nous à la consommation, c'est encore la consommation qui, dans la moitié de la France du moins, manque à la production. Au lieu de voir partout le blé à 25 francs l'hectolitre et la viande à 1 franc 25 centimes le kilogramme, nous avons des pays entiers où le producteur n'obtient guère de ses denrées plus de la moitié de ces prix. Pour ceux-là, ce n'est pas la baisse qu'il leur faut, mais la hausse, et ils sont encore bien loin du temps où ils pourront souffrir de l'excès de demande des denrées agricoles et de l'élévation des prix.
 
===V - Le Meeting agricole de Glocester===
1 août 1853