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I. LE PÉNIBLE VOYAGE


Depuis huit jours, la grand’mère Précourt reposait au cimetière du village de Saint-Denis, tandis qu’Olivier, son petit-fils, l’ardent patriote qui avait été fait prisonnier, le soir de la défaite de Saint-Charles du Richelieu, souffrait stoïquement dans la prison de Montréal. La vieille maison familiale de Saint-Denis ne contenait donc, en ce trente novembre 1837, que Josephte, la petite sœur d’Olivier, âgée de neuf ans, Michel Authier, le protégé du jeune homme, qui comptait près de douze ans, et Sophie, la vieille et fidèle domestique.

Michel se sentait remis de la terrible fustigation que lui avait fait subir un soldat anglais ivre, le soir de la capture d’Olivier, qu’il avait tenté de sauver par son silence. Il méditait. II songeait aux moyens à prendre pour remplir la promesse faite à son bienfaiteur, à celui qui l’avait accueilli, aimé, soigné, adopté comme un jeune frère, il y avait de cela à peine six mois. Il se rappelait bien qu’il avait soufflé à Olivier Précourt, à l’instant des adieux, et en tant que ses souffrances lui permettaient :