« Page:Erckmann-Chatrian - Contes et romans populaires, 1867.djvu/578 » : différence entre les versions
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recommençaient plus forts. |
recommençaient plus forts. |
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Honeck se promenait de long en large, ses |
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gros favoris roux ébouriffés, regardant à chaque |
gros favoris roux ébouriffés, regardant à chaque |
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minute la galerie. Le tressaillement de ses |
minute la galerie. Le tressaillement de ses |
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sourcils semblait dire : « Allons |
sourcils semblait dire : « Allons ! allons… |
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viendront-ils ? La rosée est essuyée, le soleil |
viendront-ils ? La rosée est essuyée, le soleil |
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monte, les chiens n’auront pas de nez, il se |
monte, les chiens n’auront pas de nez, il se |
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« Yokel, raccourcis donc tes longes ; faut-il |
« Yokel, raccourcis donc tes longes ; faut-il |
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que je te dise encore que plus tes longes sont |
que je te dise encore que plus tes longes sont |
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longues, moins tu peux retenir tes chiens ? |
longues, moins tu peux retenir tes chiens ?… |
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Kasper, est-ce que c’est une manière de porter |
Kasper, est-ce que c’est une manière de porter |
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sa trompe sur l’épaule droite ? |
sa trompe sur l’épaule droite ?… Si tu |
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crois te distinguer par ce moyen, tu as tort. » |
crois te distinguer par ce moyen, tu as tort. » |
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Et, se remettant à marcher, il bredouillait |
Et, se remettant à marcher, il bredouillait |
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des paroles confuses. |
des paroles confuses. |
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jupe de daim, les jambes nues ; il avait aussi |
jupe de daim, les jambes nues ; il avait aussi |
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repris son casque de fer, le bec retourné sur |
repris son casque de fer, le bec retourné sur |
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la |
la nuque. Et quant au reste, il semblait joyeux, |
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le vin perlait dans ses grosses moustaches |
le vin perlait dans ses grosses moustaches |
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fauves. A sa droite s’avançait la belle Vulfhild, |
fauves. A sa droite s’avançait la belle Vulfhild, |
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relevant la tête comme un aigle blanc ; lui, |
relevant la tête comme un aigle blanc ; lui, |
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Vittikâb, avec ses larges épaules , son cou ramassé, |
Vittikâb, avec ses larges épaules , son cou ramassé, |
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ressemblait à un vieux lammergeyer |
ressemblait à un vieux ''lammergeyer''<ref>''lammergeyer'', Aigle des Alpes</ref> |
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qui rit en lui-même en s’élançant de son rocher, |
qui rit en lui-même en s’élançant de son rocher, |
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et qui croit déjà sentir une proie saigner |
et qui croit déjà sentir une proie saigner |
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sous ses griffes. Il n’avait pu s’empêcher de se |
sous ses griffes. Il n’avait pu s’empêcher de se |
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griser un peu, mais pas tout à fait. |
griser un peu, mais pas tout à fait. |
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Derrière lui tout était or et soie, à la nouvelle |
Derrière lui tout était or et soie, à la nouvelle |
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mode du temps ; car le luxe grandissait |
mode du temps ; car le luxe grandissait |
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la rampe, il s’écria : |
la rampe, il s’écria : |
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« Honeck |
« Honeck ! |
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— Monseigneur ? répondit le veneur en s’avançant, |
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⚫ | |||
1 Aigle des Alpea. |
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son feutre balayant les marches. |
son feutre balayant les marches. |
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— Eh bien ! fit-il d’un ton de bonne humeur, |
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qu’est-ce que tu nous promets ? Tu n’as pas |
qu’est-ce que tu nous promets ? Tu n’as pas |
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manqué de te rappeler que nous chassons aujourd’hui |
manqué de te rappeler que nous chassons aujourd’hui |
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devant les plus fameux chasseurs du |
devant les plus fameux chasseurs du |
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Schwartzwald, des Ardennes et des Vosges, |
Schwartzwald, des Ardennes et des Vosges, |
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nos rivaux et nos maîtres ? |
nos rivaux et nos maîtres ? » |
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Il disait cela par galanterie, regardant quelques |
Il disait cela par galanterie, regardant quelques |
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bouche d’un Burckar. Honeck, penché, ne disait |
bouche d’un Burckar. Honeck, penché, ne disait |
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encore rien ; Vittikâb reprit : |
encore rien ; Vittikâb reprit : |
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« Oui, nous allons avoir des juges cette fois. |
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Parle donc ; peux-tu nous promettre un gibier |
Parle donc ; peux-tu nous promettre un gibier |
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digne d’eux et de nous ? |
digne d’eux et de nous ? » |
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Alors Honeck, se relevant, répondit gravement : |
Alors Honeck, se relevant, répondit gravement : |
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chasse sera belle : saint Hubert nous envoie |
chasse sera belle : saint Hubert nous envoie |
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un gibier digne des Burckar et de leurs nobles |
un gibier digne des Burckar et de leurs nobles |
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hôtes. |
hôtes. » |
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Il ne voulut pas en dire davantage, pour |
Il ne voulut pas en dire davantage, pour |
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tous crurent qu’il s’agissait de quelque sanglier |
tous crurent qu’il s’agissait de quelque sanglier |
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énorme, et Vittikâb souriant dit : |
énorme, et Vittikâb souriant dit : |
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« |
« À la bonne heure ! Puisqu’il en est ainsi, |
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tu vas sonner toi-même le départ ; ce sera ta |
tu vas sonner toi-même le départ ; ce sera ta |
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récompense. Allons, messeigneurs, à cheval ! |
récompense. Allons, messeigneurs, à cheval ! » |
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Tous les invités se répandirent aussitôt dans |
Tous les invités se répandirent aussitôt dans |
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la cour, les uns aidant leurs dames à se mettre |
la cour, les uns aidant leurs dames à se mettre |
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comme lui seul, ou Vittikâb, savait le sonner : |
comme lui seul, ou Vittikâb, savait le sonner : |
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le Veierschloss et les montagnes d’alentour en |
le Veierschloss et les montagnes d’alentour en |
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retentissaient comme une cloche |
retentissaient comme une cloche, et les échos |
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lointains y répondaient. La cavalcade partit |
lointains y répondaient. La cavalcade partit |
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au milieu des hurlements de la meute. |
au milieu des hurlements de la meute. |
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Mais alors on vit quelque chose d’étrange, |
Mais alors on vit quelque chose d’étrange, |
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quelque chose, monsieur Théodore, qui dut |
quelque chose, monsieur Théodore, qui dut |
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Ligne 125 : | Ligne 130 : | ||
n’arrive par hasard. |
n’arrive par hasard. |
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Or, comme Vittikâb, le meilleur cavalier |
Or, comme Vittikâb, le meilleur cavalier du |
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