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:I. ''Under the greenwood tree'', Asher’s Collection, Paris 1873. — II. ''A pair of blue eyes'', London. 1874. — III. ''Far from the madding crowd'', by Thomas Hardy, London 1875.


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{{c| I. ''Under the greenwood tree'', Asher’s Collection, Paris 1873. — II. ''A pair of blue eyes'', London. 1874. — III. ''Far from the madding crowd'', by Thomas Hardy, London 1875.|fs=90%|lh=2}}
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Les historiens de l’avenir n’auront pas à chercher bien loin le nom caractéristique qui convient à la période littéraire que l’Angleterre traverse depuis vingt ans : ils pourront l’appeler l’âge du roman. Peut-être même faudrait-il dire l’âge d’or des romanciers ; mais tant de gens se sont mis de la partie que le métier semble de jour en jour devenir plus difficile et le succès plus malaisé. Autrefois en effet, quand on avait mis dans deux ou trois volumes un peu d’imagination, d’observation et de style, on s’était fait un nom et l’on pouvait se reposer. Aujourd’hui, lorsque bon an, mal an, on ne publie pas au moins ses deux romans, l’un au printemps et l’autre à l’automne, on risque fort de se laisser oublier. Il est vrai que le public, en devenant plus avide, s’est montré moins délicat. Les émotions littéraires qu’il demande ne sont pas toujours d’un goût très élevé, et le style dont il se contente n’a pas beaucoup de scrupules à l’endroit de la grammaire. Et pourtant tout n’est pas sans valeur dans ces romans innombrables que les éditeurs à la mode servent chaque mois dans les ''Magazines'' à leurs lecteurs de tout rang avant de les offrir en volume à des amateurs moins pressés. Il y a bien de la grâce dans les écrits de miss Thackeray, qui porte dignement un nom illustre et difficile à soutenir ; il y a bien de la finesse dans ces récits, où Mme Oliphant raconte les amours et les tribulations des jeunes ministres dissidens, et l’on trouverait même, malgré les titres longs d’une toise dont elle a la passion
Les historiens de l’avenir n’auront pas à chercher bien loin le nom caractéristique qui convient à la période littéraire que l’Angleterre traverse depuis vingt ans : ils pourront l’appeler l’âge du roman. Peut-être même faudrait-il dire l’âge d’or des romanciers ; mais tant de gens se sont mis de la partie que le métier semble de jour en jour devenir plus difficile et le succès plus malaisé. Autrefois en effet, quand on avait mis dans deux ou trois volumes un peu d’imagination, d’observation et de style, on s’était fait un nom et l’on pouvait se reposer. Aujourd’hui, lorsque bon an, mal an, on ne publie pas au moins ses deux romans, l’un au printemps et l’autre à l’automne, on risque fort de se laisser oublier. Il est vrai que le public, en devenant plus avide, s’est montré moins délicat. Les émotions littéraires qu’il demande ne sont pas toujours d’un goût très élevé, et le style dont il se contente n’a pas beaucoup de scrupules à l’endroit de la grammaire. Et pourtant tout n’est pas sans valeur dans ces romans innombrables que les éditeurs à la mode servent chaque mois dans les ''Magazines'' à leurs lecteurs de tout rang avant de les offrir en volume à des amateurs moins pressés. Il y a bien de la grâce dans les écrits de miss Thackeray, qui porte dignement un nom illustre et difficile à soutenir ; il y a bien de la finesse dans ces récits, où Mme Oliphant raconte les amours et les tribulations des jeunes ministres dissidens, et l’on trouverait même, malgré les titres longs d’une toise dont elle a la passion