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APPENDICE.

ments extraordinaires, comme un mariage, une naissance, etc. Ce n’est aussi qu’alors qu’il est convenable de faire venir des danseuses dans les maisons particulières ; en toute autre circonstance, on considère cela comme blessant les usages.

Il y a aussi des fêtes à l’occasion des mariages. Le septième jour (appelé yom es suboua) après le mariage, l’épousée reçoit les femmes ses amies, le matin et l’après-midi. Quelquefois, pendant ce temps, le mari reçoit ses amis, qu’il amuse le soir au moyen de concerts et de danses. La coutume établie en Égypte veut que le mari s’abstienne des droits que lui donne le mariage jusqu’après le septième jour, si celle qu’il épouse est une jeune vierge. À l’issue de ce temps, il est d’usage de donner une fête et de réunir des amis. Quarante jours après le mariage, la jeune mariée se rend au bain avec quelques-unes de ses amies. En revenant chez elle, la mariée leur donne une collation, puis elles s’en vont. Pendant ce temps, le mari donne un repas et fait exécuter des danses et un concert.

Le lendemain de la naissance d’un enfant, deux ou trois danseurs ou danseuses exécutent des pas devant la maison ou dans la cour. Les fêtes à la naissance d’un fils sont plus belles qu’à celles d’une fille. Les Arabes conservent encore en cela le sentiment qui portait leurs ancêtres à détruire leurs enfants du sexe féminin.

Trois ou quatre jours après la naissance d’un enfant, les femmes de la maison, si l’accouchée appartient à l’une des classes élevées ou à l’aise, préparent des mets composés de miel, de beurre clarifié, d’huile de sésame, d’épices et d’aromates, auxquels on ajoute parfois des noisettes grillées [1].

L’enfant est ensuite proclamé par des femmes ou des jeunes filles dans tout le harem ; chacune d’elles porte des cierges allumés de couleurs différentes : ces cierges, coupés en deux, sont placés dans des mottes d’une certaine pâte formée de

  1. Quelques femmes joignent encore à ces mets, s’ils ne sont pas destinés à des amies, une pâte composée d’escargots qui doit, à ce qu’elles croient, engraisser les femmes.