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de Corneille charment toute la cour35. Je mande à mon fils que c’est un grand plaisir que d’être obligé d’être là, d’y avoir une place36, une contenance ; que pour moi, si j’en avois eu une, j’aurois fort aimé ce pays-là ; que ce n’étoit que par n’en avoir point que je m’en étois éloignée ; que cette espèce de mépris étoit un chagrin, que je me vengeois à en médire, comme Montaigne de la jeunesse, et que j’admirois qu’il aimât mieux son après-dînée, comme moi37, entre {{Mlle}} du Plessis et {{Mlle}} de Launaie, qu’au milieu de tout ce qu’il y a de beau et de bon.


Ce que je dis, ma belle, vraiment je le dis pour vous38 : ne croyez pas que si M.{{lié}}de Grignan et vous étiez placés comme vous le méritez, vous ne vous accommodassiez pas fort bien de cette vie ; mais la Providence ne veut pas que vous ayez d’autres grandeurs que celles que vous avez. Pour moi, j’ai vu des moments où il ne s’en falloit rien que la fortune ne me mît dans la plus agréable {{tiret|situa|tion}}
de Corneille charment toute la cour’6. Je mande à mon fils que c’est un grand plaisir que d’être obligé d’être là, d’y avoir une place 3S, une contenance; que pour moi, si j’en avois eu une, j’aurois fort aimé ce pays-là; que ce n’étôit que par n’en avoir point que je m’en étois éloignée que cette espèce de mépris étoit un chagrin, que je me vengeois à en médire, comme Montaigne de la jeunesse, et que j’admirois qu’il aimât mieux son aprèsdinée, comme moi", entre Mlle du Plessis et Mlle de Launaie,. qu’au milieu de tout ce qu’il y a de beau et de bon.


35. La cour était partie pour Fontainebleau le 13 mai ; elle retourna à Saint-Germain le 8 juillet. « Il y aura souvent, dit la ''Gazette'' du 18 mai, des chasses et des bals ; et les comédiens de l’hôtel de Bourgogne représenteront deux fois la semaine des tragédies du sieur Corneille l’aîné, et de celles du sieur Racine. » Voyez aussi le ''Mercure'' de mai 1680, p. 330-332 ; il y est parlé d’illuminations, de pêches à la clarté des flambeaux, de la chasse, de la paume, qui « divertissent tour à tour, » et de « la bonne chère ''qui'' règne toujours dans ce charmant lieu. » Dans le ''Mercure'' de juin (p. 349), il est dit que les Français représentent la comédie deux fois la semaine, et les Italiens une.
Ce que je dis, ma belle, vraiment je le dis pour vous88: ne croyez pas que si M. de Grignan et vous étiez placés comme vous le,méritez, vous ne vous accommodassiez pas fort bien de cette vie mais la Providence ne veut pas que vous ayez d’autres grandeurs que celles que vous avez. Pour moi, j’ai vu des moments où il ne s’en falloit rien que la fortune ne me mît dans la plus agréable situa-


36. « Que c’est un grand plaisir d’être obligé d’y être, d’y avoir (''dans'' 1754 : et d’y avoir) un maître, une place, etc. » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)
35. La cour était partie pour Fontainebleau le i3 mai; elle retourna à Saint-Germain le 8 juillet. « Il y aura souvent, dit la Gazeite du 18 mai, des chasses et des bals et les comédiens de l’hôtel de Bourgogne représenteront deux fois la semaine des tragédies du sieur Corneille l’aîné, et de celles du sieur ïtaoiue. Voyez aussi le Mercure de mai 1680, p. 33o-33s; il y est parlé d’illuminations, de pêches à la clarté des flambeaux, de la chasse, de la paume, qui « divertissent tour à tour, s et de « ta bonne chère qui règne toujours dans ce charmant Heu. Dans le Mercure de juin (p. 34g), il est dit que les Français représentent la comédie deux fois la semaine, et les Italiens une.


37. « Qu’il aimât mieux passer son après-dînée, comme je fais. » (''Édition de'' 1754.)
36. « Que c’est un grand plaisir d’être obligé d’y être, d’y avoir (dans iy$4 et d’y avoir) un maître, une place, etc. » (Éditions de Ij3j et de 1764.)


37. « Qu’il aimât mieux passer son après-dlnée, comme je fais. » (Édition de 17S4.)


38. Dans les deux éditions de Perrin « Ce que je dis pour moi, ma belle, vraiment je le dis pour vous. »
38. Dans les deux éditions de Perrin : « Ce que je dis pour moi, ma belle, vraiment je le dis pour vous. »<section end="815"/>