« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/436 » : différence entre les versions

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fausses prières que nous leur faisions de demeurer21 ! quelle douceur et quelle joie, quand nous en étions délivrés ! et comme nous trouvions qu’une mauvaise compagnie étoit bien meilleure qu’une bonne22, qui vous laisse affligée quand elle part, au lieu que l’autre vous rafraîchit le sang, et vous fait respirer de joie23 ! Vous avez senti ce délicieux état.
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Je vous gronderois de m’avoir écrit une si grande lettre de votre écriture, sans que j’ai compris que cela vous étoit encore meilleur24 que de soutenir la conversation. Celle de M.{{lié}}de Louvois25 avec M.{{lié}}de Vardes a fait du bruit : on me l’a mandée26 de Paris, et qu’il quitta les Grignans et les Montanègres pour cet exilé. On croit qu’il y a quelque ambassade en campagne, dont ses enfants27 sont fort effrayés par la crainte de la dépense. Je vois pourtant que M.{{lié}}de Grignan a été fort bien traité de ce ministre ; ce voyage ne pouvoit pas s’éviter : il a encore plus coûté à Montanègre28. Je trouve bien honnête et bien noble de n’avoir pas paru fâché de son dîner perdu ; je ne sais comme on peut donner de ces sortes de mortifications à des gens qui jettent de l’argent, et qui se mettent en pièces pour vous faire honneur29.
fausses prières que nous leur faisions de demeurer 1 quelle douceur et quelle joie, quand nous en étions délivrés et comme nous trouvions qu’une mauvaise compagnie étoit bien meilleure qu’une bonne qui vous laisse affligée quand elle part, au lieu que l’autre vous rafraîchit le sang, et vous fait respirer de joie 2S Vous avez senti ce délicieux état.


21. « Qu’ils ne cédassent à nos fausses prières de demeurer ! » (''Édition de'' 1737.)
Je vous gronderois de m’avoir écrit une si grande lettre de votre écriture, sans que j’ai compris que cela vous étoit encore meilleur que de soutenir la conversation. Celle de M. de Louvois 25 avec M. de Vardes a fait du bruit on me l’a mandée 26 de Paris, et qu’ilquitta les Grignans et les Montanègres pour cet exilé. On croit qu’il y a quelque ambassade en campagne, dont ses enfants" sont fort effrayés par la crainte .de la dépense. Je vois pourtant que M. de Grignan a été fort bien traité de ce ministre ce voyage ne pouvoit pas s’éviter il a encore plus coûté àMontanègre 2S. Je trouve bien honnête et bien noble de n’avoir pas paru fâché de son dîner perdu; je ne sais comme on peut donner de ces sortes de mortifications à des gens qui jettent de l’argent, et qui se mettent en pièces pour vous faire honneur 2S.


22. « Est préférable à une bonne. » (''Ibidem''.)
ai. s Qu’ils ne cédassent à nos fausses prières de demeurer! » (Édition de 1737.) .)


23. « Respirer d’aise ! » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.) — Voyez la lettre du 28 juin 1671, tome {{rom-maj|II|}}, p. 258 et suivante.
22. <t Est préférable à une bonne, » (ibidem.)


24. « Encore moins mauvais. » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)
23. œ Respirer d’aise! s (Éditions de 1787 et de 1784.) Voyez la lettre du 28 juin 1671, tome n, p. a58 et suivante. 24. Encore moins mauvais, » (Éditions de ij3j et de 1754.) a5. Sur le voyage que Louvois’fit à cette époque dans le Midi, voyez la Correspondance de Bussf tome V, p. 118 et i37. 26. 0: Ou me la mande. » (Éditions de ij3j et de 1754.) 27. Dans notre manuscrit, par une erreur du copiste, il y a les enfants, et à la fin de la phrase de la dépense.


25. Sur le voyage que Louvois fit à cette époque dans le Midi, voyez la ''Correspondance de Bussy'' tome {{rom-maj|V|}}, p. 118 et i37.
28. M. de Montanègre commandoit en Languedoc, comme M. de Grignan en Provence. (Note de Perrin, 1754.)


26. « On me la mande. » (''Éditions de'' 1737 ''et de'' 1754.)
•19. Dans l’impression de 1737 « pour nous faire honneur. » Le

27. Dans notre manuscrit, par une erreur du copiste, il y a ''les enfants'', et à la fin de la phrase : ''de la deffense''.

28. M.{{lié}}de Montanègre commandoit en Languedoc, comme M.{{lié}}de Grignan en Provence. (''Note de Perrin'', 1754.)

29. Dans l’impression de 1737 : « pour nous faire honneur. » Le