« La Dame aux camélias (théâtre)/Acte II » : différence entre les versions

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==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/92]]==
<nowiki/>
 
 
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Je l’espère ; J’ai encore été voir la maison aujourd’hui.
 
 
{{personnage|Prudenc
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/93]]==
<nowiki/>
e.|c}}
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Combien veut-on la louer ?
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Il y a longtemps que vous le connaissez ?
 
 
{{personnage|Prude
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/94]]==
<nowiki/>
nce.|c}}
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Oui.
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{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Si vous saviez quel bon cœur il a, comme il parle de sa mère et de sa sœur !
et de sa sœur !
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Quel malheur que des gens comme ceux-là n’aient pas cent mille livres de rente !
mille livres de rente !
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Quel bonheur, au contraire ! au moins ils sont sûrs que c’est eux seuls qu’on aime.
{{didascalie|Prenant la main de Prudence et la mettant sur sa poitrine.}}
c’est eux seuls qu’on aime.
 
{{didascalie|Prenant la main de Prudence et la
mettant sur sa poitrine.}}
 
Tenez !
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Quoi ?
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Eh bien ! le cœur me bat, vous ne sentez pas ?
 
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connaître ; si cela se gagnait !
 
{{personnage|Margueri
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/95]]==
<nowiki/>
te.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Va ouvrir, Nanine.
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{{personnage|Prudence.|c}}
 
Oui, mes enfants. Je vous laisse, j’ai quelqu’un qui m’attend chez moi. — Adieu !
chez moi. — Adieu !
 
{{didascalie|Elle sort}}
 
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/96]]==
<nowiki/>
 
 
{{scène|IV}}
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{{personnage|Armand.|c}}
 
J’ai été voir Prudence, Gustave et Nichette ; j’ai été partout où l’on pouvait parler de Marguerite.
où l’on pouvait parler de Marguerite.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
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{{personnage|Armand.|c}}
 
Mon père m’avait écrit qu’il m’attendait à Tours, je lui ai répondu qu’il pouvait cesser de m’attendre. Est-ce que je suis en train d’aller à Tours ?
répondu qu’il pouvait cesser de m’attendre. Est-ce que je suis
en train d’aller à Tours ?
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
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dame ?…
 
{{personnage|Margue
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/97]]==
<nowiki/>
rite.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Moi, j’ai pensé à vous.
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Est-ce que je puis avoir des secrets pour toi ?
 
{{personnage|Arman
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/98]]==
<nowiki/>
d.|c}}
 
{{personnage|Armand.|c}}
 
J’écoute.
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Eh bien ! oui, c’est moi seule.
 
{{personnage|Armand.|c}}
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/99]]==
<nowiki/>
 
{{personnage|Armand.|c}}
Et c’est vous seule qui l’exécuterez ?
 
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Beaucoup.
 
 
{{personnage|Marg
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/100]]==
<nowiki/>
uerite.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Ce sera comme ça jusqu’à la fin de la lune, n’est-ce pas ?…
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Je t’aime, voyons, est-ce convenu ?…
 
{{personnage
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/101]]==
<nowiki/>
|Armand.|c}}
 
{{personnage|Armand.|c}}
 
Mais…
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{{personnage|Armand.|c}}
 
Comment ! je reviendrai te voir demain ? tu me renvoies déjà ?
déjà ?
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
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comme j’y mets Varville et tant d’autres ?
 
{{personnage|Arma
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/102]]==
<nowiki/>
nd.|c}}
 
{{personnage|Armand.|c}}
 
Certainement.
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==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/103]]==
<nowiki/>
 
 
{{scène|V}}
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{{Acteurs|MARGUERITE, seule à la même place.}}
 
Quelle chose bizarre que la vie ! Qui m’eût dit, il y a huit jours, que cet homme, que je ne connaissais pas, occuperait à ce point, et si vite, mon cœur et ma pensée ? Qui sait ce que cela va devenir ? Un amour sérieux pour moi serait probablement un malheur. M’aime-t-il d’ailleurs, sais-je seulement si je l’aime, moi qui n’ai jamais aimé ? Pourquoi sacrifier une joie ?.. On en a si peu ! Pourquoi ne pas se laisser aller aux caprices de son cœur ?… Que suis-je ? une créature du hasard ! Laissons donc le hasard faire de moi ce qu’il voudra. C’est égal, il me semble que je suis plus heureuse que je ne l’ai encore été. C’est peut-être d’un mauvais augure ; nous, nous prévoyons toujours qu’on nous aimera ; jamais que nous aimerons : si bien qu’aux premières atteintes de ce mal imprévu, nous ne savons plus où nous en sommes.
Quelle chose bizarre que la vie ! Qui m’eût dit, il y a huit
jours, que cet homme, que je ne connaissais pas, occuperait à
ce point, et si vite, mon cœur et ma pensée ? Qui sait ce que
cela va devenir ? Un amour sérieux pour moi serait probablement un malheur. M’aime-t-il d’ailleurs, sais-je seulement si je
l’aime, moi qui n’ai jamais aimé ? Pourquoi sacrifier une joie ?..
On en a si peu ! Pourquoi ne pas se laisser aller aux caprices
de son cœur ?… Que suis-je ? une créature du hasard ! Laissons
donc le hasard faire de moi ce qu’il voudra. C’est égal, il me
semble que je suis plus heureuse que je ne l’ai encore été.
C’est peut-être d’un mauvais augure ; nous, nous prévoyons
toujours qu’on nous aimera ; jamais que nous aimerons : si
bien qu’aux premières atteintes de ce mal imprévu, nous ne
savons plus où nous en sommes.
 
 
Ligne 698 ⟶ 690 :
Bonsoir, comte…
 
{{personnage|Le comte.|c}}
 
Bonsoir, chère amie. Comment va-t-on ce soir ?
Ligne 706 ⟶ 698 :
Bien.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Il fait un froid du diable ! Vous m’avez écrit de venir à dix
heures et demie. Vous voyez que je suis exact.
 
{{personnage|Margueri
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/104]]==
<nowiki/>
te.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Nous avons à causer, mon cher comte.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Avez-vous soupé ?…
Ligne 725 ⟶ 718 :
Oui, pourquoi ?…
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Parce que nous aurions été souper, et nous aurions causé en soupant.
soupant.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 734 ⟶ 726 :
Vous avez faim ?
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
On a toujours assez faim pour souper. J’ai si mal dîné au club.
club.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 743 ⟶ 734 :
Qu’est-ce qu’on y a fait ?…
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
On jouait quand je suis parti.
Ligne 751 ⟶ 742 :
Saint-Gaudens perdait-il ?…
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Il perdait vingt-cinq louis, il criait pour mille écus.
Ligne 759 ⟶ 750 :
Il a soupé l’autre soir ici avec Olympe.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Et puis, qui encore ?
Ligne 767 ⟶ 758 :
Gaston de Rieux, vous le connaissez ?…
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Oui.
Ligne 775 ⟶ 766 :
{{M.|Armand}} Duval.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Qu’est-ce que c’est que {{M.|Armand}} Duval ?
 
{{personnage|Marguerit
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/105]]==
<nowiki/>
e.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
C’est un ami de Gaston. Prudence et moi… Voilà le souper… On a beaucoup ri.
On a beaucoup ri.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Si j’avais su, je serais venu. À propos, est-ce qu’il sortait
Ligne 795 ⟶ 786 :
Non, personne.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
C’est qu’au moment où je descendais de voiture, quelqu’un
Ligne 806 ⟶ 797 :
{{didascalie|Elle sonne.}}
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Vous avez besoin de quelque chose ?…
Ligne 825 ⟶ 816 :
{{didascalie|Elle sort.}}
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Il y a une nouvelle.
Ligne 833 ⟶ 824 :
Laquelle ?
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Gagouki se marie.
Ligne 841 ⟶ 832 :
Notre prince Polonais ?
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Lui-même.
 
{{personnage|Marg
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/106]]==
<nowiki/>
uerite.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Qui épouse-t-il ?
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Devinez !
Ligne 859 ⟶ 851 :
Est-ce que je sais ?
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Il épouse la petite Adèle.
Ligne 867 ⟶ 859 :
Elle fait là une fameuse sottise !
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
C’est lui qui en fait une.
Ligne 873 ⟶ 865 :
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Mon cher, quand un homme du monde épouse une fille comme Adèle, ce n’est pas lui qui fait une sottise, c’est elle qui fait une mauvaise affaire. Votre Polonais est ruiné, il a une détestable réputation, et s’il épouse Adèle, c’est pour les douze ou quinze mille livres de rentes que vous lui avez faites les uns après les autres.
Mon cher, quand un homme du monde épouse une fille
comme Adèle, ce n’est pas lui qui fait une sottise, c’est elle
qui fait une mauvaise affaire. Votre Polonais est ruiné, il a une
détestable réputation, et s’il épouse Adèle, c’est pour les douze
ou quinze mille livres de rentes que vous lui avez faites les
uns après les autres.
 
{{personnageD|Nanine|c|rentrant}}
Ligne 888 ⟶ 875 :
Maintenant, parlons de choses sérieuses, mon cher comte…
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
De choses sérieuses, j’aimerais mieux parler de choses gaies.
Ligne 896 ⟶ 883 :
Nous verrons plus tard, si vous prenez la chose gaiement
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
J’écoute.
Ligne 904 ⟶ 891 :
Le prix du papier timbré a joliment diminué.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Bah !
Ligne 912 ⟶ 899 :
Oui, et c’est le vrai moment… Avez-vous de l’argent comptant ?
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
De quoi ?
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/107]]==
<nowiki/>
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
De souscrire.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
On a donc besoin d’argent ici ?
Ligne 929 ⟶ 917 :
Hélas ! il faut quinze mille francs !
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Diable ! c’est un joli denier, et pourquoi faut-il quinze mille francs ?…
francs ?…
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 938 ⟶ 925 :
Parce que je dois.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Vous payez donc vos créanciers ?
Ligne 946 ⟶ 933 :
Il le faut bien.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Il le faut absolument ?…
Ligne 954 ⟶ 941 :
Oui.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Alors… c’est dit.
Ligne 960 ⟶ 947 :
{{personnage|Nanine.|c}}
 
Madame, un commissionnaire vient d’apporter cette lettre,en disant qu’on vous la remît tout de suite.
en disant qu’on vous la remît tout de suite.
 
{{personnage|Marguerit
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/108]]==
<nowiki/>
e.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Qui peut m’écrire à cette heure ?
Ligne 975 ⟶ 962 :
Qu’est-ce que cela signifie ?…
 
« Je n’aime pas jouer de rôle ridicule, même auprès de la femme que j’aime… Au moment où je sortais de chez vous, {{M.|le}} comte de Giray y entrait… Je n’ai ni l’âge ni le caractère de Saint-Gaudens ; pardonnez-moi le seul tort que j’aie, celui de ne pas être millionnaire, et oublions tous deux que nous nous sommes connus, et qu’un instant nous avons cru nous aimer… Quand vous recevrez cette lettre, j’aurai déjà quitté Paris. Armand !… »
« Je n’aime pas jouer de rôle ridicule,
même auprès de la femme que j’aime… Au moment où
je sortais de chez vous, {{M.|le}} comte de Giray y entrait… Je
n’ai ni l’âge ni le caractère de Saint-Gaudens ; pardonnez-moi
le seul tort que j’aie, celui de ne pas être millionnaire, et
oublions tous deux que nous nous sommes connus, et qu’un
instant nous avons cru nous aimer… Quand vous recevrez
cette lettre, j’aurai déjà quitté Paris. Armand !… »
 
{{personnage|Nanine.|c}}
Ligne 992 ⟶ 972 :
Non, c’est bien. Allons, voilà un rêve évanouie. C’est dommage !
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Qu’est-ce que c’est que cette lettre ?
Ligne 998 ⟶ 978 :
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Ce que c’est, mon cher comte, c’est une bonne nouvelle pour vous.
pour vous.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Comment cela ?
Ligne 1 009 ⟶ 988 :
Vous gagnez quinze mille francs, à cette lettre-là !
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Bah ! C’est la première qui m’en rapporte autant,.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/109]]==
<nowiki/>
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Oui… je n’ai plus besoin de ce que je vous demandais
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
Vos créanciers vous renvoient leurs notes acquittées ?… Oh ! que c’est gentil de leur part !
 
Vos créanciers vous renvoient leurs notes acquittées ?… Oh !
que c’est gentil de leur part !
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 027 ⟶ 1 005 :
Non, j’étais amoureuse, mon cher.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Vous ?
Ligne 1 035 ⟶ 1 013 :
Moi-même.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Et de qui, bon Dieu !
Ligne 1 043 ⟶ 1 021 :
D’un homme qui ne m’aimait pas, comme cela arrive souvent ; d’un homme sans fortune, comme cela arrive toujours.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Ah ! oui, c’est avec ces amours-là que vous croyez vous réhabiliter des autres.
Ligne 1 055 ⟶ 1 033 :
{{personnageD|Le comte|c|riant.}}
 
Ma chère Marguerite… Tiens, tiens, c’est de {{M.|Duval}}. Il est très jaloux ce monsieur… Ah ! je comprends maintenant l’utilité des lettres de change. C’était joli ce que vous faisiez là !
est très jaloux ce monsieur… Ah ! je comprends maintenant
l’utilité des lettres de change. C’était joli ce que vous faisiez là !
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 063 ⟶ 1 039 :
Vous m’avez offert à souper.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Et je vous l’offre encore. Vous ne mangerez jamais pour quinze mille francs. C’est toujours une économie que je ferai
quinze mille francs. C’est toujours une économie que je ferai
 
{{personnage|Margueri
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/110]]==
<nowiki/>
te.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Eh bien ! allons souper, j’ai besoin de prendre l’air.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Il paraît que c’était sérieux ; vous êtes tout agitée, ma chère.
Ligne 1 098 ⟶ 1 074 :
Il faut nous prendre comme nous sommes, mon pauvre ami.
 
{{personnage|leLe comte.|c}}
 
Oh ! je suis habitué à ces choses-là.
Ligne 1 184 ⟶ 1 160 :
longtemps.
 
{{personnage|P
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/112]]==
<nowiki/>
rudence.|c}}
 
{{personnage|Prudence.|c}}
Je l’étais et je dormais, quand j’ai été réveillée par des coups
Je l’étais et je dormais, quand j’ai été réveillée par des coups de sonnette redoublés, j’ai été ouvrir…
 
{{didascalie|On frappe.}}
 
{{personnage|Nanine.|c}}
 
Entrez !
 
{{personnage|unUn domestique.|c}}
 
Madame fait demander une pelisse, elle a froid.
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Madame est en bas ?
 
{{personnage|le domestique|c}}
 
Oui, madame est en voiture.
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Priez-la de monter, dites-lui que c’est moi qui la demande,
 
{{personnage|le domestique|c}}
 
Mais madame n’est pas seule, dans la voiture.
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Ça ne fait rien, allez !
 
{{personnageD|Armand|c|en dehors.}}
 
Prudence !
 
{{personnage|Prudence.|c}}
Allons, bon ! voilà l’autre qui s’impatiente ! Oh ! les amoureux jaloux, ils sont tous les mêmes.
 
Allons, bon ! voilà l’autre qui s’impatiente ! Oh ! les amoureux
jaloux, ils sont tous les mêmes.
 
{{personnage|Armand.|c}}
 
Eh bien ?
 
Ligne 1 245 ⟶ 1 209 :
{{sc|les mêmes, marguerite}}
 
{{personnage|Marg
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/113]]==
<nowiki/>
uerite.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Que me voulez-vous, ma chère Prudence ?…
Ligne 1 265 ⟶ 1 230 :
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
À quoi bon ? je ne veux pas le recevoir ; et d’ailleurs, je ne le puis, le comte m’attend en bas.
le puis, le comte m’attend en bas.
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Je me garderai bien de faire une pareille commission. Il irait provoquer le comte. Vous ne vous doutez pas de l’état dans lequel il est.
provoquer le comte. Vous ne vous doutez pas de l’état dans lequel il est.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 279 ⟶ 1 242 :
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Est-ce que je sais ? est-ce qu’il le sait lui-même ?… Mais nous savons bien ce que c’est qu’un homme amoureux.
nous savons bien ce que c’est qu’un homme amoureux.
 
{{personnage|Nanine.|c}}
Ligne 1 298 ⟶ 1 260 :
Ce garçon-là me rendra malheureuse, si je le revois.
 
{{personnage|Prudence.|c}}
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/114]]==
<nowiki/>
 
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Alors, ne le revoyez plus, ma chère. — Il vaut même mieux
que les choses en restent où elles sont.
Ligne 1 319 ⟶ 1 281 :
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Allons, vous voulez le revoir. — Je vais le chercher. — Et le comte ?…
comte ?…
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 332 ⟶ 1 293 :
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Vous avez raison… Nanine, descends dire à {{M.|deGiray}} que décidément je suis malade, et que je n’irai pas souper ; — qu’il m’excuse.
décidément je suis malade, et que je n’irai pas souper ; — qu’il
m’excuse.
 
{{personnage|Nanine.|c}}
Ligne 1 342 ⟶ 1 301 :
{{personnageD|prudence|c|à la fenêtre.}}
 
Armand, allons, venez ! Oh ! il ne se le fera pas dire deux fois.
fois.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 351 ⟶ 1 309 :
{{personnage|Prudence.|c}}
 
Non pas. — Comme il viendrait un moment où vous me diriez de m’en aller, j’aime autant m’en aller tout de suite.
diriez de m’en aller, j’aime autant m’en aller tout de suite.
 
{{personnageD|Nanine|c|rentrant.}}
Ligne 1 358 ⟶ 1 315 :
{{M.|le}} comte est parti, madame.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/115]]==
<nowiki/>
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Il n’a rien dit ?
 
Ligne 1 417 ⟶ 1 375 :
Si je vous en ai fait, c’est bien malgré moi.
 
{{personnag
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/116]]==
<nowiki/>
e|Armand.|c}}
 
{{personnage|Armand.|c}}
Quand j’ai vu arriver le comte ici, quand je me suis dit que
 
c’était pour lui que vous me renvoyiez, j’ai été comme un
Quand j’ai vu arriver le comte ici, quand je me suis dit que c’était pour lui que vous me renvoyiez, j’ai été comme un fou, j’ai perdu la tête, je vous ai écrit. Mais quand au lieu de recevoir à ma lettre la réponse que j’en attendais, quand, au lieu de vous disculper, vous m’avez froidement fait dire que cela était bien, et que vous n’aviez pas de réponse à me faire, ç’a été bien pis encore… Je me suis demandé ce que j’allais devenir, si je ne vous revoyais plus. — Le vide s’est fait instantanément autour de moi… N’oubliez pas, Marguerite, que si je ne vous connais que depuis quelques jours, je vous aime depuis deux ans.
fou, j’ai perdu la tête, je vous ai écrit. Mais quand au lieu de
recevoir à ma lettre la réponse que j’en attendais, quand, au
lieu de vous disculper, vous m’avez froidement fait dire que
cela était bien, et que vous n’aviez pas de réponse à me faire,
ç’a été bien pis encore… Je me suis demandé ce que j’allais
devenir, si je ne vous revoyais plus. — Le vide s’est fait instantanément autour de moi… N’oubliez pas, Marguerite, que
si je ne vous connais que depuis quelques jours, je vous aime
depuis deux ans.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 458 ⟶ 1 408 :
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Oui. — Non-seulement pour vous, mais pour moi. — Ma position me force à ne plus vous revoir, — et tout me défend de vous aimer.
position me force à ne plus vous revoir, — et tout me défend
de vous aimer.
 
{{personnage|Armand.|c}}
Ligne 1 474 ⟶ 1 422 :
Et maintenant ?
 
{{personnage|Ma
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/117]]==
<nowiki/>
rguerite.|c}}
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Maintenant, j’ai réfléchi, et ce que j’avais espéré est impossible.
Ligne 1 487 ⟶ 1 436 :
{{personnage|Marguerite.|c}}
 
Aussi, est-ce pour cela qu’il vaut mieux que nous n’allions pas plus loin. Je suis jeune, je suis jolie, je vous plaisais, je suis une bonne fille, vous êtes un garçon d’esprit, il fallait prendre de moi ce qu’il y a de bon, laisser ce qu’il y a de mauvais, et ne pas vous occuper du reste.
pas plus loin. Je suis jeune, je suis jolie, je vous plaisais, je
suis une bonne fille, vous êtes un garçon d’esprit, il fallait
prendre de moi ce qu’il y a de bon, laisser ce qu’il y a de mauvais, et ne pas vous occuper du reste.
 
{{personnage|Armand.|c}}
 
Ce n’est pas ainsi que vous me parliez tantôt, Marguerite, quand vous me faisiez entrevoir quelques mois à passer avec vous, seule, loin de Paris, loin du monde ; c’est en tombant de cette espérance dans la réalité, que je me suis fait tant de mal.
quand vous me faisiez entrevoir quelques mois à passer avec
vous, seule, loin de Paris, loin du monde ; c’est en tombant de
cette espérance dans la réalité, que je me suis fait tant de mal.
 
{{personnage|Marguerite.|c}}
Ligne 1 516 ⟶ 1 459 :
 
 
{{personnage|Armand.|c}}
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/118]]==
<nowiki/>
 
{{personnage|Armand.|c}}
Tu es folle, Marguerite ; je t’aime. Cela ne veut pas dire que
tu es jolie et que tu me plairas trois ou quatre mois, tu es toute
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Ah çà ! c’est donc la nuit aux lettres !… De qui est-elle ?
 
{{personnage|Nani
==[[Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/120]]==
<nowiki/>
ne.|c}}
 
{{personnage|Nanine.|c}}
 
De {{M.|le}} comte.