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L’église a-t-elle profité de cette alliance, que certains catholiques, plus ardens qu’éclairés, rêvent de rétablir ? Elle a eu pour elle la richesse et la puissance, deux causes de corruption ; elle a soulevé contre elle toutes les consciences inquiètes, tous les esprits indépendans. On a créé une orthodoxie officielle, mais la religion est devenue une formalité vaine, une enveloppe d’où la vie s’est envolée. C’est dans les pays catholiques qu’on a eu le peuple le moins religieux ; l’athéisme a été une protestation violente contre la domination de l’église établie. Cela est visible en Italie au XVIe siècle, et surtout en France au XVIIIe. Après la révocation de l’édit de Nantes, il se fait un silence universel, il n’y a plus de discussions religieuses ; qu’est-ce que le christianisme y a gagné ? On n’a plus de protestans, mais on a des philosophes, et leur cri de guerre est celui de Voltaire : ''écrasons l’infâme'' ! c’est-à-dire débarrassons-nous de l’église et de la religion qu’elle impose. La révolution est l’œuvre d’hommes que l’église a élevés, et qui n’ont eu pour elle que de la haine et du mépris.
L’église a-t-elle profité de cette alliance, que certains catholiques, plus ardens qu’éclairés, rêvent de rétablir ? Elle a eu pour elle la richesse et la puissance, deux causes de corruption ; elle a soulevé contre elle toutes les consciences inquiètes, tous les esprits indépendans. On a créé une orthodoxie officielle, mais la religion est devenue une formalité vaine, une enveloppe d’où la vie s’est envolée. C’est dans les pays catholiques qu’on a eu le peuple le moins religieux ; l’athéisme a été une protestation violente contre la domination de l’église établie. Cela est visible en Italie au XVIe siècle, et surtout en France au XVIIIe. Après la révocation de l’édit de Nantes, il se fait un silence universel, il n’y a plus de discussions religieuses ; qu’est-ce que le christianisme y a gagné ? On n’a plus de protestans, mais on a des philosophes, et leur cri de guerre est celui de Voltaire : ''écrasons l’infâme'' ! c’est-à-dire débarrassons-nous de l’église et de la religion qu’elle impose. La révolution est l’œuvre d’hommes que l’église a élevés, et qui n’ont eu pour elle que de la haine et du mépris.