Wikisource

« Page:Revue pour les français, T1, 1906.djvu/213 » : différence entre les versions

Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédenteModification suivante →
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<section begin="s1"/>''fan-tan''. Autour d’une table recouverte d’une natte qui forme
<section begin="s1"/>''fan-tan''. Autour d’une table recouverte d’une natte qui forme
« tapis jaune », sont assis les joueurs, sur des bancs. A l’extré
« tapis jaune », sont assis les joueurs, sur des bancs. À l’extrémité
mité le croupier, un gros homme, nu jusqu’à la ceinture, a placé
le croupier, un gros homme, nu jusqu’à la ceinture, a placé
devant lui un tas énorme de sapèques . Il en prend une poignée,
devant lui un tas énorme de sapèques. Il en prend une poignée,
an hasard, la met à part, et la couvre d’une petite coupe, puis il
au hasard, la met à part, et la couvre d’une petite coupe, puis il
appelle les jeux. Chacun des assistants mise un, deux, trois ou
appelle les jeux. Chacun des assistants mise un, deux, trois ou
quatre en plein. A l’aide d’une baguette, le croupier compte alors
quatre en plein. À l’aide d’une baguette, le croupier compte alors
les sapèques, lentement, quatre par quatre. Il en reste à la un une,
les sapèques, lentement, quatre par quatre. Il en reste à la fin une,
deux, trois ou quatre et ce nombre restant désigne le gagnant.
deux, trois ou quatre et ce nombre restant désigne le gagnant.
Tout se passe calmement, de façon monotone, à la lueur d’un
Tout se passe calmement, de façon monotone, à la lueur d’un
quinquet qui fume et dont l’odeur se mêle à la puanteur du local,
quinquet qui fume et dont l’odeur se mêle à la puanteur du local,
mais les joueurs suivent l’opération du croupier avec une atten
mais les joueurs suivent l’opération du croupier avec une attention
tion que rien n’éveille, pas même notre présence. Dans l’inter
que rien n’éveille, pas même notre présence. Dans l’intervalle
valle de deux parties, chacun prend des notes, fait ses comptes sur
de deux parties, chacun prend des notes, fait ses comptes sur
un petit carnet ; quelques-uns, à bout de ressources, viennent
un petit carnet ; quelques-uns, à bout de ressources, viennent
trouver le caissier, engageant qui une bague, qui un bracelet, qui
trouver le caissier, engageant qui une bague, qui un bracelet, qui
une chaîne ... , la banque n’achète que les objets en or, au poids.
une chaîne…, la banque n’achète que les objets en or, au poids.
Et ça dure toute la nuit, pour la fortune des tenanciers de tripots
Et ça dure toute la nuit, pour la fortune des tenanciers de tripots
et de monts-de-piété, et pour la honte du gouvernement local.
et de monts-de-piété, et pour la honte du gouvernement local.
« Canton est regardée par les Chinois, écrivait autrefois La Place,
« Canton est regardée par les Chinois, écrivait autrefois La Place,
le navigateur, comme le refuge de tous les mauvais sujets des
le navigateur, comme le refuge de tous les mauvais sujets des
pays voisins, et Macao comme la sentine de Canton . » A qui la
pays voisins, et Macao comme la sentine de Canton . » À qui la
faute, Messieurs ? Allez donc après cela vanter aux indigènes les
faute, Messieurs ? Allez donc après cela vanter aux indigènes les
bienfaits de notre civilisation occidentale ! Défendez-la. Pour
bienfaits de notre civilisation occidentale ! Défendez-la. Pour
nous qui avons parcouru le monde, nous avons trop souvent cons
nous qui avons parcouru le monde, nous avons trop souvent constaté
taté ses erreurs pour nous faire son bon avocat.
ses erreurs pour nous faire son bon avocat.
<nowiki/>
<nowiki/>
{{brn|1}}
{{brn|1}}
Récupérée de « https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_pour_les_français,_T1,_1906.djvu/213 »