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{{Numérotation|ACTE IV, SCÈNE XII.||191|}}
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{{Personnage|ANTOINE}}. — Loin de moi, eunuque insolent ; tais-toi. Elle m’a trahi, il
{{sc|antoine.—}}Loin de moi, eunuque insolent ; tais-toi.
faut qu’elle meure.
Elle m’a trahi, il faut qu’elle meure.


{{Personnage|MARDIAN}}. — La mort est une dette que chacun ne peut payer qu’une fois,
{{sc|mardian.—}}La mort est une dette que chacun ne peut
et elle l’a déjà acquittée. Ce que vous vouliez faire est fait ; elle
payer qu’une fois, et elle l’a déjà acquittée. Ce que vous
a prévenu votre bras ; et le dernier mot qu’elle a prononcé, c’est :
vouliez faire est fait ; elle a prévenu votre bras ; et le dernier
mot qu’elle a prononcé, c’est : ''Antoine, généreux
_Antoine, généreux Antoine ! _ Elle a voulu encore prononcer votre nom,
''Antoine !'' Elle a voulu encore prononcer votre nom, mais
mais un dernier gémissement l’a laissé à moitié prononcé entre ses
un dernier gémissement l’a laissé à moitié prononcé
lèvres et son cœur ; elle a expiré avec votre nom enseveli dans son
entre ses lèvres et son cœur ; elle a expiré avec votre
sein.
nom enseveli dans son sein.


{{Personnage|ANTOINE}}. Elle est morte ?
{{sc|antoine.—}}Elle est morte ?


{{Personnage|MARDIAN}}. Morte.
{{sc|mardian.—}}Morte.


{{Personnage|ANTOINE}}. — Éros, ôte-moi mon armure : la tâche de la longue journée est
{{sc|antoine.—}}Éros, ôte-moi mon armure : la tâche de la
finie, et il est temps de dormir. Tiens-toi pour bien payé de ton
longue journée est finie, et il est temps de dormir. Tiens-toi
message, puisque tu sors vivant de ces lieux. Va-t’en. (_Mardian sort_.)
pour bien payé de ton message, puisque tu sors vivant
de ces lieux. Va-t’en. {{t|''(Mardian sort.)''|90}} Ôte-moi cette
Ôte-moi cette armure, le septuple bouclier d’Ajax ne peut comprimer les
armure, le septuple bouclier d’Ajax ne peut comprimer
battements de mon cœur. O mes flancs ! brisez-vous ; toi, mon cœur, sois une fois plus fort que la chair qui t’emprisonne. — Dépêche, Éros,
les battements de mon cœur. Ô mes flancs ! brisez-vous ;
dépêche. Je ne suis plus un guerrier. — Débris de mon armure, allez
toi, mon cœur, sois une fois plus fort que la chair
loin de moi, vous avez été portés avec honneur. — Laissez-moi seul
qui t’emprisonne.—Dépêche, Éros, dépêche. Je ne
un moment. — (_Éros sort_.) O Cléopâtre ! je je vais te rejoindre, et
suis plus un guerrier.—Débris de mon armure, allez
implorer ton pardon par mes larmes. Allons, il faut finir, tout délai
loin de moi, vous avez été portés avec honneur.—Laissez-moi
est un nouveau supplice. Puisque la torche est éteinte, couchons-nous et
seul un moment.—{{t|''(Éros sort.)''|90}} Ô Cléopâtre ! {{Corr|je je|je}}
n’allons pas plus loin. Maintenant toute résistance serait inutile, et
vais te rejoindre, et implorer ton pardon par mes larmes.
nuirait au lieu de servir. La force s’embarrasse de ses propres
Allons, il faut finir, tout délai est un nouveau supplice.
efforts ; apposons notre sceau, et tout est fini. — Éros ! —Je viens, ô ma
Puisque la torche est éteinte, couchons-nous et
reine ! —Éros ! —Attends-moi dans ces lieux, où les ombres reposent sur
n’allons pas plus loin. Maintenant toute résistance serait
les fleurs. Là, les mains dans les mains, nous fixerons sur nous les
inutile, et nuirait au lieu de servir. La force s’embarrasse
regards des ombres attirées par l’héroïque majesté de nos mânes.
de ses propres efforts ; apposons notre sceau, et tout est
Didon et son Énée verront leur cour déserte, et toute la foule nous
fini.—Éros ! —Je viens, ô ma reine ! —Éros ! —Attends-moi
suivra. — Éros ! Viens donc !
dans ces lieux, où les ombres reposent sur les fleurs.
Là, les mains dans les mains, nous fixerons sur nous les
regards des ombres attirées par l’héroïque majesté de
nos mânes. Didon et son Énée verront leur cour déserte,
et toute la foule nous suivra.—Éros ! Viens donc !


(Éros paraît.)
{{g|(Éros paraît.)|4|fs=90%}}


{{Personnage|ÉROS}}. Que veut mon maître ?
{{sc|éros.—}}Que veut mon maître ?


{{Personnage|ANTOINE}}. — Depuis que Cléopâtre n’est plus, j’ai vécu avec tant de
{{sc|antoine.—}}Depuis que Cléopâtre n’est plus, j’ai vécu
déshonneur que les dieux abhorr
avec tant de déshonneur que les dieux abhorrent ma