« Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/465 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
lui qu’elles tiennent leur autorité, puisque, si elles
DE L'HISTOIRE 459
défendaient de l’adorer, elles tomberaient infailliblement. Jamais il n’y eut au monde une nation d’''athées'',
de ''fatalistes'', ni d’''hommes qui rapportassent tous les événements au hasard''.


En vertu de ce droit de ''domaine éminent'' donné aux
lui qu'elles tiennent leur autorité, puisque, si elles
puissances civiles par la Providence, ''elles sont maîtresses du peuple et de tout ce qu’il possède''. Elles peuvent disposer des personnes, des biens et du travail,
défendaient de l'adorer, elles tomberaient infaillible-
elles peuvent imposer des taxes et des tributs, lorsqu’elles ont à exercer ce droit que j’appelle ''domaine du fonds public'' (''dominio de fundi''), et que les écrivains
ment. Jamais il n'y eut au monde une nation d'athées^
qui traitent du droit public appellent ''domaine éminent''.
de fatalistes, ni d'hommes qui rapportassent tous les
Mais les souverains ne peuvent l’exercer que pour
événements au hasard.
conserver l’État dans sa ''substance'', comme dit l’École,

parce qu’à sa conservation ou à sa ruine tiennent la
En vertu de ce droit de domaine éminent donné aux
ruine ou la conservation de tous les intérêts particuliers.
puissances civiles par la Providence, elles sont maî-
tresses du peuple et de tout ce quil j^ossède. Elles peu-
vent disposer des personnes, des biens et du travail,
elles peuvent imposer des taxes et des tributs, lors-
qu'elles ont à exercer ce droit que j'appelle domaine
du fonds jyublic [dominio de fundi), et que les écrivains
qui traitent du droit public appellent domaine éminent.
Mais les souverains ne peuvent l'exercer que pour
conserver l'État dans sa substance, comme dit l'École,
parce qu'à sa conservation ou à sa ruine tiennent la
ruine ou la conservation de tous les intérêts parti-
culiers.


Les Romains ont connu, au moins par une sorte
Les Romains ont connu, au moins par une sorte
d'instinct, cette formation des républiques, d'après les
d’instinct, cette formation des républiques, d’après les
principes éternels des fiefs. Nous en avons la preuve
principes éternels des fiefs. Nous en avons la preuve
dans la formule de la revendication : Aio hune fundum
dans la formule de la revendication : ''Aio hune fundum meum esse ex jure Quiritium''. Ils attachaient cette action
''civile'' au ''domaine du fonds'' qui dépend de la ''cité'' et
meumesse ex jure Quiritium. Ils attachaient cette action
dérive de la ''force'' pour ainsi dire ''centrale'' qui lui est
civile au domaine du fonds qui dépend de la cité et
propre. C’est par elle que tout citoyen romain est seigneur de sa terre par un ''domaine indivis'' (par une pure
dérive de la force pour ainsi dire centrale qui lui est
''distinction de raison'', comme dirait l’École). De là
propre. C'est par elle que tout citoyen romain est sei-
l’expression ''ex jure Quiritium ; Quirites'', ainsi qu’on l’a
gneur de sa terre par un domaine indivis (par une pure
vu, signifiait d’abord les Romains armés de lances,
distinction, de raison, comme dirait l'École). De là
l'expression ex jure Quiritium; Quirites, ainsi qu'on l'a
vu, signifiait d'abord les Romains armés de lances,
dans les réunions publiques qui constituaient la cité.
dans les réunions publiques qui constituaient la cité.
Telle est la raison, inconnue jusqu'ici, pour laquelle
Telle est la raison, inconnue jusqu’ici, pour laquelle

��