« Lettre de d’Alembert à M. J.-J. Rousseau sur l’article Genève » : différence entre les versions

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revenir sur les principes. Bien loin de craindre les
objections qu’on peut faire contre vos paradoxes,
vous prévenez ces objections en y répondant par des paradoxes
 
ces objections en y répondant par des paradoxes
nouveaux. Il me semble voir en vous (la comparaison
ne vous offensera pas sans doute) ce chef intrépide
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plus efficacement à vos compatriotes l’horreur de la
comédie, vous la représentez comme une des plus
pernicieuses inventions des hommes, et pour me
 
servir de vos propres termes, comme un divertissement
plus barbare que les combats des gladiateurs .
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dans les représentations théatrales, nous ne les
voyons que comme un jeu qui nous laisse presque
entiérement à nous. D’ailleurs le plaisir superficiel
 
et momentané qu’elles peuvent produire, est encore
affoibli par la nature de ce plaisir même, qui tout
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refroidie laissant l’imagination tranquille, ne
montre plus que la représentation au lieu de la
chose, et l’acteur au lieu du personnage. Telle est,
chose,
 
et l’acteur au lieu du personnage. Telle est,
monsieur, la triste destinée de l’homme jusque dans
les plaisirs même ; moins il peut s’en passer, moins
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fils, et de pere : mais rendez-nous donc, si vous le
pouvez, ces devoirs moins pénibles et moins tristes ;
ou souffrez qu’après les avoir remplis de notre mieux,
ou
 
souffrez qu’après les avoir remplis de notre mieux,
nous nous consolions de notre mieux aussi des
chagrins qui les accompagnent. Rendez les peuples
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l’oisiveté, l’inquiétude et l’activité dans les
desirs. Que reste-t-il à faire à la philosophie,
que de pallier à nos yeux par les distractions qu’elle nous offre,
 
à nos yeux par les distractions qu’elle nous offre,
l’agitation qui nous tourmente ou la langueur qui
nous consume ? Peu de personnes ont, comme vous,
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Je reviens aux plaisirs du théatre. Vous avez laissé
avec raison aux déclamateurs de la chaire, cet
argument si rebattu contre les spectacles, qu’ils sont contraires
argument si
 
rebattu contre les spectacles, qu’ils sont contraires
à l’esprit du christianisme, qui nous oblige de nous
mortifier sans cesse. On s’interdiroit sur ce
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ou pour pleurer, devînt pour eux, presque sans qu’ils
s’en apperçussent, une école de moeurs et de vertu.
Voilà, monsieur, de quoi vous croyez le théatre incapable ;
Voilà,
 
monsieur, de quoi vous croyez le théatre incapable ;
vous lui attribuez même un effet absolument contraire,
et vous prétendez le prouver.
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à son souvenir. Et le fameux cynique de la grece eût
bientôt quitté ce tonneau d’où il bravoit les
préjugés et les rois, si les athéniens eussent
 
passé leur chemin sans le regarder et sans l’entendre.
La vraie philosophie ne consiste point à fouler aux
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d’avance, ou un amour propre mécontent qui se console
après coup. Mais quel que soit le but d’un écrivain,
soit d’être loué, soit d’être utile, ce but
 
n’importe guere au public ; ce n’est point là ce qui
regle son jugement, c’est uniquement le degré de
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plaisirs qui nous rappelle le plus aux autres hommes,
par l’image qu’il nous présente de la vie humaine,
et par les impressions qu’il nous donne et qu’il nous
 
laisse. Un poëte dans son enthousiasme, un géometre
dans ses méditations profondes, sont bien plus isolés
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garantit en excitant en nous les passions contraires ;
j’entends ici par passion , avec la plupart des
écrivains de morale, toute affection vive et profonde, qui
écrivains
 
de morale, toute affection vive et profonde, qui
nous attache fortement à son objet. En ce sens, la
tragédie se sert des passions utiles et louables,
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naturelles ou vertueuses, que le créateur nous a
données pour combattre ces mêmes passions.
" voilàVoilà, objectez-vous, un remede bien foible et
cherché bien loin... etc. "
 
l’hommeL’homme est naturellement bon, je le veux ; cette
question demanderoit un trop long examen ; mais
vous conviendrez du moins que la société, l’intérêt,
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des autres une entrée plus facile ; elles s’y
fortifient quand elles y étoient déjà gravées ;
incapables peut-être de ramener les hommes
 
perdus, elles sont au moins propres à empêcher les
autres de se perdre. Car la morale est comme la
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mise en action sur le théatre ; voilà les seuls
qu’on en puisse attendre. Si elle n’en a pas de plus
marqués, croyez-vous que la morale réduite aux préceptes
marqués,
 
croyez-vous que la morale réduite aux préceptes
en produise beaucoup davantage ? Il est bien rare
que les meilleurs livres de morale rendent vertueux
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siecle soit bon ; sur cette réponse leur défendrez-vous
de prêcher, et à nous de les entendre ?
" belle comparaison ! Direz-vous... etc. "
 
" Belle comparaison ! Direz-vous... etc. "
pourquoi non, monsieur, si on leur rend ces scélérats
Pourquoi non, monsieur, si on leur rend ces scélérats
odieux dans leur triomphe même ? Peut-on mieux nous
instruire à la vertu, qu’en nous montrant d’un
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hésiteroient-ils ? Pour nous borner à un seul
exemple, quelle leçon plus propre à rendre le
fanatisme exécrable, et à faire regarder comme des monstres ceux qui
 
et à faire regarder comme des monstres ceux qui
l’inspirent, que cet horrible tableau du quatrieme
acte de Mahomet, où l’on voit Seïde, égaré par un
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quel seroit en cela notre crime et le leur ?
Elles seroient pour les honnêtes gens, s’il est
permis d’employer
 
cette comparaison, ce que les supplices sont pour
le peuple, un spectacle où ils assisteroient par le
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poëte, toujours obligé de se conformer à l’histoire,
c’est alors, si je puis parler ainsi, l’histoire elle
même qu’il accuse ; et il se dit en sortant :
 
accuse ; et il se dit en sortant :
faisons notre devoir, et laissons faire aux dieux.
Aussi dans un spectacle qui laisseroit plus de
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vous trouverez des historiens même qui ne sont pas
exempts de ce reproche ; en accuserez-vous l’histoire ?
Rappellez-vous, monsieur, un de nos chefs-d’oeuvre en ce genre, la
 
monsieur, un de nos chefs-d’oeuvre en ce genre, la
conjuration de Venise de l’abbé de st Real, et
l’espece d’intérêt qu’il nous inspire (sans l’avoir
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jouer à l’amour. Cette passion, le grand mobile des
actions des hommes, est en effet le ressort presque
unique du théatre françois ; et rien ne vous paroît plus contraire à la saine
 
et rien ne vous paroît plus contraire à la saine
morale que de réveiller par des peintures et des
situations séduisantes un sentiment si dangereux.
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même que l’on fait pour le remplir, que l’impression
du sentiment reste, et que la morale est bientôt
oubliée. Je prendrai, monsieur,
 
pour vous répondre, l’exemple même que vous apportez
de la tragédie de Bérénice, où Racine a trouvé
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quels efforts la vertu nous rend capables. Elle ne
réveille en nous la plus puissante et la plus douce
de toutes les passions, que pour nous apprendre à la vaincre,
de toutes
 
les passions, que pour nous apprendre à la vaincre,
en la faisant céder, quand le devoir l’exige, à des
intérêts plus pressants et plus chers. Ainsi elle
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bien propres à nous rassurer à cet égard. Ce qui
devroit, ce me semble, vous déplaire le plus dans
l’amour que nous mettons si
 
fréquemment sur nos théatres, ce n’est pas la
vivacité avec laquelle il est peint, c’est le rôle
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qu’auroient dit les petits maîtres ? ainsi c’est
à la frivolité de la nation que Racine a sacrifié
la perfection de sa piece. L’amour dans
 
Corneille, est encore plus languissant et plus
déplacé : son génie semble s’être épuisé dans le
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intéresser sans amour ? Sommes-nous plus difficiles
ou plus insensibles que les athéniens ? Et ne
pouvons-nous pas trouver à leur
 
exemple une infinité d’autres sujets capables de
remplir dignement le théatre, les malheurs de
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source de ces vices ; pour nous faire voir dans nos
propres défauts (dans des défauts qui en eux-mêmes
ne blessent point
 
l’honnêteté) une des causes les plus communes des
actions criminelles que nous reprochons aux autres.
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nos défauts par le ridicule, leur antidote le plus
puissant, et non la correction de nos vices qui
demande des remedes d’un autre genre. Mais son effet n’est
demande
 
des remedes d’un autre genre. Mais son effet n’est
pas pour cela de nous faire préférer le vice au
ridicule ; elle nous suppose pour le vice cette
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ne lui est pas encore supérieur, soit par la
vivacité de l’action, soit par les situations
théatrales, soit enfin par la variété et la vérité des caracteres.
théatrales,
 
soit enfin par la variété et la vérité des caracteres.
Je ne sai, monsieur, ce que vous pensez de cette
derniere piece, elle étoit bien faite pour trouver
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de sa mauvaise humeur, comme de celle d’un enfant
bien né et de beaucoup d’esprit. La seule chose que
j’oserois blâmer dans le rôle du misantrope, c’est qu’Alceste
j’oserois
 
blâmer dans le rôle du misantrope, c’est qu’Alceste
n’a pas toujours tort d’être en colere contre l’ami
raisonnable et philosophe, que Moliere a voulu lui
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hommes sont convenus de se payer réciproquement
lorsqu’ils n’ont rien à se dire. Le misantrope a
encore plus beau jeu dans la scene du sonnet. Ce n’est
encore
 
plus beau jeu dans la scene du sonnet. Ce n’est
point Philinte qu’Oronte vient consulter, c’est
Alceste ; et rien n’oblige Philinte de louer
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fin et plus éclairé qu’il ne l’étoit il y a soixante
ans, n’auroit plus besoin du médecin malgré lui pour
aller au misantrope. Mais je crois en même tems
 
avec vous, que d’autres chefs-d’oeuvre du même
poëte et de quelques autres, autrefois justement
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votre bouche. Vous prétendiez un moment auparavant,
que les leçons de la tragédie nous sont tiles,
parce qu’on n’y met sur le théatre que des
 
héros, auxquels nous ne pouvons nous flatter de
ressembler ; et vous blâmez à-présent les pieces où
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ces infortunes sont le prix de la grandeur suprême,
et comme les degrés par lesquels la nature rapproche
les princes des autres
 
hommes. Mais les malheurs de la vie privée n’ont
point cette ressource à nous offrir ; ils sont
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odieuse de l’ingratitude et de la dureté de ses
anciens amis ; et les femmes ? lui répond le
valet, qui ne veut que faire rire le parterre ;
 
j’ose inviter l’illustre auteur de cette piece à
retrancher ces trois mots, qui ne sont là que pour
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ceux qui les composent mériteroient aussi de
l’être ; et qu’ainsi en élevant les uns et en
avilissant les autres, nous avons été
 
tout à la fois bien inconséquens et bien barbares ?
Les grecs l’ont été moins que nous, et il ne faut
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distinctions aux comédiennes sages, et ce sera,
j’ose le prédire, l’ordre de l’état le plus sévere
dans ses moeurs. Mais
 
quand elles voient que d’un côté, on ne leur fait
aucun gré de se priver d’amans, et que de l’autre
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elles sentiront du moins, et elles vous en sauront
gré, qu’il vous en a moins coûté pour déclamer contre
elles avec chaleur,
 
que pour les voir et les juger avec une indifférence
philosophique. Mais comment allier cette indifférence
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leur ame ; le jargon futile, et humiliant pour elles
et pour nous, auquel nous avons réduit notre
commerce avec elles,
 
comme si elles n’avoient pas une raison à cultiver,
ou n’en étoient pas dignes ; enfin l’éducation
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d’en profiter. Nous ne pouvons nous dissimuler que
dans les ouvrages de goût et d’agrément, elles
réussiroient mieux que nous,
 
surtout dans ceux dont le sentiment et la tendresse
doivent être l’ame ; car quand vous dites qu’ elles
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inexorable pour elles, vous les traiterez, monsieur,
comme ces peuples vaincus, mais redoutables, que
leurs conquérans
 
désarment ; et après avoir soutenu que la culture
de l’esprit est pernicieuse à la vertu des hommes,
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l’ignorance, et elles de séduire, de tromper et de
gouverner leurs maîtres. L’amour sera pour lors entre
les deux sexes ce que l’amitié la plus douce et la plus vraie
les deux
 
sexes ce que l’amitié la plus douce et la plus vraie
est entre les hommes vertueux ; ou plutôt ce sera un
sentiment plus délicieux encore, le complément et la
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c’est à ceux d’entre vous qui éprouvent la douceur
ou le chagrin d’être peres, d’oser les premiers
secouer le joug d’un
 
barbare usage, en donnant à leurs filles la même
éducation qu’à leurs autres enfans. Qu’elles
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communément, monsieur, les femmes comme
très-sensibles et très-foibles ; je les crois au
contraire ou moins sensibles ou moins foibles que nous. Sans
contraire
 
ou moins sensibles ou moins foibles que nous. Sans
force de corps, sans talens, sans étude qui puisse
les arracher à leurs peines, et les leur faire
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périr de ministres déplacés que d’amans malheureux.
Voilà, monsieur, si j’avois à plaider la cause des
femmes, ce que j’oserois
 
dire en leur faveur ; je les défendrois moins sur
ce qu’elles sont que sur ce qu’elles pourroient
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de m’en appercevoir trop tard, que le plaisir de
m’entretenir avec vous, l’apologie des femmes, et
peut-être cet intérêt secret qui nous séduit toujours pour
peut-être
 
cet intérêt secret qui nous séduit toujours pour
elles, m’ont entraîné trop loin et trop long-tems
hors de mon sujet. En voilà donc assez, et peut-être
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Néanmoins cet avantage même forme contre vous une
objection incommode que vous paroissez avoir sentie
en n’osant vous la faire, et à laquelle vous avez indirectement
en n’osant
 
vous la faire, et à laquelle vous avez indirectement
tâché de répondre. Les spectacles, selon vous, sont
nécessaires dans une ville aussi corrompue que celle
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m’a paru presque général dans vos concitoyens, que
j’ai proposé l’établissement d’un théatre dans leur
ville, et j’ai peine à croire qu’ils se livrent avec
 
autant de plaisir aux amusemens que vous y substituez.
On m’assure même que plusieurs de ces amusemens, quoi
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Valais, au centre d’un petit pays dont vous faites
une description charmante ; vous nous montrez ce qui
ne se trouve peut-être que dans
 
ce seul coin de l’univers, des peuples tranquilles
et satisfaits au sein de leur famille et de leur
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passé parmi eux, ils m’ont paru assez avancés, ou si
vous voulez assez pervertis, pour pouvoir entendre
Brutus et Rome sauvée
 
sans avoir à craindre d’en devenir pires.
La plus forte de toutes vos objections contre
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conséquence que j’ai hazardé la proposition qui vous
allarme. Cela supposé, il seroit aisé de répondre en
deux mots à vos autres objections. Je n’ai point prétendu qu’il y
 
autres objections. Je n’ai point prétendu qu’il y
eût à Geneve un spectacle tous les jours ; un ou
deux jours de la semaine suffiroient à cet amusement,
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facile de maintenir l’exécution dans un petit état :
d’ailleurs la vanité même ne sera guere intéressée
à les violer, parce qu’elles obligent également tous les citoyens, et
 
qu’elles obligent également tous les citoyens, et
qu’à Geneve les hommes ne sont jugés ni par les
richesses, ni par les habits. Enfin rien, ce me
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les connoître, ni d’en fréquenter assez les différens
états ; et vous avez représenté comme l’esprit
général de cette sage république, ce qui n’est
 
tout au plus que le vice obscur et méprisé de
quelques sociétés particulieres.
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et circonspect dans ma justification. Je serois
très-affligé du soupçon d’avoir violé leur
secret ; surtout si ce
 
soupçon venoit de votre part ; permettez-moi de vous
faire remarquer que l’énumération des moyens par
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de leur religion, mais pour celui de leur philosophie.
Ce mot de sociniens ne doit pas vous effrayer :
mon dessein n’a point été de
 
donner un nom de parti à des hommes dont j’ai
d’ailleurs fait un juste éloge ; mais d’exposer par
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diront qu’ils ne reconnoissent pas l’église romaine
pour leur juge ; mais ils souffriront apparemment que
je la regarde comme le mien. Par cet accommodement nous serons
 
comme le mien. Par cet accommodement nous serons
réconciliés les uns avec les autres, et j’aurai dit
vrai sans les offenser. Ce qui m’étonne, monsieur,
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défendre leur plaira plus que ma franchise. Vous
semblez m’accuser presque uniquement d’ imprudence
à leur égard ; vous me reprochez de ne les avoir point loués à leur
 
vous me reprochez de ne les avoir point loués à leur
maniere, mais à la mienne, et vous marquez d’ailleurs
assez d’indifférence sur ce socinianisme dont ils
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Je suis, avec tout le respect que méritent votre
vertu et vos talens, et avec plus de vérité que le
Philinte de Moliere, Monsieur,
 
Monsieur,
 
votre très-humble et très-obéissant serviteur,