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orthodoxe vis-à-vis des Écritures est à peu près la même
96 LA RUSSIE ET LES RUSSES.
que celle de l’Église latine. Pour toutes deux, l’autorité de

la tradition égale l’autorité des livres saints ; l’Écriture ne
orthodoxe vis-à-vis des Écritufes est à peu près la même
peut être interprétée que conformément à l’enseignement
que celle de l'Église latioe. Pour toutes deux, Tautorité de
de l’Église, aux Conciles et aux Pères<ref>Un point à remarquer, c’est que chez les Orientaux, chez les Grecs notamment, le nombre des livres canoniques n’a pas été aussi nettement fixé que chez les catholiques ou chez les protestants. L’Église russe est, aujourd’hui du moins, d’accord avec les réformés pour rejeter comme apocryphes les livres de l’Ancien Testament considérés comme tels par les Juifs.</ref>. Dans la pratique, le
la tradition égale Tautorité des livres saints; l’Écriture ne
dogme étant moins défini, la tradition n’ayant pas pour la
peut être interprétée que conformément à renseignement
confirmer de souverain pontife, l’interprétation reste plus
de l'Église, aux Conciles et aux Pères*. Dans la pratique, le
dogme étant moins défini, la tradition n'ayant pas pour la
confirmer de souverain pontife, l'interprétation reste plus
libre pour les orthodoxes. Le slavon ecclésiastique étant
libre pour les orthodoxes. Le slavon ecclésiastique étant
beaucoup moins éloigné de l'idiome populaire que ne Test
beaucoup moins éloigné de l’idiome populaire que ne l’est
le latin de nos langues néo-latines, la question de la tra-'
le latin de nos langues néo-latines, la question de la traduction des Écritures en langue vulgaire ne pouvait, en
Russie, avoir la même importance qu’en Occident. Longtemps le peuple même préféra lire l’Évangile dans la
duction des Écritures en langue vulgaire ne pouvait, ^n
langue hiératique. Bien qu’il n’eût pas pour cela les
Russie, avoir la même importance qu'en Occident. Long-
mêmes raisons que les Grecs, la version en dialecte populaire lui semblait dégrader et comme profaner le texte
temps le peuple même préféra lire l'Évangile dans la
langue hiératique. Bien qu'il n'eût pas pour cela les
mêmes raisons que les Grecs, la version en dialecte popu-
laire lui semblait dégrader et comme profaner le texte
sacré.
sacré.


Chez les Russes, de même que chez les Grecs, la pra-
Chez les Russes, de même que chez les Grecs, la pratique, à cet égard, a plus d’une fois varié. D’un côté, le
désir de se distinguer des Latins s’est joint aux influences
tique, à cet égard, a plus d'une fois varié. D'un côté, le
désir de se distinguer des Latins s'est joint aux influences
protestantes pour encourager les traductions en langue
protestantes pour encourager les traductions en langue
vulgaire; d'un autre côté, la hiérarchie était retenue par
vulgaire ; d’un autre côté, la hiérarchie était retenue par
la crainte de prêter aux nouveautés et de fournir un ali-
la crainte de prêter aux nouveautés et de fournir un aliment aux ignorantes sectes de la Grande-Russie. C’est sous
Alexandre I{{er}}, le mystique ami de Mme de Krüdener, que le
ment aux ignorantes sectes de la Grande-Russie. C'est sous
Alexandre F', le mystique ami de Mme de Krûdener, que le
peuple fut invité à recevoir la Bible dans sa langue. Il est
peuple fut invité à recevoir la Bible dans sa langue. Il est
vrai que, dans cette nation de serfs, bien peu encore savaient
vrai que, dans cette nation de serfs, bien peu encore savaient
lire. Chez les rares moujiks ou les petits marchands un
lire. Chez les rares moujiks ou les petits marchands un
peu lettrés, les Vies des saints, les livres d'heures et
peu lettrés, les Vies des saints, les livres d’heures et
quelques traités des Pères, joints à des apocryphes de toute
quelques traités des Pères, joints à des apocryphes de toute
sorte, étaient alors plus répandus que les deux Testaments,
sorte, étaient alors plus répandus que les deux Testaments,

1. Un point à remarquer, c'est que chez les Orientaux, chez les Grecs
notamment, le nombre des livres canoniques n'a pas été aussi nellcment lixé
que chez les catholiques ou chez les protestants. L'Kglise russe est, aujour-
d'hui du moins, d'accord avec les réformés pour rejeter comme apocr)phes
les livres de TAncien Testament considérés comme tels par les Juir$.