« Voyage dans la Tartarie, l’Afghanistan et l’Inde, au IVe siècle par plusieurs Samanéens de la Chine » : différence entre les versions

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[[Revue des Deux Mondes]], 1831-1832 – Tome 5
{{titre|Voyage dans la Tartarie, dans l’Afghanistan et dans l’Inde|[[[Abel Rémusat]]|[[Revue des Deux Mondes]], 1831-1832 – Tome 5}}
 
 
Voyage dans la Tartarie, dans l’Afghanistan et dans l’Inde
 
Exécuté à la fin du Ive siècle de notre ère, par plusieurs Samanéens de la Chine (1)
 
 
[[Abel Rémusat]]
 
 
Si l’on s’en rapporte aux traditions des Chinois, ces peuples ont autrefois visité l’Asie presque entière. Leurs voyageurs exploraient le Tibet, le Turkestan, la grande et la petite Boukharie. Leurs marchands portaient des étoffes de soie en Perse, et allaient acheter des chevaux dans le fond de la Tartarie. De puissantes armées, toujours victorieuses, au témoignage des chroniqueurs officiels, marchaient sur les pas des commerçans, pour soutenir leurs efforts, ou venger les injures qu’ils recevaient quelquefois en des contrées sauvages. D'habiles diplomates étaient envoys pour préparer ou pour seconder les effets des opérations militaires, et réunissaient souvent à brouiller les intérêts des diverses peuplades, et à mettre en feu les cantons où ils venaient exercer leurs talens. Tout cela n'a rien d'extraordinaire. On s'en étonne pourtant, parce qu'on peut difficilement s'accoutumer à voir des peuples barbares suivre, dans leur conduite, une marche exactement semblable à celle des nations civilisées. Les savans profitent de tous ces évènemens pour acquérir une connaissance exacte des régions qui en ont été le théâtre, et se faire une idée des révolutions qui ont bouleversé les empires, déplacé les populations, et mélangé les races d'hommes entre la mer Caspienne et l'Océan oriental. On étudie avec fruit, pour différentes branches des sciences historiques, les souvenirs qui se rattachent aux expéditions d'Alexandre, aux invasions romaines, aux dévastations des Mongols. Les calamités qui ont affligé notre espèce ont un intérêt d'un genre tout particulier aux yeux du critique, du chronologiste et du géographe.