« L’Amour des poètes » : différence entre les versions

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{{Chroniques de Maupassant|journal=Gil Blas|date=22 mai 1883}}
 
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|'''Les Chroniques de'''
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|'''L’amour des poètes'''</br>''Gil Blas'', 22 mai 1883
|[[Sèvres]]
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|[[Les masques]]
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Comme beaucoup de poètes, Louis Bouilhet fut malheureux. Sa vie ne fut guère qu’une suite d’espoirs irréalisés.
 
Il demeura pauvre, comme l’étaient presque tous les hommes de lettres de sa génération. Il souffrit de la misère, il souffrit de l’indifférence du public pour ses œuvres qu’il sentait supérieures ; et il mourut brusquement alors qu’il semblait plein de force et de vie, miné par les attentes sans fin, les chagrins secrets et le manque d’argent. Car il faut de l’argent à un artiste comme il faut de la liberté à l’oiseau. On ne connut pourtant jamais les tortures de son âme, car il était de cette race forte de souriants chez qui tout semble gai, même la douleur. Son esprit mordant savait rire de tout, de ses misères aussi. Il en riait amèrement, douloureusement, mais il en riait. Les larmoyants l’irritaient, l’exaspéraient. Il avait, au fond de l’esprit, une philosophie paisible, découragée, ironique et plaisante qui s’accommodait de tout, résignée d’avance à tout, et se vengeait des événements par un mépris railleur. Son âme avait deux faces, ou, peut-être, portait deux masques. Et tous deux, parfois, se montra ient en même temps, l’un était jovial, l’autre majestueux. Son talent fut familier, gai, héroïque et pompeux.
ient en même temps, l’un était jovial, l’autre majestueux. Son talent fut familier, gai, héroïque et pompeux.
 
Il adorait les farces, les bonnes farces gauloises. Un jour, dans une diligence pleine de bourgeois du pays, il dit gravement à un de ses amis fort connu, décore’, homme politique influent, après une causerie grave d’une heure que tout le monde écoutait : « C’était à l’époque de ta sortie de la maison centrale de Poissy, après ton affaire de Bruxelles ». Dans ses œuvres, le fond désespéré de sa nature se montre quelquefois. Il jette tout à coup un cri de désespoir affreux qu’on sent venu des entrailles. Il lève la robe dont il se pare et montre la plaie saignante.
 
 
::''Toute ma lampe a brûlé goutte à goutte, '' ::''Mon feu s’éteint avec un dernier bruit, '' ::''Sans un ami, sans un chien qui m’écoute, '' ::''Je pleure seul dans la profonde nuit.'' ::''…………………'' ::''Oh ! la nuit froide ! Oh ! la nuit douloureuse, '' ::''Ma main bondit sur mon sein palpitant.'' ::''Qui frappe ainsi dans ma poitrine creuse, '' ::''Quels sont ces coups sinistres qu’on entend ?''
::''Toute ma lampe a brûlé goutte à goutte,''
::''Mon feu s’éteint avec un dernier bruit,''
::''Sans un ami, sans un chien qui m’écoute,''
::''Je pleure seul dans la profonde nuit.''
::''. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .''
::''Oh ! la nuit froide ! Oh ! la nuit douloureuse,''
::''Ma main bondit sur mon sein palpitant.''
::''Qui frappe ainsi dans ma poitrine creuse,''
::''Quels sont ces coups sinistres qu’on entend ?''
 
 
::''Qu’es-tu ? Qu’es-tu ? parle, ô monstre indomptable'' ::''Qui te débats en mes flancs enfermé.'' ::''Une voix dit, une voix lamentable :'' ::'' « Je suis ton cœur et je n’ai pas aimé ! »''
::''Qui te débats en mes flancs enfermé.''
::''Une voix dit, une voix lamentable :''
::''« Je suis ton cœur et je n’ai pas aimé ! »''
 
 
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::''Les caresses ne sont que d’inquiets transports, '' ::''Infructueux essai du pauvre amour qui tente'' ::''L’impossible union des âmes par les corps.''
::''Infructueux essai du pauvre amour qui tente''
::''L’impossible union des âmes par les corps.''
 
 
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::''Qu’es-tu ? qu’es-tu ? Parle, ô monstre indomptable'' ::''Qui te débats, en mes flancs enfermé !'' ::''Une voix dit, une voix lamentable :'' ::'' « Je suis ton cœur, et je n’ai pas aimé ! »''
::''Qui te débats, en mes flancs enfermé !''
::''Une voix dit, une voix lamentable :''
::''« Je suis ton cœur, et je n’ai pas aimé ! »''
 
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