« Le Fantastique » : différence entre les versions
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Notre pauvre esprit inquiet, impuissant, borné, effaré par tout effet dont il ne saisissait pas la cause, épouvanté par le spectacle incessant et incompréhensible du monde a tremblé pendant des siècles sous des croyances étranges et enfantines qui lui servaient à expliquer l’inconnu. Aujourd’hui, il devine qu’il s’est trompé, et il cherche à comprendre, sans savoir encore. Le premier pas, le grand pas est fait. Nous avons rejeté le mystérieux qui n’est plus pour nous que l’inexploré.
Dans vingt ans, la peur de l’irréel n’existera plus même dans le peuple des champs. Il semble que la Création ait pris un autre aspect, une autre figure, une autre signification qu’autrefois. De là va certainement résulter la fin de la littérature fantastique.
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Quand l’homme croyait sans hésitation, les écrivains fantastiques ne prenaient point de précautions pour dérouler leurs surprenantes histoires. Ils entraient, du premier coup, dans l’impossible et y demeuraient, variant à l’infini les combinaisons invraisemblables, les apparitions, toutes les ruses effrayantes pour enfanter l’épouvante.
Mais, quand le doute eut pénétré enfin dans les esprits, l’art est devenu plus subtil. L’écrivain a cherché les nuances, a rôdé autour du surnaturel plutôt que d’y pénétrer. Il a trouvé des effets terribles en demeurant sur la limite du possible, en jetant les âmes dans l’hésitation, dans l’effarement. Le lecteur indécis ne savait plus, perdait pied comme en une eau dont le fond manque à tout instant, se raccrochait brusquement au réel pour s’enfoncer encore tout aussitôt, et se débattre de nouveau dans une confusion pénible et enfiévrante comme un cauchemar.
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Le grand écrivain russe, qui vient de mourir, Ivan Tourgueneff, était à ses heures, un conteur fantastique de premier ordre.
On trouve, de place en place, en ses livres, quelques-uns de ces récits mystérieux et saisissants qui font passer des frissons dans les veines. Dans son œuvre pourtant, le surnaturel demeure toujours si vague, si enveloppé
Dans son livre : Étranges Histoires, il décrit
Il raconte dans la nouvelle intitulée Toc Toc Toc, la mort
Dans un de ses chefs-
Quel que fût cependant son pouvoir
Il était assis, enfoncé dans un fauteuil, la tête pesant sur les épaules, les mains mortes sur les bras du siège, et les genoux pliés à angle droit. Ses cheveux,
Un jour, chez Gustave Flaubert, à la nuit tombante, il nous raconta ainsi
Des faits très simples prenaient parfois, en son esprit et en passant par ses lèvres, un caractère mystérieux. Il nous dit, un soir, après dîner, sa rencontre avec une jeune fille, dans un hôtel, et
Le charme exquis de sa parole devenait étrangement pénétrant dans les histoires
Il chassait, en Russie, et il reçut
Il nous conta leurs rendez-vous dans le grenier à paille, que secouait
Mais il dut aller passer une semaine à Moscou, et il demanda à son amie ce
Elle refusa.
Il se désolait, ne sachant quoi lui proposer. Il lui fit enfin comprendre
Il était fort surpris, ne comprenant guère la raison de ce goût étrange. Il demanda
Il disait cela
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