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il faut que la même grâce qui peut seule en donner la première inte
il faut que la même gràce qui peut seule en donner la première intelligence.
gence. lacontinue etla rende toujours présente en la retraçant sans ce
la continue et la rende toujours présente en la retraçant sans cesse
dans le cœur des fidèles pour la faire toujours vivre ; comme dans
dans le cœur des fidèles pour la faire toujours vivre ; comme dans les
bienheureux Dieu renouvelle continuellement leur béatitude, qui est
bienheureux Dieu renouvelle continuellement leur béatitude, qui est un
effet et une suitedesa grâce, commeaussi l’£glise tientquele Père prod
effet et une suite de sa grâce, comme aussi l’Eglise tient que le Père produit
COlitinuellerneBtle Fils et maintient l’éternité de son essence pour une et
continuellement le fils et maintient l’éternité de son essence pour une effusion de sa substance qui est sans interruption aussi bien que sa fin.
sion de sa substance qui est sans interruption aussi bien que sa fin.


Ainsi la continuation de la justice des fidèles n’est autre chose que
Ainsi la continuation de la justice des fidèles n’est autre chose que la
continuation de l’infusion de la grâce, et non pas une seule grâce (
continuation de l’infusion de la gràce, et non pas une seule grâce qui
subsiste toujours ; et c’est ce qui nous apprend parfaitement la (
subsiste toujours ; et c’est ce qui nous apprend parfaitement la dépendance
pendance perpétuelle où nous sommes de la miséricorde de Dieu, pu
perpétuelle où nous sommes de la miséricorde de Dieu, puisque,
que, s’il en interrompt tant soit peu le cours, la sécheresse survi<
s’il en interrompt tant soit peu le cours, la sécheresse survient
nécessairement. Dans cette nécessité, il est aisé de voir qu’il faut con
nécessairement. Dans cette nécessité, il est aisé de voir qu’il faut continuellement
nuellement faire de nouveaux efforts pour acquérir cette nouveau
faire de nouveaux efforts pour acquérir cette nouveauté
continuelle d’esprit, puisqu’on ne peut conserver la grâce ancienne q
continuelle d’esprit, puisqu’on ne peut conserver la grâce ancienne que
par l’acquisition d’une nouvelle grâce, et qu’autrement on perdra ce
par l’acquisition d’une nouvelle grâce, et qu’autrement on perdra celle
qu’on pensera retenir, comme ceux qui, voulant renfermer la lumièi
qu’on pensera retenir, comme ceux qui, voulant renfermer la lumière,
n’enferment que des ténèbres. Ainsi, nous devons veiller à purifier sa
n’enferment que des ténèbres. Ainsi, nous devons veiller à purifier sans
cesse l’intérieur, qui se salit toujours de nouvelles taches en retena
cesse l’intérieur, qui se salit toujours de nouvelles taches en retenant
aussi les anciennes. puisque sans le renouvellement assidu on n’est pas
aussi les anciennes, puisque sans le renouvellement assidu on n’est pas capable
capable de recevoir ce vin nouveau qui ne sera point mis en vieux vaisseau.
de recevoir ce vin nouveau qui ne sera point mis en vieux vaisseaux.


C’est pourquoi tu ne dois pas craindre de nous remettre devant
C’est pourquoi tu ne dois pas craindre de nous remettre devant les
yeux les choses que nous avons dans la mémoire, et qu’il faut fai
yeux les choses que nous avons dans la mémoire, et qu’il faut faire
rentrer dais le cœur, puisqu’il est sans doute que ton discours en pe
rentrer dans le cœur, puisqu’il est sans doute que ton discours en peut
mieux servir d’instrument à la grâce que non pas l’idée qui nous
mieux servir d’instrument à la grâce que non pas l’idée qui nous en
reste en la mémoire, puisque la grâce est particulièrement accordée
reste en la mémoire, puisque la gràce est particulièrement accordée à
la prière, et que cette charité que tu as eue pour nous est une priè
la prière, et que cette charité que tu as eue pour nous est une prière
du nombre de celles qu’on ne doit jamais interrompre. C’est ainsi qu’on
du nombre de celles qu’on ne doit jamais interrompre. C’est ainsi qu’on
ne doit jamais refuser de lire ni d’ouïr les choses saintes, si communes
ne doit jamais refuser de lire ni d’ouïr les choses saintes, si communes
et si connues qu’elles soient ; car notre mémoire, aussi bien que les instructions qu’elle retient, n’est qu’un corps inanimé et judaïque sans l’esprit qui doit les vivifier. Et il arrive très-souvent que Dieu se sert de
et si connues qu’elles soient ; car notre mémoire, aussi bien que les instructions
qu’elle retient, n’est qu’un corps inanimé et judaîque sans l’esprit
qui doit les vivifier. Et il arrive très-souvent que Dieu se sert de
ces moyens extérieurs pour les faire comprendre et pour laisser d’antant
ces moyens extérieurs pour les faire comprendre et pour laisser d’autant
moins de matière à la vanité des hommes lorsqu’ils reçoivent ainsi
moins de matière à la vanité des hommes lorsqu’ils reçoivent ainsi la
grâce en eux-mêmes. C’est ainsi qu’un livre et un sermon, si communs
gràce en eux-mêmes. C’est ainsi qu’un livre et un sermon, si communs
qu’ils soient, apportent bien plus de fruit à celui qui s’y applique avec
qu’ils soient, apportent bien plus de fruit à celui qui s’y applique avec
plus de disposition, que non pas l’excellence des discours plus relevés
plus de disposition, que non pas l’excellence des discours plus relevés
qui apportent d’ordinaire plus de plaisir que d’instruction ; et l’on va
qui apportent d’ordinaire plus de plaisir que d’instruction ; et l’on voit
quelquefois que ceux qui les écoutent comme il faut, quoique ignorants
quelquefois que ceux qui les écoutent comme il faut, quoique ignorans
et presque stupides, sent touchés au seul nom de Dieu et par les seules
et presque stupides, sont touchés au seul nom de Dieu et par les seules
paroles qui les menacent de l’enfer, quoique ce soit tout ce qu’ils
paroles qui les menacent de l’enfer, quoique ce soit tout ce qu’ils y
comprennent et qu’ils le sussent aussi bien auparavant.
comprennent et qu’ils le sussent aussi bien auparavant.


Le troisième est sur ce que tu dis que tu n’écris ces choses que pour
Le troisième est sur ce que tu dis que tu n’écris ces choses que pour
nous faire entendre que tu es dans ce sentiment. Nous avons à te louer
nous faire entendre que tu es dans ce sentiment. Nous avons à te louer
et à te remercier également sur ce sujet ; nous te louons de ta persévérance
et à te remercier également sur ce sujet : nous te louons de ta persévérance
et te remercions du témoignage que tu nous en donnes. Nous
et te remercions du témoignage que tu nous en donnes. Nous
avions déjà tiré cet aveu de M. Périer, et les choses que nous lui en
avions déjà tiré cet aveu de M. Périer, et les choses que nous lui en
avions fait dire nous en avoient assurés : nous ne pouvons te dire com-
avions fait dire nous en avoient assurés : nous ne pouvons te dire {{tiret|com|bien}}