« Tableau de Paris à cinq heures du matin » : différence entre les versions

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[[Catégorie:Chansons]][[Catégorie:Goguette|Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine]]<div class="text">
{{TitrePoeme|Extrait<pages d'un almanach illustré de la vieilleindex="Désaugiers chanson|Marc-Antoine Madeleine Désaugiers|Tableau de Paris à cinq heures du matin (arr Colet).}}pdf" from=2 to=3 />
 
[[Catégorie:Chansons]]
<center>1802</center>
[[Catégorie:Goguette|Désaugiers, Marc-Antoine-Madeleine]]
 
[[Catégorie:Partitions]]
 
<center>Air : de la contredanse du ''Ballet de la rosière'' de Gardel aîné.</center>
 
 
<poem>L'ombre s'évapore
Et déjà l'aurore
De ses rayons dore,
Les toits d'alentour,
Les lampes pâlissent
Les maisons blanchissent,
Les marchés s'emplissent,
Ou a vu le jour.
 
De La Villette,
Dans sa charrette,
Suzon brouette
Ses fleurs sur le quai :
Et de Vincennes
Gros-Pierre amène
Ses fruits que traîne
Un âne efflanqué.
 
Déjà l'épicière,
Déjà la fruitière,
Déjà l'écaillère
Saute à bas du lit,
L'ouvrier travaille,
L'écrivain rimaille,
Le fainéant bâille
Et le savant lit.
 
J'entends Javotte,
Portant sa hotte,
Crier carotte,
Panais et chou-fleur.
Perçant et grêle,
Son cri se mêle
A la voix frêle
Du gai ramoneur.
 
L'huissier carillonne,
Attend, jure et sonne,
Ressonne, et la bonne,
Qui l'entend trop bien,
Maudissant le traître,
Du lit de son maître
Prompte à disparaître,
Regagne le sien.
 
Gentille, accorte,
Devant ma porte
Perrette apporte
Son lait encor chaud ;
Et la portière
Sous la gouttière
Pend la volière
De dame Margot.
 
Le joueur avide,
La mine livide
Et la bourse vide
Rentre en fulminant,
Et sur son passage
L'ivrogne plus sage
Cuvant son breuvage,
Ronfle en fredonnant.
 
Tout chez Hortense
Est en cadence,
On chante, danse,
Joue, ''et cetera''...
Et sur la pierre,
Un pauvre hère
La nuit entière
Souffrit et pleura.
 
Le malade sonne
Afin qu'on lui donne
La drogue qu'ordonne
Son vieux médecin,
Tandis que sa belle
Que l'amour appelle,
Au plaisir fidèle,
Feint d'aller au bain.
 
Quand vers Cythère
La solitaire
Avec mystère
Dirige ses pas,
La diligence
Part pour Mayence
Bordeaux, Florence,
Ou les Pays-Bas.
 
« Adieu donc, mon père,
Adieu donc, ma mère,
Adieu donc, mon frère,
Adieu, mes petits. »
Les chevaux hennissent,
Les fouets retentissent,
Les vitres frémissent,
Les voilà partis.
 
Dans chaque rue
Plus parcourue
La foule accrue,
Grossit tout à coup ;
Grands, valetaille,
Vieillards, marmaille,
Bourgeois, canaille,
Abondent partout.
 
Ah ! quelle cohue !
Ma tête est perdue,
Moulue et fendue,
Où donc me cacher ?
Jamais mon oreille
N'eut frayeur pareille...
Tout Paris s'éveille...
Allons nous coucher.</poem>