« Page:Nerciat - Contes saugrenus, 1799.djvu/32 » : différence entre les versions

 
Aucun résumé des modifications
 
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :


prouver que tout ce qui est ''régime'' ne sauroient être réprehensible, Ainsi donc les nouvelles publiques (galantes bien entendu) celles du boudoir, le menu des amours, les projets de coquetterie ou de libertinage, les ''folies sans conséquence'' qui peuvent être le résultat de semblables conférances, tout cela prenait au bon tems, à peu-près trois quarts d’heure ; après quoi l’on disait deux mots de l’art apropos du quel l’homme à talent était venu ; des services plus au moins essentiels étaient récompensés proportionellement : l’argent et les cadeaux venaient de toutes parts, les ''commissions'', ''négociations de crédit'', le ''brocantage'', tout cela rapportait accessoirement et de la sorte, que dés qu’un homme avait rêvé qu’il pouvait ''enseigner'' et persuadé à quelques personnes d’un certain ordre qu’il avait du talent, il se trouvait avoir inopinément une petite fortune. Cette profeſſion, très avantageuse pour les maîtres masculins menait encore plus loin les virtuoses femelles ; outre que celles-ci venaient à bout de pénétrer chés les jaloux les plus revèches, chés les peres et meres les plus défians ; dans d’autres maisons absolument libres, l’intrigue, (plus adroite chés les femmes) le caquetage plus amusant et les jeux du caprice plus piquants en même tems qu’ils comportent entre femmes discrètes ni danger ni scandale, tout cela faisait que les coureuses de cachet étaient par fois idolâtrées. De cette espèce était une certaine demoiselle ''Desaccords'' jolie brunette âgée de vingt ans à l’époque de la scène que nous allons décrire ; {{sc|Pinceuse}} ''de harpe'', plus agréable que savante, qui chantait avec gout qui ne manquait d’esprit, bien élevée par ses parens honnêtes bourgeois provinciaux, un beau jour elle leur avait fait faux bond pour suivre au pays des avantures un roué, dont elle s’était vûe bientôt abandonnée à la suite de quelques semaines de desespoir, pendant les quelles M<sup>lle.</sup> Desaccords s’était confinée dans un convent, elle était sortie delà ''consolée'', et ''convertie en tribade'' par et avec une jeune dame qui venait de gagner un procès en separation contre son mari. Ce premier pas dans un certain monde, avait lancée M<sup>lle.</sup> Desaccords parmi le tourbillon des femmes amateurs de musique, qui d’ailleurs préfèrent leur sexe au masculin, ce qui n’empeche pas toute fois ces ''dames'' d’user de ce dernier ; mais comme par caprice.) M<sup>lle.</sup> Desaccords avait par excellence certain ''doigter'' plus employé par ses disciples que celui de la harpe, qui était son {{tiret|passe|port}}
prouver que tout ce qui est ''régime'' ne sauroient être réprehensible, Ainsi donc les nouvelles publiques (galantes bien entendu) celles du boudoir, le menu des amours, les projets de coquetterie ou de libertinage, les ''folies sans conséquence'' qui peuvent être le résultat de semblables conférances, tout cela prenait au bon tems, à peu-près trois quarts d’heure ; après quoi l’on disait deux mots de l’art apropos du quel l’homme à talent était venu ; des services plus au moins essentiels étaient récompensés proportionellement : l’argent et les cadeaux venaient de toutes parts, les ''commissions'', ''négociations de crédit'', le ''brocantage'', tout cela rapportait accessoirement et de la sorte, que dés qu’un homme avait rêvé qu’il pouvait ''enseigner'' et persuadé à quelques personnes d’un certain ordre qu’il avait du talent, il se trouvait avoir inopinément une petite fortune. Cette profeſſion, très avantageuse pour les maîtres masculins menait encore plus loin les virtuoses femelles ; outre que celles-ci venaient à bout de pénétrer chés les jaloux les plus revèches, chés les peres et meres les plus défians ; dans d’autres maisons absolument libres, l’intrigue, (plus adroite chés les femmes) le caquetage plus amusant et les jeux du caprice plus piquants en même tems qu’ils comportent entre femmes discrètes ni danger ni scandale, tout cela faisait que les coureuses de cachet étaient par fois idolâtrées. De cette espèce était une certaine demoiselle ''Desaccords'' jolie brunette âgée de vingt ans à l’époque de la scène que nous allons décrire ; {{sc|Pinceuse}} ''de harpe'', plus agréable que savante, qui chantait avec gout qui ne manquait d’esprit, bien élevée par ses parens honnêtes bourgeois provinciaux, un beau jour elle leur avait fait faux bond pour suivre au pays des avantures un roué, dont elle s’était vûe bientôt abandonnée à la suite de quelques semaines de desespoir, pendant les quelles {{Mlle}}<sup>.</sup> Desaccords s’était confinée dans un convent, elle était sortie delà ''consolée'', et ''convertie en tribade'' par et avec une jeune dame qui venait de gagner un procès en separation contre son mari. Ce premier pas dans un certain monde, avait lancée {{Mlle}}<sup>.</sup> Desaccords parmi le tourbillon des femmes amateurs de musique, qui d’ailleurs préfèrent leur sexe au masculin, ce qui n’empeche pas toute fois ces ''dames'' d’user de ce dernier ; mais comme par caprice.) {{Mlle}}<sup>.</sup> Desaccords avait par excellence certain ''doigter'' plus employé par ses disciples que celui de la harpe, qui était son {{tiret|passe|port}}