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{{c| MISS M. E. BRADDON ET LE ROMAN A SENSATION.|fs=130%|lh=2}} |
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<center>Miss M. E. Braddon et le roman à sensation</center> |
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{{c| ''Lady Audley’s secret'', two vol., London 1862. — ''Aurora Floyd'', two vol., London 1863.|fs=90%|lh=2}} |
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Se citer soi-même est presque toujours assez gauche, et facilement semble prétentieux. Le succès que les ouvrages de miss Braddon ont obtenu chez nos voisins nous oblige pourtant à rappeler les conclusions d’une étude que nous consacrions ici même à la dégénérescence du roman britannique. Nous signalions comme une des branches du ''free-trade'' international qui semblait prospérer le mieux l’importation outre-Manche de ces fantaisies dévergondées, de ces témérités de pinceau jadis si amèrement reprochées à notre littérature contemporaine par les maîtres jurés de la critique anglaise <ref>Voyez la ''Revue'' du 1{{er}} août 1862.</ref>. Presque au même moment où nous poussions ce cri d’alarme paraissait un des livres les mieux faits pour le justifier, — ''le Secret de lady Audley'', — et ce livre en est à sa cinquième ou sixième édition. Il était suivi de fort près par un second roman du même auteur, — ''Aurora Floyd'', — qui a rencontré mêmes censures et même fortune. Ces deux fictions cependant n’étaient pour ainsi dire que la contre-épreuve l’une de l’autre. A défaut de l’adultère, sujet à peu près prohibé, qui en est encore à réclamer droit de bourgeoisie dans les ''reading-rooms'', l’auteur a choisi pour ses deux héroïnes, — pour toutes deux, le cas est bizarre, — une situation qui offre à la pensée les mêmes tableaux, éveille les mêmes curiosités, |
Se citer soi-même est presque toujours assez gauche, et facilement semble prétentieux. Le succès que les ouvrages de miss Braddon ont obtenu chez nos voisins nous oblige pourtant à rappeler les conclusions d’une étude que nous consacrions ici même à la dégénérescence du roman britannique. Nous signalions comme une des branches du ''free-trade'' international qui semblait prospérer le mieux l’importation outre-Manche de ces fantaisies dévergondées, de ces témérités de pinceau jadis si amèrement reprochées à notre littérature contemporaine par les maîtres jurés de la critique anglaise <ref>Voyez la ''Revue'' du 1{{er}} août 1862.</ref>. Presque au même moment où nous poussions ce cri d’alarme paraissait un des livres les mieux faits pour le justifier, — ''le Secret de lady Audley'', — et ce livre en est à sa cinquième ou sixième édition. Il était suivi de fort près par un second roman du même auteur, — ''Aurora Floyd'', — qui a rencontré mêmes censures et même fortune. Ces deux fictions cependant n’étaient pour ainsi dire que la contre-épreuve l’une de l’autre. A défaut de l’adultère, sujet à peu près prohibé, qui en est encore à réclamer droit de bourgeoisie dans les ''reading-rooms'', l’auteur a choisi pour ses deux héroïnes, — pour toutes deux, le cas est bizarre, — une situation qui offre à la pensée les mêmes tableaux, éveille les mêmes curiosités, |