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La faiblesse des Arabes chrétiens les avait empêchés de s’opposer à son ambition ; les disciples de [[:w:Jésus-Christ|Jésus]] étaient chers à l’ennemi des Juifs ; et un conquérant avait intérêt de proposer une capitulation avantageuse à la religion la plus puissante de la terre.
La faiblesse des Arabes chrétiens les avait empêchés de s’opposer à son ambition ; les disciples de {{Hwp|Jésus-Christ|Jésus}} étaient chers à l’ennemi des Juifs ; et un conquérant avait intérêt de proposer une capitulation avantageuse à la religion la plus puissante de la terre.


{{HdcerHors|Mort de Mahomet. A. D. 632. 7 juin.|ch50.50}}
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Mahomet conserva jusqu’à l’âge de soixante-trois ans les forces nécessaires aux travaux temporels et spirituels de sa mission. Ses accès d’épilepsie, calomnie inventée par les Grecs, devraient exciter la pitié plutôt que l’aversion<ref>[[:w:Théophane le Confesseur|Théophane]], [[:w:Jean Zonaras|Zonare]] et le reste des Grecs, assurent que Mahomet avait des accès d’épilepsie ; et cette assertion est avidement adoptée par la bigoterie grossière de [[:w:Jean Henri Hottinger|Hottinger]] (''Hist. orient.'', p. 10, 11), de [[:w:Humphrey Prideaux|Prideaux]] (''Vie de Mahomet'', p. 12) et de [[:w:Louis Marracci|Maracci]] (t. {{rom2|II|2}}), ''Alcoran'' (p. 762, 768). Les titres de deux chapitres du [[:w:Coran|Koran]] (73, 74), intitulés l’''enveloppé'' et le ''couvert'', assignés à l’appui de ce fait, ne se prêtent que bien difficilement à une pareille interprétation. Le silence ou l’ignorance des commentateurs musulmans est plus décisif qu’une dénégation péremptoire ; et [[:w:Simon Ockley|Ockley]] (''Hist. of the Saracen.'', t. {{rom2|I|1}}, p. 301), [[:w:Jean Gagnier|Gagnier]] (''ad'' [[:w:Aboul Féda|Abulféda]], p. 9, ''Vie de Mahomet'', t. {{rom2|I|1}}, p. 118) et [[:w:George Sale|Sale]] (''Koran'', p. 469-474) se rangent du côté le plus charitable.</ref> : mais il crut avoir été empoisonné à Chaibar, par une femme juive<ref name=p118>Abulféda (p. 92) et Al-Jannabi (''apud'' Gagnier, t. {{rom2|II|2}}, p. 286-288), ses zélés partisans, avouent avec franchise ce</ref>.<ref follow=p117>p. 169) ; mais [[:w:Johann Lorenz von Mosheim|Mosheim]] (''Hist. ecclés.'', p. 224) montre la futilité de leur opinion, et il penche vers celle qui croit la patente supposée. Cependant [[:w:Bar Hebraeus|Abulpharage]] cite le traité de l’imposteur avec le patriarche Nestorien ([[:w:Joseph-Simonius Assemani|Assemani]], ''Bibl. orient.'', t. {{rom2|II|2}}, p. 418) ; mais Abulpharage était primat des [[:w:jacobitisme|jacobites]].</ref>
Mahomet conserva jusqu’à l’âge de soixante-trois ans les forces nécessaires aux travaux temporels et spirituels de sa mission. Ses accès d’épilepsie, calomnie inventée par les Grecs, devraient exciter la pitié plutôt que l’aversion<ref>{{Hwp|Théophane le Confesseur|Théophane}}, {{Hwp|Jean Zonaras|Zonare}} et le reste des Grecs, assurent que Mahomet avait des accès d’épilepsie ; et cette assertion est avidement adoptée par la bigoterie grossière de {{Hwp|Jean Henri Hottinger|Hottinger}} (''Hist. orient.'', p. 10, 11), de {{Hwp|Humphrey Prideaux|Prideaux}} (''Vie de Mahomet'', p. 12) et de {{Hwp|Louis Marracci|Maracci}} (t. {{rom2|II|2}}), ''Alcoran'' (p. 762, 768). Les titres de deux chapitres du {{Hwp|Coran|Koran}} (73, 74), intitulés l’''enveloppé'' et le ''couvert'', assignés à l’appui de ce fait, ne se prêtent que bien difficilement à une pareille interprétation. Le silence ou l’ignorance des commentateurs musulmans est plus décisif qu’une dénégation péremptoire ; et {{Hwp|Simon Ockley|Ockley}} (''Hist. of the Saracen.'', t. {{rom2|I|1}}, p. 301), {{Hwp|Jean Gagnier|Gagnier}} (''ad'' {{Hwp|Aboul Féda|Abulféda}}, p. 9, ''Vie de Mahomet'', t. {{rom2|I|1}}, p. 118) et {{Hwp|George Sale|Sale}} (''Koran'', p. 469-474) se rangent du côté le plus charitable.</ref> : mais il crut avoir été empoisonné à Chaibar, par une femme juive<ref name=p118>Abulféda (p. 92) et Al-Jannabi (''apud'' Gagnier, t. {{rom2|II|2}}, p. 286-288), ses zélés partisans, avouent avec franchise ce</ref>.<ref follow=p117>p. 169) ; mais {{Hwp|Johann Lorenz von Mosheim|Mosheim}} (''Hist. ecclés.'', p. 224) montre la futilité de leur opinion, et il penche vers celle qui croit la patente supposée. Cependant {{Hwp|Bar Hebraeus|Abulpharage}} cite le traité de l’imposteur avec le patriarche Nestorien ({{Hwp|Joseph-Simonius Assemani|Assemani}}, ''Bibl. orient.'', t. {{rom2|II|2}}, p. 418) ; mais Abulpharage était primat des {{Hwp|jacobitisme|jacobites}}.</ref>