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{{Numérotation|SCÈNE XIV.||325|}}
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l’amour, — n’en est chez toi que le guide égaré : —
l’amour, n’en est chez toi que le guide égaré : comme la poudre dans la calebasse d’un soldat maladroit, il prend feu par ta propre ignorance et te mutile au lieu de te défendre. Allons, relève-toi, l’homme ! Elle vit, ta Juliette, cette chère Juliette pour qui tu mourais tout à l’heure : n’es-tu pas heureux ? Tybalt voulait t’égorger, mais tu as tué Tybalt : n’es-tu pas heureux encore ? La loi qui te menaçait de la mort devient ton amie et change la sentence en exil : n’es-tu pas heureux toujours ? Les bénédictions pleuvent sur ta tête, la fortune te courtise sous ses plus beaux atours ; mais toi, maussade comme une fille mal élevée, tu fais la moue au bonheur et à l’amour. Prends garde, prends garde, c’est ainsi qu’on meurt misérable. Allons, rends-toi près de ta bien-aimée, comme il a été convenu : monte dans sa chambre et va la consoler ; mais surtout quitte-la avant la fin de la nuit, car alors tu ne pourrais plus gagner Mantoue ; et c’est là que tu dois vivre jusqu’à ce que nous trouvions le moment favorable pour proclamer ton mariage, réconcilier vos familles, obtenir le pardon du prince et te rappeler ici. Tu reviendras alors plus heureux un million de fois que tu n’auras été désolé au départ… Va en avant, nourrice, recommande-moi à ta maîtresse, et dis-lui de faire coucher son monde de bonne heure ; le chagrin dont tous sont accablés les disposera vite au repos… Roméo te suit.
comme la poudre dans la calebasse d’un soldat maladroit,
— il prend feu par ta propre ignorance — et te mutile
au lieu de te défendre. — Allons, relève-toi, l’homme !
Elle vit, ta Juliette, — cette chère Juliette pour qui tu
mourais tout à l’heure : — n’es-tu pas heureux ? {{Corr|Tybale|Tybalt}}
voulait t’égorger, —— mais tu as tué Tybalt : n’es-tu pas
heureux encore ? — La loi qui te menaçait de la mort
devient ton amie — et change la sentence en exil : n’es-tu
pas heureux toujours ? — Les bénédictions pleuvent
sur ta tête ; — la fortune te courtise sous ses plus beaux
atours ; — mais toi, maussade comme une fille mal élevée,
— tu fais la moue au bonheur et à l’amour. — Prends
garde, prends garde, c’est ainsi qu’on meurt misérable.
— Allons, rends-toi près de ta bien-aimée, comme il a
été convenu ; — monte dans sa chambre et va la consoler ;
— mais surtout quitte-la avant la fin de la nuit, — car
alors tu ne pourrais plus gagner Mantoue ; — et c’est là
que tu dois vivre jusqu’à ce que nous trouvions le moment
favorable — pour proclamer ton mariage, réconcilier
vos familles, — obtenir le pardon du prince et te
rappeler ici. — Tu reviendras alors plus heureux un
million de fois — que tu n’auras été désolé au départ…
{{ancre|Ret_102}}[[Œuvres complètes de Shakespeare/Traduction Hugo, 1868/Tome 7/Notes#lien_102|(102)]] — Va en avant, nourrice, recommande-moi à ta
maîtresse, — et dis-lui de faire coucher son monde de
bonne heure ; — le chagrin dont tous sont accablés les
disposera vite au repos… — Roméo te suit.


{{Personnage|LA NOURRICE|c}}
{{Personnage|LA NOURRICE.|c}}
Vrai Dieu ! je pourrais rester ici toute la nuit à écouter vos bons conseils. Oh ! ce que c’est que la science !


— Vrai Dieu ! je pourrais rester ici toute la nuit —
''(À Roméo.)'' Mon seigneur, je vais annoncer à madame que vous allez venir.
à écouter vos bons conseils. Oh ! ce que c’est que la
science !
{{Didascalie|À Roméo.|g|3}}
Mon seigneur, je vais annoncer à madame que vous
allez venir.