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l’amour, — n’en est chez toi que le guide égaré : — |
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l’amour, n’en est chez toi que le guide égaré : comme la poudre dans la calebasse d’un soldat maladroit, il prend feu par ta propre ignorance et te mutile au lieu de te défendre. Allons, relève-toi, l’homme ! Elle vit, ta Juliette, cette chère Juliette pour qui tu mourais tout à l’heure : n’es-tu pas heureux ? Tybalt voulait t’égorger, mais tu as tué Tybalt : n’es-tu pas heureux encore ? La loi qui te menaçait de la mort devient ton amie et change la sentence en exil : n’es-tu pas heureux toujours ? Les bénédictions pleuvent sur ta tête, la fortune te courtise sous ses plus beaux atours ; mais toi, maussade comme une fille mal élevée, tu fais la moue au bonheur et à l’amour. Prends garde, prends garde, c’est ainsi qu’on meurt misérable. Allons, rends-toi près de ta bien-aimée, comme il a été convenu : monte dans sa chambre et va la consoler ; mais surtout quitte-la avant la fin de la nuit, car alors tu ne pourrais plus gagner Mantoue ; et c’est là que tu dois vivre jusqu’à ce que nous trouvions le moment favorable pour proclamer ton mariage, réconcilier vos familles, obtenir le pardon du prince et te rappeler ici. Tu reviendras alors plus heureux un million de fois que tu n’auras été désolé au départ… Va en avant, nourrice, recommande-moi à ta maîtresse, et dis-lui de faire coucher son monde de bonne heure ; le chagrin dont tous sont accablés les disposera vite au repos… Roméo te suit. |
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comme la poudre dans la calebasse d’un soldat maladroit, |
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— il prend feu par ta propre ignorance — et te mutile |
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au lieu de te défendre. — Allons, relève-toi, l’homme ! |
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Elle vit, ta Juliette, — cette chère Juliette pour qui tu |
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mourais tout à l’heure : — n’es-tu pas heureux ? {{Corr|Tybale|Tybalt}} |
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voulait t’égorger, —— mais tu as tué Tybalt : n’es-tu pas |
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heureux encore ? — La loi qui te menaçait de la mort |
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devient ton amie — et change la sentence en exil : n’es-tu |
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pas heureux toujours ? — Les bénédictions pleuvent |
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sur ta tête ; — la fortune te courtise sous ses plus beaux |
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atours ; — mais toi, maussade comme une fille mal élevée, |
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— tu fais la moue au bonheur et à l’amour. — Prends |
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garde, prends garde, c’est ainsi qu’on meurt misérable. |
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— Allons, rends-toi près de ta bien-aimée, comme il a |
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été convenu ; — monte dans sa chambre et va la consoler ; |
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— mais surtout quitte-la avant la fin de la nuit, — car |
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alors tu ne pourrais plus gagner Mantoue ; — et c’est là |
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que tu dois vivre jusqu’à ce que nous trouvions le moment |
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favorable — pour proclamer ton mariage, réconcilier |
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vos familles, — obtenir le pardon du prince et te |
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rappeler ici. — Tu reviendras alors plus heureux un |
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million de fois — que tu n’auras été désolé au départ… |
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{{ancre|Ret_102}}[[Œuvres complètes de Shakespeare/Traduction Hugo, 1868/Tome 7/Notes#lien_102|(102)]] — Va en avant, nourrice, recommande-moi à ta |
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maîtresse, — et dis-lui de faire coucher son monde de |
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bonne heure ; — le chagrin dont tous sont accablés les |
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disposera vite au repos… — Roméo te suit. |
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{{Personnage|LA NOURRICE|c}} |
{{Personnage|LA NOURRICE.|c}} |
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— Vrai Dieu ! je pourrais rester ici toute la nuit — |
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science ! |
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{{Didascalie|À Roméo.|g|3}} |
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allez venir. |